LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Concert Magic System : Asalfo et ses “gaous” ont fait vibrer le stade Wobi

Publié le mercredi 21 décembre 2005 à 09h40min

PARTAGER :                          

Le 15 décembre 2005, Magic System était en concert live au stade Wobi de Bobo-Dioulasso pour marquer le 5e anniversaire de Celtel-Burkina. A cette occasion, le groupe d’Asalfo n’a pas fait dans la dentelle devant un public nombreux et tout acquis à ses chansons.

Quand Arba Aboubacar de Nikiéma communément appelé « TTB » annonce Magic System, c’est le délire au stade Wobi et le public qui a massivement effectué le déplacement se met debout. C’est donc dans une ambiance « électrique »qu’Asalfo, Tino, Goudé et Manager, les « 4 gaous » de Magic System, prennent pied dans le stade dont les occupants de la soirée avaient auparavant été « mis en jambe »par une brochette d’artistes-musiciens (Yayous DJ, ASDJ, Yoni et Affo Love). Sur la scène aux couleurs de Celtel, l’orchestre et son métronome, Pepito sont déjà prêts pour le live. De part et d’autre de la scène, deux écrans géants permettent à tout le stade de voir en grandeur nature ce qui s’y passe. Magic System peut commencer. Sans transition, Asalfo et ses « gaous « entament, tambour battant, leur show.

Les titres qui ont bâti la renommée de Magic System se succèdent pendant près de deux heures. « Premier gaou », « Petit pompier » « Bouger-bouger », « Doubéï », « Dipapa » et bien d’autres titres du répertoire du groupe font littéralement bouger le public qui en redemande. Magic System ne se fait pas prier au grand bonheur de la foule discrètement encadrée par les éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). Les plus heureux sont les spectateurs assis en face de la scène, sur la piste d’athlétisme.

Ils ont le privilège de voir de très près les « 4 gaous » de Magic System. Asalfo offre même sa casquette à un jeune garçon assis parmi ces « privilégiés ». Jah Press, patron de Biz’ Art Production, structure partenaire de Celtel pour l’organisation du concert est aux anges. Il y a de quoi ! Magic System a pleinement rempli sa part de contrat. Il se paie même le luxe de jouer en live « Nonglom » de Yoni. Le public n’en croit pas ses oreilles ni ses yeux. Visiblement ému, Yoni rejoint le groupe sur scène. Pour mettre du piment, Magic System fait du wôyô (ambiance facile) pour ses fans. C’est de là en effet qu’est partie leur carrière musicale.

Asalfo dénonce le « travaillement »

Les courts moments de pause que s’offre Magic System sont mis à profit par Asalfo pour sensibiliser le public. Il a une pensée compatissante pour les victimes de la guerre en Côte d’Ivoire et donne sa vision de l’émigration. Cette dernière est selon lui un moyen de se réaliser, mais dit-il « c’est toujours mieux d’être chez soi, en Afrique ». S’i on n’a pas pu se réaliser en Europe ou aux Etats-Unis, il vaut mieux d’après lui, rentrer au bercail pour se donner une autre chance de « devenir quelqu’un » L’artiste sera cependant très virulent à l’égard de la « prodada » (le griotisme moderne) et de son corollaire, le « travaillement » (distribution massive d’argent).

Les deux concepts relèvent selon lui, de « l’inconscience » parce que, dit-il : « quelqu’un qui a transpiré pour avoir son argent ne peut pas se permettre de le claquer de la sorte ». Il affirme les avoir dénoncés sur les antennes de la télévision ivoirienne si bien que les artistes qui évoluent dans ce registre n’y ont plus droit au chapitre. Pour lui, une personne qui a les sous le prouve par ses réalisations et non par une distribution ostentatoire de cet argent. Et de conclure : « mon éducation m’a enseigné que même si c’est 5 F CFA que je ramasse sur la route, je les prends et les empoche parce qu’ils viennent augmenter la somme que j’ai sur moi ».

Urbain KABORE

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique