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Gabon : Omar Bongo Ondimba prête serment en présence du président du Faso

Publié le jeudi 19 janvier 2006 à 08h20min

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Une délégation du Burkina Faso, conduite par le président Blaise Compaoré, est aujourd’hui à Libreville au Gabon, à l’effet de participer à la cérémonie officielle de prestation de serment de El Hadj Omar Bongo Ondimba, pour un nouveau septennat.

Cette prestation de serment à l’occasion de laquelle le Burkina, par sa présence au sommet, va souhaiter bon vent au peuple gabonais, fait suite à la réélection de Bongo au suffrage universel, le dimanche 27 novembre 2005.

Le « nouveau » président du Gabon s’appelle El Hadj Omar Bongo Ondimba. Il a recueilli, lors de la présidentielle du 27 novembre dernier, 79,21% des suffrages et est arrivé en tête dans chacune des neuf provinces de son pays, avec des records dans l’Est et le Nord, où il a obtenu jusqu’à 95% des voix. OBO, comme l’ont souvent appelé ses partisans, pendant la campagne, a été suivi du candidat Pierre Mamboundou de l’Union du peuple gabonais (l’UPG), qui a recueilli 13, 57% des suffrages. En troisième position, l’ancien cadre du régime Bongo, passé à l’opposition en avril dernier, Zacharie Myboto, crédité du score de 6,58%. Quant aux deux autres candidats, Moussavou King et Christian Serge Maroga, ils ont obtenu à eux deux, moins de 1% des suffrages. Ces chiffres ont été contestés par les opposants avant même leur publication.
Pierre Mamboundou s‘était déclaré vainqueur, selon son propre décompte, avec 52,5% des voix. Tandis que Zacharie Myboto s’attribuait plus de 40% des suffrages en dénonçant des fraudes massives. Une affirmation contredite par les observateurs de la Francophonie pour qui, “les quelques anomalies relevées ne sont pas de nature à remettre en cause la régularité du scrutin”. A la suite de cette agitation politique d’après présidentielle africaine, l’heure est à la prestation de serment du septuagénaire Omar Bongo.

Au nom des relations d’amitié et de complicité politiques entre Ouagadougou et Libreville et afin d’encourager les gabonais d’en haut, comme ceux d’en bas, à persévérer dans l’enracinement du processus de démocratisation, entamé depuis les événements de 1990 à Libreville et Port-Gentil, le président du Faso, accompagné d’une importante délégation, est de la partie depuis ce matin.

Blaise Compaoré va, sans doute, saisir cette opportunité pour féliciter El Hadj Omar Bongo Ondimba pour sa réélection et pour notamment l’encourager dans sa volonté ( affichée pendant sa campagne ) de conduire son pays sur les se tiers d’une plus grande espérance... C’est lors d’un scrutin à l’occasion duquel ont été appelés à voter les citoyens gabonais, âgés de plus de 18 ans, qui se sont inscrits sur les listes électorales que Bongo a été “ plébiscité ”. Le chiffre annoncé par la Commission nationale électorale (CNE) est celui d’environ 560 000 électeurs recensés. La CNE s’est chargée, aux fins de transparence, d’afficher les listes dans toutes les circonscriptions afin que chaque Gabonais, puisse vérifier que son nom y figurait bien.

Qui est El Hadj Omar Bongo Ondimba

Il s’est agi, pour la première fois, après la modification constitutionnelle de 2003, d’un scrutin à un tour. La population devait se prononcer à l’aide de bulletins multiples.

Treize dossiers de candidatures ont été déposés à la CNE, qui a publié la liste in extenso de ces candidats, le mercredi 19 octobre 2005. Certains dossiers se sont avérés incomplets et les postulants ont disposé d’un délai de 72 heures, pour apporter les éléments manquants à la validation de leur candidature.

La liste des candidats définitivement retenus pour la présidentielle du 27 novembre a été publiée plus tard. Chaque candidat a eu à déposer une caution de 5 millions de FCFA pour validation de sa candidature. Omar Bongo Ondimba est né le 30 décembre 1935 à Lewaï (actuel Bongoville) dans la province du Haut-Ogooué Sud-Est du Gabon. Après des études au Congo-Brazzaville, il intègre la vie professionnelle en 1961comme fonctionnaire au ministère gabonais des Affaires étrangères.

Le 7 mars 1961 il est appelé par le président Léon Mba qui le nomme directeur adjoint de son cabinet, puis directeur de cabinet un an plus tard (1962). En 1963, il est nommé chargé des ministères de l’Information et du Tourisme (ministères rattachés à la Présidence de la République), cumulativement avec ses fonctions. En février 1964, un événement majeur va considérablement le propulser. Un coup d’état est perpétré au cours duquel, Léon M’ba et Albert Bernard Bongo sont tous deux arrêtés. Ils seront libérés deux jours plus tard avec l’aide de l’armée française.

Depuis cette date, il gravit les échelons. En 1966, le président Léon Mba le choisit comme vice-président de la République sur sa liste à l’élection présidentielle de mars 1967.

A la mort du président Léon Mba, il lui succède selon la constitution de l’époque (2 décembre 1967). Quelques mois plus tard, il crée sa propre formation politique, le Parti démocratique gabonais (PDG), le 12 mars 1968. De 1968 à 1990, le Gabon, sous l’impulsion du PDG (parti unique) connaîtra un développement socioéconomique remarquable, notamment grâce au boom pétrolier. Sur le plan politique, ce pays demeure un pôle de stabilité, à la Houphouët-Boigny, dans la sous-région de l’Afrique centrale. Courant 1990, face à une contestation sociale virulente, en homme visionnaire, Omar Bongo Ondimba convoque une conférence nationale qui débouchera sur le retour au multipartisme. Dans la sous-région, il a joué un rôle déterminant dans le retour à la paix au Congo, au Tchad, récemment en République Centrafricaine et au Burundi. Il est aussi impliqué dans la résolution de la crise qui secoue actuellement la région du Darfour dans l’Ouest du Soudan.

El Hadj Ibrahiman SAKANDE (ibra.sak@caramail.com)
(Envoyé Spécial )


Points de repères

Ressources naturelles : pétrole (18,2 millions de tonnes en 1995, 72 % des exportations), manganèse (3e producteur mondial), uranium (6e producteur mondial), bois (qui emploie la moitié de la population active).

De l’indépendance au multipartisme :

1960 : 15 juillet. Indépendance. La République du Gabon a une Constitution calquée sur celle de la France, avec un président de la République élu pour sept ans au suffrage universel, Léon M’Ba.

1964 : Tentative de coup d’Etat militaire réprimée par l’armée française. Le président Léon M’Ba muselle l’opposition et met en place un système à parti unique, le Parti démocratique gabonais (PDG), qui sera institutionnalisé en 1968 par son successeur.

1967 : 28 novembre. Après la mort de Léon M’Ba, M. Albert Bernard Bongo devient président de la République. Après sa conversion à l’islam en 1973, il prend le nom d’El Hadj Omar Bongo.

1990 : Le décès d’un opposant provoque des émeutes à Libreville et Port-Gentil. La Légion étrangère intervient sous prétexte de rapatrier les résidents français (18 000, plus qu’au temps de la colonisation). Sauvé par l’intervention militaire française, le président Bongo doit toutefois lâcher du lest, il autorise le multipartisme.

1993 : Décembre. La réélection de M. Omar Bongo à l’élection présidentielle déchaîne des violences.

I. SAKANDE
Sidwaya

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