LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Insécurité au Burkina : Eviter un "empire du crime"

Publié le mercredi 18 janvier 2006 à 07h34min

PARTAGER :                          

Le Collectif "Devenons citoyens" (CDEC) estime que l’heure est
grave et que tous les acteurs de la vie nationale doivent
conjuguer leurs forces pour lutter contre l’insécurité.

Depuis le vendredi 06 janvier dernier, un nouveau
gouvernement a été formé suite à l’élection présidentielle du 13
novembre 2005. Depuis la formation de l’équipe
gouvernementale, le peuple burkinabé qui continue de
supporter la misère et le mal vivre attend impatiemment.

Surtout
que des promesses fermes d’amélioration des conditions de
vie lui avaient été faites pendant la campagne électorale. Il
voudrait donc voir ses préoccupations prises en compte le plus
rapidement possible.

Le président Blaise COMPAORE et son
gouvernement nouvellement constitué doivent incessamment
s’atteler à y apporter les réponses adéquates. Car les attentes
des citoyens burkinabè, toutes catégories confondues, sont
pressantes et exigeantes. Ceux-ci aspirent à la hausse des
salaires, à la baisse du coût de la vie, à l’emploi pour les
jeunes, à leur sécurité physique ainsi qu’à celle de leurs biens.

Cette dernière préoccupation, comme nous le constatons
aujourd’hui, est devenue l’un des problèmes vitaux les plus
criards de l’heure. En effet, le problème de l’insécurité qui passe
pour être crucial par ces temps qui courent, a pris des
proportions alarmantes jamais égalées au Burkina Faso. Les
populations subissent au quotidien les affres de sa
recrudescence sur les routes et dans les domiciles.

C’est une
situation que nul ne peut ignorer ni contester la réalité devant
l’ampleur qu’elle prend tous les jours dans la presse. Est-il
nécessaire de rappeler que les coupeurs de routes et les
bandits de tout acabit armés jusqu’aux dents sèment la terreur
au sein des populations, tuant et agressant en cascades
celles-ci pour les déposséder de leurs biens acquis au prix de
durs sacrifices ?

A l’évidence, on peut affirmer que les bandits
tentent farouchement d’instaurer leur empire du crime et de la
terreur dans le pays. En témoignent les braquages récurrents
dans les localités de Gaoua, Fada, Pô, Dori etc. Et ce,
nonobstant la détermination des forces de sécurité et les
multiples actions entreprises par elles sur le terrain. Des efforts
qui n’ont pas malheureusement encore réussi jusque-là à
protéger définitivement les citoyens et leurs biens de la furie des
bandits.

La question sécuritaire revêt à nos yeux une très grande
importance pour le développement social. Au demeurant, la
sécurité publique est un maillon indispensable au
fonctionnement normal de toutes les branches de l’activité
sociale. En conséquence, le déficit de sécurité pourrait s’avérer
un frein au développement socioéconomique et politique
national. L’exemple des élections municipales qui auront lieu en
mars prochain le confirme.

On s’imagine d’ores et déjà
comment les acteurs concernés (partis politiques, société civile,
administration, observateurs, électeurs) pourraient-ils mener en
toute quiétude leurs activités citoyennes et politiques.
Les effets pervers de l’insécurité sont lourds à supporter.
Raison de plus pour que la tendance soit inversée urgemment
de sorte que l’évolution harmonieuse de la société ne soit
aucunement compromise.

Mais cela, requiert avant tout que
tous les acteurs sociopolitiques s’intéressent et fassent preuve
de mobilisation à tous les niveaux sur la question. Il apparaît
nécessaire dès lors que l’on comprenne que désormais le
processus de sécurisation ne peut plus être le seul apanage
de l’Etat dans une société moderne de plus en plus complexe.

Le CDEC dans l’optique d’aider les pouvoirs publics à
rechercher les solutions idoines face au phénomène de
l’insécurité, avait déjà organisé le 16 décembre 2005 un atelier
sur la sécurité routière qui constitue un pan non moins
important de la problématique plus large de la sécurité
publique. Cette initiative fut très bien saluée et encouragée par
le ministère en charge de la sécurité nationale et les différents
acteurs.

Le Collectif Devenons Citoyens fort de ce qui précède
constate :

- Que l’insécurité et le banditisme constituent des dangers réels
dans les contrées du pays, qui pourraient avoir à terme de
graves conséquences aux plans social, économique, et
politique.

En conséquence :

- Appelle le nouveau gouvernement à trouver urgemment les
moyens appropriés et efficaces pour freiner la montée
vertigineuse de l’insécurité et du banditisme.
- Invite l’ensemble des acteurs sociopolitiques à s’impliquer
dans la lutte contre le phénomène de l’insécurité et du
banditisme.

Pour le Comité Exécutif National

La Coordonnatrice,
Martine Yabré

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?