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Assassinat d’Oumarou Clément Ouédraogo : 14 ans après, la lutte continue

Publié le vendredi 9 décembre 2005 à 08h21min

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A l’occasion du quatorzième anniversaire de l’assassinat d’Oumarou Clément Ouédraogo, nous avons reçu, au nom de ses compagnons de lutte, la déclaration suivante du professeur Alain Nindaoua Savadogo.

9 décembre 1991, 9 décembre 2005 ; cela fait quatorze ans que le professeur Oumarou Clément Ouédraogo a été lâchement abattu par ceux qui, dans la lutte politique, ont choisi de retourner les armes du peuple contre leurs compatriotes pour la conquête et la conservation du pouvoir. Quatorze années pendant lesquelles nous avons refusé le silence coupable, signe de défaitisme et d’abandon du combat pour le triomphe de la vérité et de la justice. Camarades, parents et amis, il fallait tenir bon et nous l’avons fait en bravant les intimidations, les achats de conscience et aussi les injures comme celles de cette presse payée pour nous agresser à coup d’injures et de calomnies.

Cette presse-là, dont les mentors,_ incapables d’être des rangs de ceux qui luttent pour un de leurs confrères assassiné, nous conviaient à nettoyer la tombe du défunt professeur (tombe du reste régulièrement mise au net par la famille pendant la fête des morts) plutôt que de partager de temps en temps la plume avec eux sur les problèmes qui nous préoccupent. Quoi qu’on dise, le fait d’avoir exhumé le dossier Clément autour d’un procès en traînant à la barre le sieur Traoré,_un innocent sapeur-pompier de Bobo, est en soi une victoire. Même nos détracteurs conviennent avec nous qu’il s’agissait là d’un dossier pendant mal enterré ; et ce, d’autant qu’au même moment le journal de Norbert Zongo publiait les noms de deux présumés auteurs du forfait qui se trouvent appartenir au même corps que ceux qui ont assassiné le célèbre journaliste.

Maintenant les choses sont on ne peut plus claires, pour la postérité, pour les enfants et pour la famille du disparu. Quatorze ans après l’assassinat, les coupables sont enfin connus du public même si l’on ne peut point compter sur les juges acquis pour faire leur travail en inculpant et en interrogeant les présumés coupables identifiés par le journal "L’Indépendant".

A ce stade des choses, notre satisfaction est grande devant la mobilisation des Mouvements des droits de l’homme (MBDHP), des parents, des amis et des camarades de lutte du professeur Oumarou Clément Ouédraogo, qui ont tous quitté la salle d’audience au cours du procès pour dire leur indignation et montrer leur détermination à poursuivre le combat jusqu’à ce que le droit soit dit. En ce jour anniversaire, il sied donc de saluer et d’adresser nos félicitations à ceux qui ont toujours été de notre combat.

La lutte continue !

Aucun système n’est immuable !

Pour les compagnons de lutte du professeur Oumarou Clément Ouédraogo

Le professeur

Alain Nindaoua Savadogo

Observateur Paalga

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