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Nouveau gouvernement : Les attentes des citoyens

Publié le vendredi 13 janvier 2006 à 07h47min

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Depuis le 4 janvier 2006, le Burkina Faso dispose d’un nouveau gouvernement. Une équipe de 34 membres a été constituée pour la mise en œuvre du programme de Blaise Compaoré intitulé, « Le progrès continu pour une société d’espérance ».

Sidwaya donne la parole à des citoyens qui expriment leurs attentes par rapport à la nouvelle équipe. Un micro trottoir réalisé le mercredi 14 janvier 2006 dans les rues de Ouagadougou.

S. Raphaël Ouédraogo, élève inspecteur du travail : J’attends de ce nouveau gouvernement qu’il fasse mieux que ce qu’on a vu dans les années antérieures. Dans le passé, on a connu beaucoup de difficultés aussi bien au plan politique, économique que social. Il faut donc que ce gouvernement travaille à résoudre ces problèmes, qu’il songe à améliorer la situation des travailleurs.

La situation de façon générale, s’est un peu détériorée et nous pensons qu’il est nécessaire de mettre l’accent sur les secteurs essentiels de notre pays. Cela permettra aux uns et aux autres de s’en sortir. J’attends donc de ce gouvernement, surtout que c’est un Yonli III, qu’il travaille à mériter sa place et peut-être un Yonli IV.

Ibrahim Zizien, agent de CASADES :
Ce que j’attends du nouveau gouvernement, c’est de continuer dans la même lancée que par le passé. Le président du Faso ayant donné son programme, je pense que si le gouvernement continue dans la même lancée, tout ira bien.

Issouf Demé, petit commerçant : Nous attendons de ce nouveau gouvernement, qu’il travaille à réduire les taxes imposées aux commerçants. On a l’impression que ceux d’en haut s’enrichissent plus que ceux d’en bas. Or tout le monde devrait profiter des richesses de notre pays. On dit que le Burkina est pauvre mais on voit des véhicules rares, des châteaux en construction, pendant que d’autres ont des difficultés pour se nourrir. On ne peut pas, comprendre. Nous ne disons pas que nos dirigeants ne travaillent pas mais qu’ils œuvrent à améliorer réellement les conditions de vie des Burkinabè

Moumouni Tassembédo, petit commerçant :
Je voudrais demander à la nouvelle équipe de mettre en priorité l’accent sur le secteur agricole, ensuite sur celui de l’élevage. Que le nouveau gouvernement pense à améliorer les conditions de vie de ceux-là aussi, qui sont à l’intérieur du pays. Le Burkina Faso, ce n’est pas seulement les centres urbains, mais il y a aussi les villages qu’il faut développer. Quand vous faites un tour dans certains villages vous êtes déçu par certaines conditions de vie. Il faut donc travailler à un changement dans ces villages. Je demande enfin que le gouvernement pense aux petits commerçants.

Moussa Maïga, cultivateur : Nous demandons simplement au gouvernement de bien travailler. Nous voulons que le nouveau gouvernement travaille à développer le Burkina, à améliorer la santé de la population. Si un paysan est en bonne santé, cela lui suffit.

Mme Françoise Bouyain, secrétaire :
C’est le même groupe qui s’est retrouvé. On s’attendait à un changement, or subitement on revoit les mêmes personnes. Nous attendons un bon travail de cette équipe ; surtout une amélioration de la situation des travailleurs.

Le prix de l’essence a augmenté, les salaires n’augmentent pas et nous souffrons. Le gouvernement est là ; c’est toujours les mêmes têtes, les mêmes personnes, nous ne pouvons pas continuer ainsi.

Jean-Paul Bonkoungou, vendeur de téléphones cellulaires :
Nous attendons de ce gouvernement qu’il développe premièrement le secteur de l’agriculture ; deuxièmement qu’il améliore les conditions de vie et d’études des scolaires et étudiants.

