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Blaise Compaoré réélu : Le quinquennat de tous les espoirs

Publié le lundi 5 décembre 2005 à 08h28min

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La fièvre de la campagne électorale est retombée. Ici et là, on voit refleurir le printemps des déclarations et autres points de vue dans la presse écrite. Si les perdants tentent par des sacrifices de retirer, voire de minimiser la victoire large de Blaise Compaoré, certains se transforment en ses conseillers éclairés pour lui indiquer la voie la meilleure pour faire le bonheur des Burkinabè.

Qui peut le leur contester puisque nous sommes en démocratie et chacun aux rendez-vous de l’histoire a droit à la parole. Surtout que les attentes sont grandes, comme pour dire au candidat élu que ce quinquennat doit marquer un tournant définitif.

La tâche ne s’annonce pas de tout repos pour Blaise Compaoré, cela ne fait l’ombre d’aucun doute.

Mais diront bien de personnes, si cette tâche était une galère, pourquoi a-t-il choisi de s’y aventurer ? Certainement question de responsabilité et de péripétie de l’histoire.

Mais après une telle victoire, une victoire en forme de plébiscite, l’heure est à l’écoute de ce qu’ont dit les Burkinabè au travers des attentes qu’ils ont exprimées par le truchement des micro-trottoirs réalisés par les confrères.

Elle est surtout à l’écoute d’un programme de gouvernement, ce guide décliné en six axes par Blaise Compaoré et intitulé "Le progrès continu pour une société d’espérance". Si ce qu’ont dit les uns et les autres est important, il serait hasardeux d’ignorer ce document parce que des politiques en herbe ont écrit en dix points ou en X leur vision du quinquennat dans certains quotidiens de la place.

Ils sont certes dans un rôle de citoyen exprimant un point de vue, mais il se trouve que Blaise Compaoré serait inspiré de ne point s’écarter de son programme.

Une source d’inspiration

La marche d’un pays n’est jamais un long fleuve tranquille. Tout ne sera donc pas rose au cours des cinq prochaines années, même si après chaque élection présidentielle, le peuple attend monts et merveilles du nouveau locataire du palais.

Si on se table sur le programme qui a permis à Blaise Compaoré de se voir accordé par les Burkinabè un autre bail, chaque couche sociale en théorie trouvera son compte. Mais un programme en lui-même est un guide et non une panacée. Il peut certes beaucoup si on s’y colle vraiment, mais il ne peut pas tout.

Cette mise en perspective faite, le candidat élu doit savoir qu’il est attendu au coin du bois. Il n’a pas le droit de se louper et certainement pas de faillir. Il est aujourd’hui celui que regarde chaque Burkinabè pour percevoir au travers de ses premières décisions ou des premiers signaux qu’il enverra, le début du frémissement de quelque chose.

Dire que les priorités sont nombreuses et que tous les domaines demandent une attention particulière et les investissements colossaux seraient faire de la redondance. Sans, à notre tour, jouer les conseillers, il y a, à court terme trois priorités : l’amélioration du pouvoir d’achat, l’amélioration de la gouvernance à tous les niveaux, la lutte sans merci contre le chômage, notamment celui des jeunes.

Arrêtons de regarder

Le Burkina Faso ne sortira pas de sa situation de pauvreté sans un accroissement de la productivité et sans une compétitivité réelle de son économie. C’est à ce prix qu’il pourra valoriser son intervention dans les secteurs sociaux, l’accès équitable à l’école, à la santé, à l’eau potable, à la protection maternelle et infantile.

Autant dire donc que les défis sont nombreux et le chemin qui conduit à les relever passe par la mobilisation de tous et de chacun. Il est grand temps que le Burkinabè arrête de regarder les pouvoirs publics et les politiques dans un attentisme de très mauvais aloi. Le développement du pays est conditionné par un investissement de tous les citoyens. Autrement dit, les acteurs du développement ce sont d’abord les populations elles-mêmes.

Le constat est que chacun pense à tort que tout doit venir de ceux qui nous gouvernent. C’est bien de les considérer comme des surhommes, mais il serait plus réaliste de les prendre d’abord pour des hommes avec des qualités certes, mais également avec des limites. A défaut d’intégrer cette donne, certes élémentaire, mais loin d’être évident vu nos attitudes respectives, la route du développement restera un chemin de croix.

Evidemment, ceux qui gouvernent, ont à indiquer ce chemin, ont à créer les conditions et à être des aiguillons éclairés, déterminés et engagés à faire bouger les lignes. Leur action toutefois n’aboutira qu’à la seule condition qu’ils soient soutenus par un peuple au travail, un peuple qui ne perd pas son temps en pleurnicheries et en plaintes perpétuelles.

Le Burkinabè dans sa conception de la vie d’une nation a plus de droits qu’il n’a de devoirs. Une vraie révolution à ce niveau est nécessaire pour espérer voir émerger la société d’espérance voulue par Blaise Compaoré. C’est en retroussant vraiment nos manches et en sachant que notre seule issue se trouve dans le travail que le quinquennat sera jonché de fleurs et non de ronces.

Souleymane KONE
L’Hebdo

P.-S.

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