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UNIR/MS : du sérieux messieurs !

Publié le vendredi 2 décembre 2005 à 08h18min

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Me Sankara en campagne

Selon le « rapport de campagne » de l’Union pour la renaissance, mouvement sankariste (UNIR/MS) le parti aurait déboursé un peu plus de onze millions de nos francs pour battre campagne. Un mensonge éhonté qui cache mal la volonté de faire « people » mais aussi d’atténuer la douleur d’une défaite cuisante.

A moins que tout cela ne soit fait dans le dessein de fuir d’autres responsabilités notamment le défraiement de 33 ex-travailleurs de l’ex-RNTC -X9 dont Maître SANKARA reste redevable pour un peu plus de 100 millions.

L’UNIR/MS a beau jurer ses grands dieux, elle ne convainc personne lorsqu’elle affirme qu’elle n’a dépensé que « onze millions et quelque » (?) pour battre campagne. Une assertion qui bat en brèche une autre émanant du même parti, laquelle disait que pour la campagne électorale « 200 à 300 millions » de francs CFA avaient été mobilisés par le parti.

Un chiffre un peu plus proche de la réalité quand on sait qu’en plus de la kyrielle des associations nationales et internationales qui le soutiennent, Maître SANKARA était le « favori » de Mariam SANKARA à l’occasion du scrutin présidentiel du 13 novembre dernier. Or, la veuve SANKARA a prouvé qu’elle a la main généreuse pour tous ceux se réclamant de l’idéal (?) de son défunt mari.

A preuve l’épisode cocasse de 15 millions de francs qu’elle leur avait donnés et qui ont jeté le trouble et la discorde au sein de la « famille » sankariste. Un épisode qui soit dit en passant, a fondé la conviction de beaucoup sur la nature réelle de ses prétendus révolutionnaires.

D’obscurs artisans de la RDP en fait, comme l’a rappelé un « grand camarade » (un vrai celui-là) Blaise COMPAORE lors de la campagne, qui se posent aujourd’hui en continuateur d’une œuvre à laquelle ils n’ont participé qu’à travers la rubrique des faits divers (molestage de voisins, abattage d’animaux prétendument en divagation...).

Cette parenthèse refermée, disons qu’à l’occasion d’un scrutin aussi majeur, Mariam SANKARA ne pouvait pas donner moins de 15 millions surtout que sa situation financière s’est améliorée et qu’elle fait plus mystère de sa volonté de bouter Blaise COMPAORE du pouvoir. Avec donc les associations qui le soutiennent, Stanislas SANKARA a du ratisser large, et, le fait qu’il ait été l’un des rares si ce n’est le seul à sillonner tout le pays avec Blaise COMPAORE, l’atteste.

Noyer le poisson !

Cette indigence révélée est donc un prétexte commode justifié par trois raisons essentielles. D’abord du fait qu’il se veut « l’héritier » de Thomas SANKARA, Stanislas SANKARA se doit de présenter l’image d’un homme peu dépensier, révolutionnaire pur et dur qui place l’idéal avant l’argent. Une vision certes romantique, mais qui nie une réalité incontournable de nos jours, à savoir l’impérieuse nécessité de disposer « d’argent frais » pour faire de la politique.

Non pas parce que les mœurs sont devenues dispendieuses, mais parce que faire la politique de ses moyens n’aboutit pas à grand’chose, vu le degré de culture citoyenne et la faible alphabétisation des « masses » on ne parle pas à la conscience d’un « homme en soi » pour parler comme Marx. Il faut attendre qu’il devienne un « homme pour soi » pour prétendre à cette gymnastique intellectuelle, ce qu’un BADO Laurent par exemple n’a pas compris, lui qui a battu une campagne surréaliste.

A l’heure de l’ultralibéralisme, faire « people » ne paiera jamais. Ensuite, Maître SANKARA a diminué sa cagnotte, pour atténué la douleur d’une cuisante défaite et pour lui, et pour ses onze autres compères. Le justicier « sans peur et sans reproches » a cru son heure venue, mais la réalité a été cruelle.