Nous souhaitons ensuite que le gouvernement travaille sérieusement à lutter contre le chômage des jeunes à travers la création de petites structures pouvant employer les jeunes, etc. Nous voyons des jeunes se promener à longueur de journée pour vendre des médicaments de la rue et qui sont traqués par la police, or c’est par manque d’emploi qu’ils s’adonnent à cette pratique. Il faut que la nouvelle équipe travaille à insérer les jeunes chômeurs dans des structures. Nous voulons quatrièmement, que le gouvernement s’occupe des filles sans emploi et sans mari qui s’adonnent à la prostitution. Il faut leur trouver des emplois. Enfin, il faut que le gouvernement facilite les activités commerciales. En travaillant de cette façon, tout ira bien dans notre pays.

Sylvain Dabiré, office - manager au Groupe EDIFICE :
Ce que je souhaite du gouvernement Yonli III c’est l’amélioration et l’achèvement de ce que le gouvernement Yonli II n’a pas pu achever. Qu’il veille à ce qu’il y ait beaucoup d’amélioration, surtout avec l’entrée de nouvelles têtes dans le gouvernement. Ce n’est pas facile, mais nous lui demandons de la persévérer dans la gestion de la chose politique.

Mahamoudou Bikienga : Nous sommes content de la nouvelle équipe mais nous tenons à souligner quelques problèmes. Il y a d’abord la pauvreté ; nous voulons que le gouvernement travaille à lutter contre la pauvreté. Nous demandons également que la nouvelle équipe aide les commerçants.

On nous a rassuré que le grand marché Rood-woko serait reconstruit après l’élection présidentielle, mais jusque-là rien n’est fait et nous ne comprenons rien. Le marché Rood-woko représente notre café et notre cacao ici, il n’y a ni champ de café ni champ de cacao au Burkina. C’est le commerce qui rapporte le plus et il faut que le gouvernement ait pitié des commerçants.

Abdoul Dramane Ouédraogo, commerçant :
J’attends du nouveau gouvernement qu’il crée du travail pour tous les jeunes en chômage. C’est tout.

Mohamed Guissou, maintenancier en informatique :
Je ne sais pas pourquoi dans le gouvernement, le ministre Mahamoudou Ouédraogo (ancien ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, NDLR) n’est pas là. Il donnait l’exemple du bon ministre. Franchement, je ne sais pas pourquoi il n’est pas là. Je suis un peu déçu parce que lui au moins, il donnait le bon exemple pour tous les ministres. Maintenant c’est l’exemple de qui, les autres ministres vont suivre ? Ce sont des gens qui vont passer du temps à bouffer entre eux là-bas. Ils ne font que bouffer, c’est ça. Actuellement, on ne voit pas le ministre qui va se battre pour le pays ou la population. Il n’y en aura pas.

A. Sangaré, fonctionnaire au ministère des Transports : J’attends du nouveau gouvernement une efficacité continue parce qu’il faut le reconnaître, le précédent a fait un travail remarquable. J’en sais quelque chose, parce que je suis dans l’administration et je sais ce qui se passe. Dans ce nouveau gouvernement, il y a eu création de nouveaux ministères. On comprend, mais on ne voit pas très clairement comment cela va se passer. Nous pensons qu’il n’y a pas eu de changement. Ce qui est un des objectifs du président du Faso parce qu’une grande rupture aurait certainement eu des conséquences sur la continuité de certains dossiers et du programme du chef de l’Etat. Je crois que tous ceux qui sont au gouvernement sont des fils de ce pays qui aiment ce pays et à mon avis, il ne doit pas avoir de problèmes...

