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Promotion des droits humains : La citoyenneté célébrée au Burkina

Publié le mardi 13 décembre 2005 à 07h58min

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Les acteurs et défenseurs des droits humains ont célébré samedi 10 décembre 2005 à Ouagadougou, la semaine nationale de la citoyenneté. Placée sous la présidence du Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli, la cérémonie a connu des moments forts, tels l’attribution du prix Etoile d’or de la tolérance, la décoration de personnalités et institutions qui se sont illustrées dans la promotion des droits de l’homme.

C’est une salle des banquets archi comble qui a accueilli la célébration de la Semaine nationale de la citoyenneté (SENAC) le samedi 10 décembre dernier. Jeunes des lycées et collèges, représentants d’institutions nationales et internationales, membres du gouvernement, bref ! Ce sont des hommes et des femmes, défenseurs de l’intégrité humaine qui sont venus marquer d’une pierre blanche les 57 ans de la déclaration universelle des droits de l’homme.

Le thème de cette année, « Droits humains et violences faites aux femmes au Burkina », a fait l’objet d’une réflexion de trois (3) jours conduite par la Marche mondiale des femmes (MMF) et le ministère de la Promotion des droits humains (MPDH). Car, selon une enquête, 99% des femmes ont déclaré avoir été au moins une fois victimes de violences physiques. En effet, malgré l’existence d’un cadre juridique favorable à la protection des droits des femmes, des insuffisances subsistent. C’est pourquoi l’atelier a demandé que soient prises des mesures coercitives pour réprimer les infractions liées aux violences faites aux femmes.

D’une manière générale, le président de la Commission nationale des droits humains (CNDH), M. François de Salles Bado, remarque qu’il y a une discrimination flagrante entre les droits économiques, sociaux et culturels et les droits civils et politiques dans leur mise en œuvre. « Contrairement aux droits civils et politiques auxquels il est accordé beaucoup d’intérêt, les pouvoirs publics en général et particulièrement ceux des pays en développement, invoquent leurs ressources limitées et le caractère non justiciable des droits économiques, sociaux et culturels pour occulter leur responsabilité quant à leur mise en œuvre », a-t-il expliqué.

La crise alimentaire qu’a connue le pays cette année a été, selon M. Bado, une occasion d’apprécier l’élan de solidarité et de générosité des Burkinabè. Il a cependant relevé la médiatisation des scènes de distribution de vivres à des pauvres par des personnalités du monde politique, diplomatique, de la société qui constitue une grave atteinte à la dignité humaine.

Le président de la CNDH a également interpellé les autorités pour qu’un minimum de conditions soient prises dans le cadre des élections afin de garantir le droit de vote des citoyens. « Ces conditions, c’est la jouissance des droits économiques, sociaux et culturels », a-t-il précisé. Le ministre de la Promotion des droits humains, Mme Monique Ilboudo, pour sa part, a rappelé que le Burkina a souscrit à la charte depuis son accession à l’indépendance. Tout en notant les avancées en matière de droits de l’homme au Burkina, Mme Ilboudo a néanmoins attiré l’attention des uns et des autres pour que soit préservée la tolérance, car dit-elle, « nul pays n’est à l’abri de l’intolérance ».

L’appel de Kofi Annan

« L’interdiction de torturer est bien établie en droit international. Elle s’impose à tous les Etats, dans tous les territoires sur lesquels ils exercent leur juridiction. Elle s’applique dans tous les cas, en temps de guerre comme en temps de paix. Tout traitement cruel ou inhumain est inacceptable et illégal, quel que soit le nom que l’on veut lui donner ».

C’est en substance le message du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan livré à l’occasion de la Journée des Droits de l’homme, par le représentant résident du PNUD, M. Georg Charpentier. Il a également lancé un appel à tous les Etats qui n’ont pas encore ratifié la convention contre la torture pour que le respect de la dignité humaine soit enfin une réalité.

Un des moments forts du 57e anniversaire des droits de l’homme au Burkina a été la décoration de personnalités et d’institutions défenseurs des droits humains.

Au nombre de dix, elles ont été faites chevalier de l’Ordre du mérite burkinabè. Le prix Etoile d’or de la tolérance institué à l’occasion a été attribué à la Radio télévision du Burkina (RTB) pour s’être « illustrée par son impartialité » dans la couverture médiatique de l’élection présidentielle. Une mention spéciale a été par ailleurs faite aux Editions Sidwaya. Le jeu concours organisé par le MPDH a été remporté par Evariste Tiemtoré du lycée municipal Bambata, secondé par Zénabo Tapsoba du lycée Nelson-Mandela.

P. Pauline YAMEOGO
Sidwaya

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