Battu de loin par Blaise COMPAORE, l’opposition a avancé la disproportionnalité des moyens pour justifier son échec. « C’est parce que Blaise avait les moyens qu’il a gagné », a-t-on entendu. Un argumentaire qui cache mal la faiblesse structurelle de cette même opposition, et l’indigence de son discours de campagne qui l’a totalement discréditée. Invectives, calomnies et mensonges en ont constitué les plats principaux, toute chose qui a convaincu les populations que l’opposition n’étant pas une alternative crédible.

Troisième raison enfin, le désir de fuir ses responsabilités. Maître SANKARA reste en effet redevable de plus de 100 millions de francs à 33 pauvres travailleurs de l’ex-RNTC - X9. Si d’aventure il affirmait avoir dépensé des centaines de millions pour sa campagne, ce serait du même coup reconnaître sa dureté de cœur et sa méchanceté vis-à-vis de ses 33 créanciers. De quoi ternir un blason déjà entaché par cette « sale affaire ».

En résumé, Stanislas SANKARA a trouvé une astuce pour sortir par le haut de cette fessée électorale. Mais comme on le dit, les autres ne boivent pas l’eau par les narines et nul ne peut masquer le soleil avec sa main. Le « roi » est donc nu comme les autres.o

Par Alpha YAYA

L’Opinion

P.-S.

Voir notre dossier :
Présidentielle 2005

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Vos commentaires

  • Le 2 décembre 2005 à 10:37 En réponse à : > UNIR/MS : du sérieux messieurs !

    on sent que les pur CDPistes commencent à avoir peur du sankarisme parce qu’ils sentent que le renversement c’est pour bientot. le sankarisme va triompher dans pas tres longtemps. tout son discour fait ressortir sa peur interieure pour l’avancée du sankarisme, il dit tout pour faire ternir l’image de Stanislas SANKARA et du sankarisme. cette victoire du cpd est un achat de conscience de la population et non une confiance aux programmes et réalisations de ce cdp. Tout le monde le sais et c’est claire et vous meme vous le dites. Mais le peuple est entrain de prendre conscience. Donc de grace si vous parlez de B. Stanislas SANKARA ou du Pr Laurent BADO, faites-le avec respect par ce qu’ils le meritent.

    • Le 2 décembre 2005 à 12:01, par Ludovic En réponse à : > UNIR/MS : du sérieux messieurs !

      Tiens donc ! et quelle est la doctrine que défend le sankarisme ?

      Au juste, de quel sankarisme parle-t-on ? du sankarisme de Bénéwendé ou de celui de Thomas ?

      Quel est le projet de société qu’il nous propose ? S’il y en avait un de réaliste, je doute que Me Sankara lui-même le sache ! Aussi, s’il suffisait de s’appeller Sankara pour prétendre incarner un certain sankarisme alors le Ouedraoguisme serait la première force politique du Faso...

      Non mais sans déconner ! Faudrait peut-être arrêter les fanfaronnades à un moment donné...

      ludotaps@hotmail.com

      • Le 2 décembre 2005 à 17:31, par Albertine En réponse à : > UNIR/MS : du sérieux messieurs !

