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Gérard Kango Ouédraogo : « Sous les IIe et IIIe République, le président prêtait serment devant l’Assemblée nationale... »

Publié le mercredi 21 décembre 2005 à 09h26min

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Gérard Kango Ouédraogo

Le président Blaise Compaoré, élu le 13 novembre dernier à la magistrature suprême, prête serment ce matin devant le Conseil constitutionnel. Un évènement de grande portée pour lequel Sidwaya a rencontré le président Gérard Kango Ouédraogo. Ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, le « doyen » nous parle de l’investiture du chef de l’Etat sous les IIe et IIIe république et livre le sens et la portée d’une investiture présidentielle.

Sidwaya (S.) : Quel sens donnez-vous à l’investiture d’un président ?

Gérard Kango Ouédraogo (G.K.O.) : L’investiture est la cérémonie officielle au cours de laquelle le président élu prête serment soit devant le parlement, comme cela s’est fait sous les IIe et IIIe République, soit devant le Conseil constitutionnel, de préserver, de respecter, de faire respecter, et de défendre la constitution et les lois, de garantir la justice à tous les citoyens de notre pays. S’agissant de la situation présente, je crois qu’il faut se référer à l’article 44 qui ajoute qu’au cours de la cérémonie d’investiture, le président du Conseil constitutionnel reçoit la déclaration écrite des biens du président. Mais sous les IIe et IIIe République, le président de la République venait à l’Assemblée nationale et prêtait serment devant les élus du peuple. Evidemment, le serment se fait devant les corps constitués et des invités de marque venus d’un peu partout.

C’est le dernier acte avant l’entrée en fonction effective du président.

S. : Quelle différence y-a-t-il entre prêter serment devant l’Assemblée nationale et le faire devant le Conseil constitutionnel ?

G.K.O. : Devant l’Assemblée nationale, c’est devant les élus du peuple. Devant le Conseil constitutif, c’est l’instance qui vérifie et qui dit si les représentants du peuple sont valablement élus. Alors, je pense que le président peut se présenter devant le Conseil constitutionnel.

S. : Dans certains pays, le président élu prête serment sur le Coran ou la Bible. Au Burkina Faso, c’est la constitution qui est utilisée. Pourquoi ?

G.K.O. : (Rires). Là également, il s’agit d’une question politique mais je vais répondre. Il faut se référer à l’article 26 de la IIe république (IIIe) et à l’article 16 de la IIIe République. Vous verez qu’ici également, dans notre pays, le président commençait par « je jure au nom de Dieu... ». Mais sous la IVe République, cela n’est pas prévu dans la constitution. Et bien ! Nous ne pouvons que nous plier aux termes de la constitution.

Historiquement, je peux parler de ce problème. J’étais présent quand Lamizana est venu prêter serment sous la IIe République. J’étais là, président de l’Assemblée quand il est venu prêter serment sous la IIIe République. Donc cette fois-ci, c’est la IVe République, Dieu a voulu que je sois vivant, je peux en parler parce que la constitution à son article 44 prévoit ce qu’il faut faire.

Koumia Alassane KARAMA
Sidwaya

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