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23e Sommet Afrique-France : Une vingtaine de chefs d’Etat au chevet de la jeunesse africaine

Publié le lundi 5 décembre 2005 à 08h14min

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ATT et Chirac

Du 03 au 04 décembre 2005, s’est tenu à Bamako au Mali, le 23ème Sommet Afrique-France, consacré à la jeunesse africaine. Une cinquantaine de délégations dont plus d’une vingtaine de chefs d’Etat ont pris part à la rencontre. Le président du Faso, Blaise Compaoré y était en compagnie de son épouse.

Les chefs d’Etat d’Afrique et de France ont trouvé des pistes de réflexion pour remédier aux maux de la jeunesse africaine. C’était à l’occasion du 23ème Sommet Afrique-France qui les a réunis à Bamako les 3 et 4 décembre 2005 autour de la préoccupation de « La jeunesse africaine, sa vitalité, sa créativité et ses aspirations ». Les intervenants à la cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée au Centre international de Conférences de Bamako (Palais des Congrès), ont tous reconnu les difficultés auxquelles cette jeunesse africaine est confrontée. Celles-ci , selon le président de la République du Mali, Amadou Toumani Touré, restent l’accès à l’éducation, la crise de l’emploi, les pandémies tel le VIH/Sida.

A sa suite, le président de la République du Gabon, El Hadj Omar Bongo Ondimba au nom de tous ses pairs africains, relève que la jeunesse, « espoir du continent » est souvent victime des conflits où elle n’hésite pas parfois à prendre des armes. Dans ces situations de précarité, de milliers de jeunes africains sont tentés par l’immigration vers l’Europe et ailleurs. « Ils empruntent le Sahara, les détroits, les Océans et parfois même le train d’atterrissage des avions avec le risque de mort... », a stigmatisé le président gabonais. Dans un monde en perpétuelle mutation, son homologue de la France, Jacques Chirac, lui, s’interroge sur l’avenir que l’Afrique doit offrir à sa jeunesse.

La jeunesse africaine monte au créneau

Sinon a-t-il mis en garde « rien ne serait plus dangereux que de laisser les jeunes africains sur le bord de la route ». « La formation doit être notre priorité », a préconisé le président français, avec un accent sur les centres de formation professionnelle et d’apprentissage. Des centres qui, à son avis, répondent à de vrais besoins et créent des emplois qualifiés.

C’est à ce prix, estime Jacques Chirac que l’Afrique sortira d’une logique de survie et donnera l’espoir d’une meilleure vie à ses enfants. La jeunesse africaine elle-même présente pour la première fois à un Sommet de chefs d’Etat, est montée au créneau. « Nous venons de façon responsable réclamer notre place à cette tribune pour parler franc à l’Afrique et à la France », a introduit la porte-parole de la jeunesse, Mme Tamoifo Nkom Marie.

Tout en se réjouissant de cette occasion historique qui leur est offerte pour s’adresser directement à leurs « pères, aux jeunes d’hier », les jeunes du continent africain et de sa diaspora, ont dit et réaffirmé que l’« Afrique est malade de sa jeunesse ». Un constat qu’ils ont fait à l’issue du premier forum de la jeunesse tenu à Bamako les 8 et 9 novembre dernier , en prélude au 23ème Sommet des chefs d’Etat africains et français. Pour la jeunesse, le temps des dérives et des errements doit être révolu à jamais en Afrique pour que le continent puisse avancer avec le capital humain jeune dont elle dispose.

Les déclarations et énièmes plans d’action ne seront pas suffisants, il faudra plutôt des « mesures politiques structurées et opérationnelles au niveau des dirigeants africains en vue d’améliorer effectivement les conditions de vie de la jeunesse ». A ce sujet, les jeunes, par la voix de leur porte-parole, ont formulé des propositions concrètes. En matière de formation et de l’emploi des jeunes, ils ont proposé le renforcement des programmes nationaux de promotion de l’emploi, la prise de mesures appropriées de soutien aux filières de production rurales impliquant les jeunes, entre autres.

S’agissant des grandes questions environnementales et sanitaires, la jeunesse africaine et sa diaspora suggèrent par exemple la gratuité et l’accès universel des personnes vivant avec le VIH/Sida aux traitements. Dans le domaine de l’insertion sociopolitique et économique, elles ont recommandé la prise de dispositions légales pour la représentation des jeunes dans toutes les instances de prise de décisions à l’échelle, locale, nationale et internationale, ainsi que la mise en place d’un conseil de la jeunesse africaine et de la diaspora.

Concernant les migrations, les jeunes africains ont souhaité la promotion des formations de proximité et projets jeunes pour la réduction du déséquilibre Nord /Sud, la sensibilisation des jeunes à la législation des pays d’accueil et la mise en œuvre effective des accords et conventions internationales en matière d’immigration. Avec de meilleures conditions de vie et de travail, « Nous nous battrons avec vous, pour que l’Afrique extirpe de son quotidien les conflits fratricides, les enfants soldats et les génocides », ont-ils promis solennellement.

Avant de terminer leur adresse aux présidents par une « mise en garde » qui a suscité des acclamations dans le Centre international de conférence de Bamako. « Si les politiques ne s’occupent pas de la jeunesse, le vent du changement, en contexte démocratique, conduira la jeunesse à s’occuper des politiques afin que les engagements aient un sens », ont prévenu les jeunes. Des propos jugés « rudes, mais parfaitement légitimes » par l’hôte du 23ème Sommet, le président Amadou Toumani Touré.

Koumia Alasssane KARAMA,
Envoyé spécial à Bamako

Sidwaya

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