        J’irais plus loin que vous Ludovic en disant qu’il y a des mots qui me font peur. Le "renversement" dont parle l’internaute précédent est inquiétant, pas pour des cdpistes, des sankaristes, mais simplement pour les "burkinabistes".Je suis désolée, mais dans toute analyse, un peu de mathématique peu permettre de voir plus clair et de s’accorder.En effet,en termes simplement mathématiques, j’aimerais que quelqu’un réponde aux questions suivantes : le nombre de structures médicales à travers le pays a t-il été croissant durant les 18 dernières années ?Le nombre de structures scolaires a-t-il augmenté à travers le pays durant les 18 dernières années ?Le nombre d’organes journalistiques de tous bords a-t-il augmenté durant les 18 dernières années ?Le nombre d’ONG et d’organismes de coopération a-t-il augmenté au Burkina depuis les 18 dernières années ?Si la réponse est oui à ces questions, alors j’aimerais savoir pourquoi les burkinabés ne font pas, à l’image de Gilbert Ouédraogo, corps avec l’équipe qui a permi ces avancées, en apportant les critiques constructives nécessaires,de nouvelles idées, bref en coopérant pour l’avenir du Burkina et de ses habitants puisque c’est de cela qu’il s’agit.On parle souvent de la lutte pour le pouvoir, mais le pouvoir de faire quoi ?Je n’ais vu personne parmi les opposants se battre pour le pouvoir d’aider, d’écouter, de dévelloper, de construire, tout le monde se battait pour le pouvoir de régner à sa façon.Ce qui est bien, c’est que la cuisante défaite de l’opposition, et la réaction des uns et des autres devrait nous en apprendre beaucoup sur la façon dont ces gens nous auraient gouverné si on avait au la bêtise de les élire.En effet, ils ont sollicité nos votes, et quand nous avons démocratiquement refusé, ils nous ont traités purement et simplement d’affamés corrompus et d’imbéciles qui n’avions pas eu la lucidité de savoir ce qui était le mieux pour nous, c’est quand même fort.Moi je sais pas pour vous, mais j’ais peur des gens qui veulent "faire mon bien" malgré moi, je préfère qu’on fasse mon bien avec moi.En terminant, s’il est certain que le burkina n’est pas au top de son dévellopement, il faut rappeller que le management d’un pays demeure un processus continu, dynamique et dont les résultats et la performance ne se mesurent pas sur de micro-échelles de dizaines d’années.Plutot que le mot "renversement" j’utiliserais celui de coopération pour notre bien à toutes et à tous.Comme on dirait aix USA"Dieu bénisse le Burkina Faso et le burkinabés".

        • Le 3 décembre 2005 à 12:50 En réponse à : > UNIR/MS : du sérieux messieurs !

          Moi ce qui me fait peur, ce n’est pas le mot « renversement », mais c’est de constater qu’il y a des personnes qui pensent que parce que :
          - le nombre de structures médicales à travers le pays a augmenté durant les 18 dernières années
          - le nombre de structures scolaires a augmenté à travers le pays durant les 18 dernières années
          - le nombre d’organes journalistiques de tous bords a augmenté durant les 18 dernières années
          - le nombre d’ONG et d’organismes de coopération a augmenté au Burkina depuis les 18 dernières années

          et que cela suffit pour apporter sa caution à un régime en oubliant :

          - que de tous les régimes qui se sont succédés au Burkina depuis l’indépendance c’est le régime qui a tué le plus de burkinabé
          - que de tous les régimes qui se sont succédés au Burkina depuis l’indépendance c’est sous le régime de Blaise COMPAORE que les détournements de deniers publics sont les plus criards et jamais punis
          - que de tous les régimes qui se sont succédés au Burkina depuis l’indépendance, c’est le régime de Blaise COMPAORE le plus corrompu au point qu’un ancien Président de l’Assemblée Nationale avec courage a reconnu publiquement en déclarant en son temps que « la morale agonise au Burkina ».
          - que de tous les Présidents burkinabé qui se sont succédés depuis l’indépendance, le Capitaine Blaise COMPAORE est le plus riche alors que le pays a connu un général, un colonel, un commandant, un autre capitaine et qu’au niveau africain, il est parmi les plus fortunés (après les Omar BONGO et consort) pour un pays qui est classé parmi les derniers de la planète.

          • Le 3 décembre 2005 à 22:11, par Albertine En réponse à : > UNIR/MS : du sérieux messieurs !

