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Ellen Johnson SIRLEAF à Ouagadougou : La vérité rétablie

Publié le jeudi 8 décembre 2005 à 07h46min

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Ellen Johnson Sirleaf et Blaise Compaoré

Au cours d’une tournée Ouest-africaine qu’elle a achevée la semaine dernière, la présidente élue du Libéria, Ellen Johnson SIRLEAF a fait une halte diversement appréciée à Ouagadougou et qui pourtant rentre dans l’ordre normal des choses.

Pour les analystes les plus obtus, qui veulent voir midi à leur propre porte, cette visite s’inscrit dans « la quête d’une exonération de complicité » (sic).

Decryptée, cela laisse entendre que cette visite doit donner l’occasion au président COMPAORE « d’absoudre » ses crimes (?) commis dans un passé récent par TAYLOR interposé et de laisser ce même TAYLOR face à la justice au cas où il viendrait à répondre devant elle.

Une analyse obtue et empreinte de parti pris dans la mesure où le Burkina de COMPAORE n’a jamais fait mystère de son soutien à TAYLOR, pour débarrasser le Libéria d’un des régimes les plus dictatoriaux que connaissait l’Afrique de l’époque. Celui de Samuel DOE en l’occurrence, ce sergent-chef parvenu au pouvoir par un putsch et qui se laissera griser par les effluves du pouvoir au point de perdre la raison et de faire basculer ses compatriotes dans une vie de terreur et d’horreur.

Dans cette occurrence, et compte tenu des raisons qui avaient prévalu à l’avènement de Blaise COMPAORE (faut-il rappeler qu’il s’était élevé contre l’autocratie qui faisait son nid dans notre pays ?), celui-ci ne pouvait marchander son soutien à des patriotes qui avaient la même ambition pour leur pays. Ainsi se présentait en effet Charles TAYLOR au début des années 90 et, dès lors que son régime a commencé à basculer lui aussi dans les excès, le Burkina Faso s’en est éloigné.

A preuve, les tentatives de l’inculper dans toutes les guerres civiles qui ensanglanteront plus tard la Mano - River se sont révélées vaines et infructueuses. Mieux, un rapport onusien est venu laver le pays de tout soupçon, ce que nos « analystes » feignent d’ignorer ou ignorent à dessein, aveuglés qu’ils sont par leur rage face à un régime qui ne cesse de se voir accorder des satisfecits par la communauté internationale.

En tout cas, Ellen Johnson SIRLEAF elle, n’a que faire de ces analyses de circonstance, persuadée qu’elle est, que le Burkina Faso a « activement » contribué au retour de la paix dans son pays. Une contribution qui s’est manifestée par la tenue de la table-ronde inter-libérienne dans notre capitale, il y a un lustre, réunion au cours de laquelle Charles TAYLOR, pas plus que les autres boutefeux, n’avait été épargné.

C’est cela la vérité, et, une Dame comme Ellen Johnson SIRLEAF dont le caractère trempé lui a valu de connaître les géoles de Samuel DOE et d’affronter Charles TAYLOR à l’occasion de la présidentielle de 1996, ne pouvait « s’asseoir » sur celle-ci. Blaise COMPAORE a donc contribué à « restaurer » la paix au Libéria et la Dame de Fer a voulu lui en rendre grâce.

Quant à nos analyses aveugles, ils devront plutôt balayer devant leur propre porte, eux dont les accointances avec le régime le plus dictatorial de l’heure en Afrique de l’Ouest sont avérées. Mais c’est vrai qu’à fricoter avec le diable, on le voit partout, même dans un bénitier. Le comble du ridicule pour ces messieurs, qui, heureusement, ne tue pas.

Par Alpha YAYA
L’Opinion

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