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Coopérants cubains au Burkina : Dr Maria Diaz, un exemple d’intégration

Publié le vendredi 6 janvier 2006 à 04h21min

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Dr Maria Diaz

Présente au Burkina Faso depuis 2004, Dr Maria Teresa Diaz Renon, plus connue sous le nom de Dr Maria Diaz exerce comme dermatologue au Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo, au titre de la Coopération cubaine au Burkina Faso. Dans un entretien qu’elle nous a accordé, elle parle de sa vie de coopérante, de son métier de dermatologue, de son expérience au Burkina Faso.

En service à l’unité de dermatologie et virologie du Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo, Dr Maria Diaz, femme d’âge mûr se passionne pour le métier qu’elle exerce. Elle est présente depuis 1 an 5 mois dans le cadre de la coopération entre la République de Cuba et le Burkina Faso, coopération qui date de 30 ans. A Cuba son pays natal, elle enseignait la dermatologie à l’université. Elle a une expérience d’une trentaine d’années en dermatologie. Elle ne parlait pas le français avant de venir au Burkina. A présent, elle arrive à parler et à se faire comprendre en français avec certes, un accent espagnol prononcé. « La première consultation fut difficile, mais maintenant, je peux réaliser seule les consultations » reconnaît-elle. Cependant, pour les patients qui ne s’expriment qu’en langue nationale, elle fait appelle à des collègues pour traduire. Elle trouve les Burkinabè gentils.

L’expérience burkinabè

A l’hôpital Yalgado, les coopérants Cubains sont au nombre de 7 et sont repartis dans les services de dermatologie et virologie, traumatologie, anesthésie, pédiatrie, ORL, et néphrologie. A la Clinique Suka, ils sont au nombre de 7 également repartis dans les services de gynécologie, anesthésie, radiologie, pédiatrie avec aussi un médecin généraliste. Au niveau du Laboratoire national de Santé publique, les coopérants cubains sont au nombre de 6, travaillant dans les services de biologie, anatomie, pathologie, microbiologie de la santé et microbiologie alimentaire. D’autres coopérants, médecins généralistes sont présents dans les 4 coins du territoire : Fada, Dori, Gorom-Gorom, Dano, Toma, Bobo-Dioulasso, Solenzo...

Selon le Dr Maria Diaz, ils sont appréciés des populations. Au Burkina, ils sont au nombre de 60 coopérants.

En dermatologie, elle a appris au Burkina Faso car il y existe des pathologies qui ne sont pas présentes à Cuba. Elle cite le cas de la leschmaniose, « Je ne savais pas ce que c’était, mais aujourd’hui je connais la pathologie ».

A Cuba elle pourra en parler, et cela constitue un plus pour elle. Sur une pathologie fréquente en consultation, elle parle de l’acné. Selon Dr Maria Diaz, cela est favorisé par le régime diététique qui comporte beaucoup de graisses et de lipides, ce qui a un effet sur la peau. Sur une autre expérience acquise au Burkina, elle parle de la consultation de malades atteints du Sida. Parce que dit-elle, au « Pays de Fidèle Castro », il existe des laboratoires spécialisés où les malades du Sida sont traités par une équipe multidisciplinaire.

Elle dit être satisfaite de ces expériences acquises. Elle dit ne pas comprendre pourquoi des familles rejettent les malades de Sida ? Pourquoi la discrimination alors que ce sont des personnes aussi qui ont besoin de soutien et d’affection ? S’interroge-t-elle.

Elle dit en outre être satisfaite de la collaboration avec les collègues burkinabè. ‘On ne m’a pas pris comme une étrangère, mais comme un membre de ce service », affirme-t-elle avec un sourire non dissimulé. C’est en somme une ambiance de convivialité, de partage de connaissances et de considération mutuelle.

La désignation des coopérants se fait selon elle sur la base du volontariat et ils sont envoyés dans de nombreux pays du monde entier. Dr Diaz est présente pour 2 ans mais si les autorités de son pays renouvellent, elle compte continuer au Burkina car elle a déjà l’expérience du terrain et des hommes.

Par ailleurs, le médecin cubain effectue des consultations dans des centres de petites capacités et des Orphelinats, selon le programme d’assistance médicale gratuite établie par l’ambassadeur de Cuba. Elle est au parfum des réalités du Burkina à travers les journaux de la RTB, elle suit aussi les autres chaînes de télévision émettant à partir de Ouagadougou, et TV5 la chaîne francophone.

Elle lit également le périodique de l’hôpital. A-t-elle la nostalgie du pays ? A cette question, une certaine amertume se lit sur son visage. « Si je vous dis que je n’ai jamais éprouvé la nostalgie, je n’ai pas dit la vérité ».

En effet, elle a laissé deux garçons à Cuba.

« C’est difficile parce que je ne peux pas célébrer la nouvelle année auprès de mes fils. Il est de coutume qu’on célèbre le nouvel an en famille chez nous », confie t-elle. Cependant, reprend-t-elle, « je ne suis pas triste parce que nous sommes en bonne santé ».

Bachirou NANA
Sidwaya

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