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Théâtre : un Centre de formation et de Recherche en arts vivants

Publié le lundi 26 décembre 2005 à 08h48min

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Jean-Pierre Guingané

En février 2004, l’Espace culturel Gambidi a innové en proposant aux artistes africains et au delà, une structure de formation originale dénommée : CFRAV (Centre de formation et de recherche en arts vivants).
Presque deux ans après sa mise en chantier, les résultats atteints sont encourageants et permettent d’espérer pour un avenir radieux du théâtre africain, et des arts vivants en général.

Pendant longtemps, les artistes africains, pour la plupart, faisaient sur le tas leurs premiers pas dans les métiers des arts vivants. Aujourd’hui, une opportunité est offerte aux jeunes artistes, même aux anciens non seulement de renforcer leur capacité et leurs compétences dans des structures de formation mais également de faire leurs premières armes, car le CFRAV se fait le porte drapeau au niveau du continent, dans le domaine de la formation des artistes. Elle qui est quelque part née des cendres de l’UNEDO veut poursuivre l’expérience positive de l’école de théâtre de celle-ci en donnant un cadre et une rigueur qui en feront un centre d’excellence à travers son centre de formation.

« Le talent artistique reste quelque chose de mystérieux », car, aucune structure de formation ne peut « fabriquer » des artistes, c’est pourquoi la structure ne fait qu’aider ceux qui pensent avoir du talent à s’épanouir dans une pratique artistique ouverte sur le monde et fortement enracinée dans le terroir africain.

Le CFRAV, c’est aussi un centre de recherche car, pour le promoteur : « il ne peut exister de formation valable qui ne s’appuie sur la recherche ». C’est pourquoi, le centre donne les moyens à travers des équipements (bibliothèque, internet, relation avec les artistes locaux traditionnels comme modernes, etc...)

c’est également un espace de dialogue des arts où la formation et la recherche s’appuient pour donner aux artistes formés plusieurs opportunités. Un acteur de théâtre en Afrique doit être aussi au minimum musicien et danseur. C’est une condition de son autonomie artistique. Pour renforcer donc cette pluridisciplinarité, le CFRAV a même ouvert en son sein un atelier d’arts plastiques dont le but est de donner aux artistes de la scène, le sens de la couleur et du volume. Le dialogue entre les arts est un axe principal de travail de la structure.

Le CFRAV, c’est également un espace de création. Dans la mesure où la formation s’appuie sur la recherche, cela exige de montrer ses résultats aux professionnels et au grand public. Tout le travail du centre s’organise autour de quatre départements que sont le département de la formation diplomante, de département de la formation continue, celui de la recherche et le département de la formation des formateurs. Pour la première session, c’est 102 stagiaires de 11 nationalités qui ont bénéficié de la formation.

Une telle ambition a besoin de ressources conséquentes pour l’atteinte des objectifs. La plus grande difficulté rencontrée dans l’exécution du cursus du CFRAV est d’ordre financier.

Certes, des appuis ont été obtenus de divers partenaires pour couvrir les frais d’ordre pédagogique, mais cela demeure insuffisant au regard des projets et des capacités dont le centre dispose. Malgré le manque de moyens, le résultat est là, encourageant, vérifiable, quantifiable, résultat qui est couronné par un spectacle que les stagiaires donneront les 26, 27, et 28 décembre prochain.
Antigone, de spectacle c’est la pièce qui sera jouée par les stagiaires de 07 nationalités, à l’Espace Culturel Gambidi, à l’ATB. La mise en scène a été assurée par un Belge qui est assisté par Amadou BOUROU de la compagnie Feeren.

Par Frédéric ILBOUDO
L’Opinion

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