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Clara Lawson : "Les mannequins burkinabè ne sont pas des prostituées"

Publié le mercredi 14 décembre 2005 à 08h25min

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Clara Lawson

Elle s’appelle Awa Koné. Elle est Burkinabè et grâce à sa profession de
mannequin, elle vient de hisser son pays sur la première marche du concours
des top models au dernier Festival international de la mode africaine (FIMA).

Sa fierté est grande car "aujourd’hui, le mannequin burkinabè n’a plus rien à
envier en qualité, à ceux d’ailleurs". Mais il y a des problèmes. Le métier
nourrit-il son homme au Burkina, ou les mannequins sont encore affublés de
nombre de préjugés dont celui d’être considérés comme des prostituées ?
"Non, les vrais mannequins burkinabè ne sont pas des prostituées", ont
répliqué, offusquées, Awa et Clara. "Et n’est pas mannequin qui le veut",
ajoute Clara Lawson, patronne de l’Agence de mannequinat dont Awa est un
pur produit.

Le FIMA, conçu et élevé par le célèbre couturier nigérien Alphadi, est devenu
un festival d’envergure mondiale. C’est sur ce plateau très relevé que Awa
Koné a accroché le nom du Burkina. Dans un concours qui rassemblait plus
de 18 filles venues du Sénégal, du Bénin, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du
Niger, etc., Awa la Burkinabè a survolé la compétition de sa démarche altière,
de son sourire généreux et de ses mots toujours bien placés. "C’est le fruit
d’un travail de longue haleine", souligne Clara Lawson, dont l’agence de
mannequinat, en plus de Awa, regorge encore d’une quinzaine de filles et de
cinq garçons.

Depuis 4 ans qu’elle existe, cette structure a choisi d’offrir à ces
filles et garçons qui le désirent, l’opportunité d’évoluer sur les "T", en
professionnels accomplis, "car n’est pas mannequin qui le veut", intervient
Clara Lawson.

La preuve, Awa Koné est étudiante en 3e année de marketing à l’IAPM
(Institut africain de professionnalisation en marketing). "Elle est donc loin
d’être une prostituée", assène Clara, qui est décidée à mettre fin à ces clichés
d’un autre siècle qui "empêchent les filles burkinabè de s’épanouir à travers
des professions comme le mannequinat".

Gnégné Amatte et Remy Chantal Deasse, les deux responsables de
l’agence , n’ont affaire qu’à des apprenants déjà dotés d’un solide bagage
intellectuel. Ils complètent leur formation par des connaissances
approfondies en mannequinat, des notions de savoir-vivre et de savoir-être,
des cours d’anglais, et bien d’autres modules ayant trait à l’esthétique et à la
beauté. Pour parfaire ces atouts théoriques, Clara Lawson tient à y associer
la pratique. C’est dans cette logique que certains de ces mannequins ont déjà
défilé en Afrique du Sud.

C’est toujours dans la même optique qu’une dizaine
d’entre eux ont foulé des "T" en France. "Même sans soutien, nous tenons
toujours à honorer le Burkina, partout où la possibilité nous est donnée", a
insisté Clara Lawson qui fait jouer à fond la fibre patriotique.
Mais, le plus important après le rétablissement du mannequin burkinabè
dans ses droits de professionnel à part entière, c’est de lui faire gagner
correctement son pain quotidien.

Or, de nos jours, dans nombre de pays
africains, surtout au Burkina, le mannequinat est loin de nourrir toutes ces
filles et tous ces garçons qui se déhanchent sous la chaleur ou le froid
burkinabè, c’est selon la saison. "Il faut que les gens arrêtent de faire du
n’importe quoi en la matière", affirme Clara Lawson. Les mannequins doivent
vivre des fruits de leur travail.

Mais que faire pour assainir ce milieu infesté par des requins, d’un genre
particulièrement féroce, plus portés sur leur propre profit que l’intérêt des
mannequins ? "Le mannequin a droit à un cachet conséquent, et ses intérêts
doivent être âprement défendus par son agent qui perçoit des pourcentages
fixés selon des règles de base bien déterminées". Cette réponse de Clara
Lawson, appliquée dans les faits, devrait constituer une bouée de sauvetage
pour tous les mannequins burkinabè, qui, hors de nos frontières, sont de
véritables porte-étendard du Burkina.

Mme Kelly, responsable d’agence et
partenaire de Clara Lawson, rêve du même avenir radieux pour les
mannequins burkinabè. "Avec nos succès à l’extérieur, nous sommes
persuadées d’être sur le bon chemin", ont conclu les responsables des
agences sus-citées. Pourvu que les fruits profitent à tous, comme le dirait
l’autre.

Par Morin YAMONGBE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 25 août 2015 à 10:21, par barakissa kabore En réponse à : Clara Lawson : "Les mannequins burkinabè ne sont pas des prostituées"

    Bonjour.mon nom est barakissa kabore.je mesure 1m70,j’ai 19ans et je desire faire le metier du mannequinat.je suis une jeune fille dynamique,prète a respecter tout les regles imposé par cet metier.j’y tiens vraiment parce que c’est un rêve d’enfance,une passion,une ambition que j’aimerai realisé et avec votre aide biensure.merci d’avance

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