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Sommet extraordinaire de l’UEMOA à Niamey : Justin Damo Baro, gouverneur intérimaire à la BCEAO

Publié le mardi 27 décembre 2005 à 08h08min

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Justin Damo Baro

A l’issue du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) tenu le 23 décembre 2005 à Niamey, les premiers responsables de l’Union ont officiellement confié l’intérim du gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à M. Justin Damo Baro conformément à l’alinéa 3 de l’article 41 du traité de l’UEMOA.

M. Baro remplace ainsi à ce poste M. Charles Konan Banny qui assurait la fonction de gouverneur de la BCEAO jusqu’à sa nomination comme Premier ministre de la Côte d’Ivoire le 4 décembre 2005. Il fallait dans ces conditions, lui trouver un successeur parce que son mandat prend fin officiellement le 31 décembre 2005, cela afin d’éviter un vide juridique au niveau du sommet de la Banque.

Selon les premiers propos de M. Baro, “ les chefs d’Etat ont prolongé le mandat de M. Banny d’un an et ont profité en même temps prorogé le mandat que j’avais de la part de M. Banny pour poursuivre la gestion de la Banque afin d’éviter un problème de gouvernance”.

Selon les termes de la Déclaration finale, M. Baro assurera les tâches courantes sous la direction des instances statutaires de la BCEAO à savoir sous le contrôle de la Conférence des chefs d’Etat, du Conseil des ministres et de l’Assemblée générale des administrateurs.

Il rendra compte dans les détails des actions entreprises et donnera les réponses appropriées aux questions essentielles posées par la Conférence des chefs d’Etat sur l’administration de la Banque centrale en associant la Banque Ouest africaine de développement (BOAD) et la Commission de l’UEMOA.

Pourtant, certains observateurs avant la rencontre de Niamey avaient soutenu l’existence de bisbilles entre les chefs d’Etat parce que le Sommet extraordinaire devrait statuer sur l’article 41 du traité de l’UEMOA relatif au poste de gouverneur de la BCEAO dans le but d’instaurer une gouvernance tournante au niveau de cette banque à l’instar de la présidence du Conseil des ministres et la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. Selon leurs explications, la modification des textes de la structure financière sous régionale pour faire bénéficier désormais à tous les Etats membres les avantages dont jouit la Côte d’Ivoire s’est heurtée au refus de celle-ci, qui a opposé un non catégorique, menaçant même de quitter l’Union. En rappel, le poste de gouverneur de la BCEAO est occupé par la Côte d’Ivoire depuis la création de l’institution parce que détenant à elle seule au moins 40% du flux monétaire de l’Union.

C’est pourquoi, peut-être, le président en exercice de l’UEMOA Mamadou Tanja, chef de l’Etat du Niger a déclaré dans son discours d’ouverture que “ cette rencontre intervient dans une période chargée de symboles ; symbole de communion, symbole d’unité et symbole de solidarité ”. Le président Tanja a précisé que la communion, l’unité et la solidarité restent et demeurent le credo qui nourrit quotidiennement la volonté des Etats membres de bâtir dans la paix, et la complémentarité un espace fort et prospère.

“ C’est cela l’Union économique et monétaire Ouest africaine, résolue à triompher des obstacles par la solidarité entre ses peuples, par les grands chantiers et par une vision juste qui s’adapte à la marche du monde ”, a-t-il renchéri.

Rappelant que des défis qui tiennent aussi bien aux domaines du développement et de l’emploi, qu’à ceux de la santé et de l’éducation interpellent l’Union, le président en exercice de l’UEMOA a dit que l’institution a lancé de vastes chantiers pour accélérer les réformes structurelles et les politiques sectorielles afin de soutenir la croissance économique. “ Ces efforts resteraient vains si la paix, la sécurité et la stabilité ne sont pas garanties dans notre zone commune”.

Une table ronde en faveur du développement de la Guinée Bissau

M. Tanja a soutenu que les actions menées en concertation avec la CEDEAO et l’Union africaine ont permis de parvenir à des avancées réelles en aidant le Togo à retrouver une situation sociale apaisée et la Guinée Bissau a organisé avec succès ses échéances électorales. “ La Côte d’Ivoire a, quant à elle, été au centre d’intenses consultations diplomatiques qui viennent d’aboutir avec la nomination d’un Premier ministre de transition que nous félicitons et encourageons dans sa délicate et combien décisive mission de ramener la paix et la stabilité dans ce pays ”, s’est-il réjoui.

Analysant la situation politique et économique de la Guinée Bissau marquée par “ un certain marasme économique et des agitations sociales ”, les chefs d’Etat ont reconnu la nécessité d’envoyer une mission d’information dans ce pays pour faire l’état des lieux. Cette mission sera composée des représentants de la Commission de l’UEMOA, de la BOAD et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et a pour tâche d’établir un plan d’urgence devant sortir le pays de la léthargie.

Le président Bernardo Vieira a été félicité pour sa réélection, ainsi que toute la classe politique et le peuple de Guinée Bissau “ pour l’aboutissement heureux et pacifique du processus électoral ”. Les chefs d’Etat ont annoncé la préparation très prochaine d’une table ronde des bailleurs de fonds sur la Guinée Bissau.

Issa SOMA,envoyé spécial
Sidwaya

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