Moussa Dioma (élève fonctionnaire à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature ENAM) :

Après les élections, on s’attendait beaucoup plus à un bouleversement. Mais dans la perspective des élections communales et législatives qui viennent, on peut dire que le gouvernement répond d’une manière générale à nos attentes. Concernant le ministère des Transports où M. Gilbert Ouédraogo a été nommé, je me dis que c’est ce qu’il attendait, c’est-à-dire pouvoir faire partie du gouvernement et essayer de construire le Burkina Faso. Parce qu’en réalité, qu’on soit de l’opposition ou du parti majoritaire, je me dis que la préoccupation de tout un chacun doit être la prise en compte des intérêts supérieurs de la Nation. Si le gouvernement peut répondre aux attentes de la population, c’est tant mieux.

Seydou Fofana, (exportateur dans le domaine du karité) : J’attends du nouveau gouvernement une certaine rigueur dans le travail, parce que je sais que nous avons la paix dans le pays et cela est très fondamental même du point de vue des affaires parce que dans un pays où il n’y a pas de paix, il n’y a pas d’affaires.

C’est pourquoi, je suis très heureux que ce gouvernement soit reconduit et comme j’ai entendu les interviews des uns et des autres, qu’il y ait de la rigueur dans le travail. Cela est très important. Il n’y a que le travail qui paie.

Cela est très important. Pour ce faire, je demanderai qu’on puisse mettre l’accent sur la possibilité de donner une certaine faveur aux entreprises pour qu’elles puissent créer des emplois afin que les jeunes qui sont à la traîne puissent gagner du boulot et partant de là, nous pensons que les choses vont évoluer positivement.

Que cette paix qui est là puisse être consolidée car, celui qui travaille et qui gagne de l’argent ne pense plus à faire du désordre.

C’est pourquoi je pense que ce nouveau gouvernement a du pain sur la planche et doit encore contribuer à renforcer les acquis de l’ancien gouvernement.

Fati Ouédraogo, étudiante en fin de stage :
Moi particulièrement, je n’attends rien d’eux. Ça m’étonnerait qu’il y ait un changement dans ce pays, puisque c’est à peu près les mêmes têtes qui reviennent. Je pense que cela est très déplorable car, ils ne sont pas les plus intelligents, à ce que je sache.

On va donc continuer à manger la même sauce. En tout cas pour moi, qu’on reste ministre jusqu’à 10 ans ou 15 ans, c’est trop. Le Burkina regorge d’hommes et de femmes assez compétents pour remplir les mêmes fonctions.

Mme Zo, ménagère :
Nous en tant que ménagères, attendons beaucoup de ce gouvernement. Actuellement ça ne va pas, c’est dur.

Nous souhaitons que le nouveau gouvernement se préoccupe plus du cas de nos enfants dont la plupart sont au chômage. Et également, qu’il fournisse plus d’efforts en vue d’une amélioration des conditions de la femme burkinabè.

Adama Ouédraogo, taximan : Moi, je pense que le grand problème du Burkina, c’est le chômage. Ce gouvernement doit beaucoup travailler dans ce sens. Partout on voit des jeunes désœuvrés qui finissent par s’adonner au banditisme. Il y a également beaucoup de filles qui se prostituent faute de travail. C’est vrai que c’est difficile de lutter contre le chômage, mais si le gouvernement met un peu du sien, il peut y arriver. Il suffit d’avoir la volonté. Au total, notre souhait est que d’ici la fin de son mandat, ce nouveau gouvernement s’engage auprès des jeunes, afin de mettre fin au chômage.

Ahmed Ouédraogo, commerçant :
Pour nous, les commerçants, la reconstruction de Rood-woko, est notre plus grand souhait. Si le gouvernement de Yonli, arrivait à traiter ce dossier de façon diligente, ce serait un grand soulagement pour nous. Car actuellement, nous souffrons beaucoup, rien ne marche. Après les élections, nous espérions avoir un nouveau ministre du commerce capable de bien gérer la question du grand marché. Malheureusement, il n’y a pas eu de changement. Mais nous espérons seulement que celui qui est là, fournira plus d’efforts afin de nous sortir de cette impasse.

Enok KINDO
Fatoumata Sophie OUATTARA
Romaric Ollo HIEN

Sidwaya

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