            Désolée, mais je n’entre pas dans les "on dit" et les débats de maquis, je ne parle que d’événements et de faits étayés par des preuves concrètes.Un petit conseil cependant:essayez d’approfondir vos réflexions en les basant sur des preuves, pas des impressions, et des déductions simplistes.La gestion d’un pays est un processus de plannification, de coordination, de prises de décisions permanent, elle implique la recherche continue de l’équilibre et du compromis, de la performance optimale dans un envirronment, particulièrement pour le Burkina, qui regorge de plus de contraintes que d’opportunités.Réfléchissez à ça, et si vous avez cette fois ci des preuves à apporter,et des critiques CONSTRUCTIVES, je serais heureuse de les connaitre et d’échanger là dessus.Encore une petite chose:le classement dont vous parlez, vous pouvez vous renseignez là dessus, est basé sur un calcul qui tient compte de données obsolètes ; et puis, entre vous et moi, ce classement n’est pas basé sur des indicateurs et des critères valides et appliqués au sud en général et à certains pays d’Afrique en particulier. Excusez moi,je déborde du sujet, mais je suis une passionnée de mon pays et de mon continent,Voyez-vous, quand ces médias et instituions du Nord nous pointent du doigten ce qui concerne les crimes de nos régimes politiques,ils oublient de dire que le "leader du monde libre", comprenez les USA, tue légalement des centaines de prisonniers chaque année dont certains sont innocents,et dont les conditions d’arrestation de certains autres sont plus que douteuses, que ces pays ont des prisons secrètes dont le seuls tort des prisonniers est d’appartenir à une certaine religion.Quand ils pointent du doigt la pauvreté chez nous, ils oublient de nous dire que des gens meurent de froid et de pauvreté dans leurs rues malgré la richesse de leurs pays,ils oublient aussi de nous dire quand ils pointent du doigt notre éducation, que les enfants de nombreux ghettos étudient avec des livres d’histoire qui datent de 15 ans, enfin quand ils pointent du doigt la corruption dans nos pays, ils oublient de parler par exemple de l’affaire Montgomery au Canada(pays dévellopé s’il en est !) qui implique les plus hauts fonctionnaires du pays.A la lumière de ces faits(vous pouvez vérifier sur internet), je dirais que nous ferions mieux de nous réunir pour coopérerdans un esprit d’afroconstructivisme(à l’opposé de l’afropessimisme) à un dévellopement qui nous ressemble et qui nous convient comme celui que le régime en place a amorcé, et qui, quelqu’en soit le personnage-dirigeant prendra immanquablement énormément de temps, car nous partons avec des handicaps sérieux que sont la jeunesse de notre indépendance, notre enclavement, et nos ressources naturelles limitées, mais je n’ais pas peur, car le Burkina dispose d’une ressource rare:des femmes et des hommes doués, volontaires et travailleurs, et ça, ce n’est pas côté en bourse mais ça vaut tout l’or du monde.

            • Le 6 décembre 2005 à 02:54, par Le Che En réponse à : > UNIR/MS : du sérieux messieurs !

              Ma soeur Albertine si vous me permettiez de vous appeler ainsi, je crois que qu’il ne sert à rien de créer des structures médicales où on est incapable d’assurer les soins primaires, des structures scolaires sans infrastructures, ni professeur ou maître d’école. C’est bien de construire et le fontionnement ? Il y a trop de corrompus dans ce pays comme tu as su le dire qui n’a pas beaucoup "d’opportunités" à commencer par la classe dirigeante. Il ne peut plus avoir de regroupement autour d’un système qui est pourri par la tête, tout le monde est calculateur au Faso. Le Gilbert dont tu parles, tu penses que c’est pour servir le peuple ? Je te dirai non car tout ce beau monde ne pense qu’à leur carrière politique et sociale. Notre président est plus riche aujourd’hui que notre pays. Je crois qu’il a hérité de ses parents. Ma soeur elles sont belles tes idées de regroupement mais tu vois la réalité est autre et le chemin est encore long car tant que ce monde pourri continuerait à régner sur le faso, nous n’aurons jamais de développement Humain.Il ne sert à rien de faire un étalage d’augmentation de structures et autres pour penser que cela rime avec le développement. Va seulement aux environs de Ouaga pour te rendre compte de la misère de notre peuple et un peu à côté il y a ceux qui sont dans l’opulence exagérée grâce au système. Il n’y aura pas de renversement mais un soulèvement populaire comme nous le rapelle le 03 janvier 1966.

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