La cérémonie de présentation des vœux des Corps constitués est un précieux moment de communion avec les représentants des institutions et des différentes composantes de la nation.

Bien que répondant à une tradition consacrée, elle est une occasion d’examen des aspirations et des préoccupations de notre peuple et une manifestation de notre volonté commune de construire un Burkina Faso économiquement fort et politiquement stable. Je voudrais saisir ces précieux instants pour traduire la reconnaissance de la nation entière à l’ensemble des travailleurs des villes et des campagnes pour leur constante mobilisation et pour leur ferme engagement en faveur de la réalisation d’un mieux-être des Burkinabè.

Je salue la régularité et la cohésion du fonctionnement de nos Institutions républicaines. L’action législative avisée, le perfectionnement continu de notre système judiciaire, la force de proposition et de conciliation du Conseil Economique et Social et du Médiateur du Faso, le travail soutenu de contrôle et de régulation du Conseil Supérieur de la Communication ont assuré le succès de la mise à niveau de notre économie dans un climat social et politique apaisé. Dans cet élan de transformation de notre société, la presse a joué un rôle déterminant dans l’émergence d’une citoyenneté responsable.

Mesdames et Messieurs les représentants des Corps constitués,

L’année 2005 qui s’achève a constitué une étape importante dans l’évolution de notre pays.

Au plan politique, l’Etat de droit s’est considérablement renforcé. Le peuple burkinabè, déterminé à construire une société de démocratie, est sorti grandi de l’élection présidentielle du 13 novembre. Les consultations municipales à venir représentent un autre challenge et je ne doute pas de la capacité de nos concitoyens à relever ce nouveau défi de notre processus démocratique.

Mesdames, Messieurs,

Les conséquences de la mauvaise pluviométrie sur la production agricole en 2004 s’inscrivent comme une anomalie dans la sécurité alimentaire vécue dans notre pays ces dernières années.

Néanmoins, les mesures prises par le gouvernement avec l’appui de nos partenaires, la mobilisation sociale exemplaire et le génie des populations laborieuses ont limité les effets de cette crise.

Je remercie tous ceux qui se sont spontanément dressés contre cette menace collective. Je félicite particulièrement le monde rural pour son courage et les nombreuses initiatives prises en vue d’endiguer les aléas de la pluviométrie et l’hostilité de l’environnement naturel. Le bilan de la récente campagne agricole fait apparaître un excédent substantiel révélateur de la pertinence des choix stratégiques et de l’ardeur au travail des producteurs. Les réformes entreprises par notre pays et le climat de stabilité politique ont conforté l’évolution positive de l’économie nationale caractérisée par une maîtrise de l’inflation et l’accroissement du Produit intérieur brut. Au plan social, les réponses données par le gouvernement aux préoccupations les plus sensibles des populations, notamment celles relatives à la santé, à l’hygiène, à l’éducation, à l’eau potable, etc., ont contribué à une amélioration notable de la qualité de vie des burkinabè. L’opérationnalisation de la Banque régionale de solidarité et de la Banque de l’habitat s’inscrit dans la poursuite de la consolidation de ces acquis.

Mesdames, Messieurs,

La politique étrangère du Burkina Faso durant l’année écoulée a une fois de plus fait montre de sa vitalité et de sa détermination à œuvrer constamment pour la paix et le dialogue en Afrique et dans le reste du monde. Je veillerai personnellement à ce que ces efforts soient poursuivis pour un rayonnement plus grand de notre pays sur la scène internationale.

Distingués représentants des Corps constitués,

J’ai été très attentif à toutes les préoccupations qui ont été exprimées cet après-midi.

Au cours de nos rencontres en février et mars 2005, nous avions déjà partagé nos vues sur les questions majeures parmi lesquelles :

 la promotion d’une société multiculturelle respectueuse des règles républicaines ;

 la mise en œuvre effective des principes de bonne gouvernance à tous les niveaux, afin d’inciter les Burkinabè au réflexe de la citoyenneté ;

 l’élargissement de l’offre éducative et de formation professionnelle ;

 l’affirmation d’une volonté encore plus forte dans la prévention et la lutte contre le VIH/Sida et les autres maladies ;

 le respect des droits de la personne humaine en toute circonstance ;

 l’accroissement de la qualité de prestation de la Justice ;

-le renforcement de la sécurité publique ;

 la consolidation du dialogue secteur privé/ gouvernement ;

 l’amoindrissement des coûts sociaux et économiques de l’organisation des scrutins ;

 l’organisation de concertations nationales sur l’émigration des Burkinabè, sur les personnes du 3ème âge et les retraités.

Sur ces questions d’intérêt national, j’ai eu à apprécier positivement la lecture des Corps constitués, ce qui a permis au Gouvernement de dégager une convergence de vues sur les traitements à leur donner. Parallèlement à ces préoccupations communes, d’autres questions spécifiques à chaque Corps constitué ont fait l’objet d’échanges approfondis entre nous.

Ainsi :

 avec les mouvements associatifs des jeunes, nous avons pris l’engagement d’avoir une rencontre spéciale. Celle-ci s’est déroulée en avril et s’est penchée entre autres sur les problèmes de l’organisation et de l’emploi des jeunes ;

 aux associations féminines, nous avons réaffirmé notre engagement à poursuivre vigoureusement les actions en faveur de la promotion de la jeune fille et de la femme ;

 à l’endroit des associations de défense des droits de l’Homme, nous nous sommes engagés à apprécier et à examiner les obstacles au vote des Burkinabè de l’étranger ;

 aux autorités coutumières et religieuses, j’ai exprimé ma gratitude pour leur forte contribution à l’effort de construction nationale ;

 en ce qui concerne le monde paysan, nous poursuivrons l’élargissement des offres d’espace et de moyens de production ainsi que le plaidoyer au plan international pour le développement durable des filières agricoles africaines ;

 s’agissant des organisations syndicales, le gouvernement a pris l’engagement de consolider le dialogue social et souhaité que les revendications tiennent compte des capacités financières et les contraintes de l’Etat ;

 quant aux forces de défense et de sécurité, en raison du contexte sous-régional marqué par une persistance de la criminalité transfrontalière, le gouvernement est résolu à accroître conséquemment leurs moyens d’action. La rencontre avec les représentants de la société civile m’a donné l’occasion de mesurer leur apport au développement économique et social du Burkina Faso. La nation entière est reconnaissante aux artistes et aux sportifs qui, grâce à leurs bonnes prestations, continuent de réhausser l’image de notre pays. L’éclosion des œuvres d’art et les performances de nos sportifs au Tour du Faso et aux Ves Jeux de la Francophonie témoignent de leur créativité et de leur dynamisme.

Distingués représentants des Corps constitués,

les défis sont énormes.

Aussi, je vous invite à davantage de travail et de persévérance pour une société de progrès continu.

Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie une fois de plus pour les vœux chaleureux et les mots très aimables que vous m’avez adressés, par la voix du Secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres.

Je formule en retour à votre endroit, à vos familles respectives ainsi qu’à vos proches mes vœux de santé, de bonheur et de prospérité.

Bonne et heureuse année 2006 à toutes et tous.

Je vous remercie.