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XXIIIe sommet Afrique- France : Des organisations de la société civile dénoncent

Publié le vendredi 2 décembre 2005 à 08h14min

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19è sommet Afrique-France de 1996 à Ouagadougou

Du 30 novembre au 04 décembre 2005 se déroule à Bamako au Mali une rencontre des organisations de la société civile d’Afrique et de France dénommée « Sommet alternatif citoyen ».

Ce sommet qui se tient en même temps que celui des chefs d’État d’Afrique et de France, se veut une tribune de « dénonciation et de propositions » dans le sens d’une amélioration des rapports entre la France et l’Afrique au bénéfice des peuples.

En marge du XXIIIe sommet Afrique- France prévu à Bamako les 03 et 04 décembre 2005 , se tient un « sommet alternatif citoyen » du 30 novembre au 04 décembre. Initié pour la première fois à l’occasion d’un « Afrique - France » se tenant sur le continent par la Coalition des alternatives africaines dette et développement ( CAD - Mali ), ce sommet alternatif regroupe de nombreuses organisations de la société civile venues d’une dizaine de pays africains dont le Burkina Faso et la France.

L’objectif de ce rendez- vous des composantes de la société civile africaine et française, est « d’interpeller les dirigeants africains et français sur les conséquences des décisions de la « Francafrique » sur les peuples africains et de proposer des alternatives de coopération Afrique - France promouvant les droits humains et l’auto détermination des peuples : S’agit- il d’un contre sommet ?

A cette question, le secrétaire à la communication de CAD - Mali M. Nouhoum Keïta a évité tout commentaire. L’important pour eux, a-t-il expliqué, n’est pas seulement de contester mais surtout de proposer afin que les décisions prises par les chefs d’État d’Afrique et celui de la France, répondent aux aspirations des peuples.

Sinon les organisateurs du sommet alternatif résument la forme actuelle des rapports France-Afrique en un prolongement de la colonisation, voire l’esclavage. Des relations basées sur des intérêts individuels où « les sectes mafieuses organisent des élections truquées, bloquent les sanctions populaires, créent l’instabilité politique et les violences et érigent la corruption en mode de gestion dans nos États », a estimé M. Nouhoum Keïta. Toutes ces questions sont débattues par les organisations de la société civile réunies à Bamako pendant 48heures ( du 30 novembre au 1er décembre ) au cours d’une série d’ateliers et de conférences.

Des thèmes tels que « conférence plénière Afrique - France : 22 éditions, quel bilan de coopération pour l’Afrique » , le rôle de la France dans les dictatures les élections présidentielles et les transitions démocratiques en Afrique francophone , la problématique de la dette et du commerce équitable, sont abordés. A partir du vendredi 02 décembre 2005, le sommet alternatif citoyen entamera une phase plus active avec des activités d’éducation populaire et de lobbying.

A travers un concert et du théâtre, les organisations comptent travailler à un éveil de conscience des populations sur la nécessité de revoir les relations Afrique - France. La seconde étape consisterait à mener un lobbying directement auprès des chefs d’État français Jacques Chirac et malien Amadou Toumani Touré. Cela, confient des participants au sommet alternatif, risque d’être difficile parce que n’ayant ni une accréditation pour le sommet des chefs d’État, ni une autorisation de manifester. Et pourtant, ils disent avoir adressé une correspondance officielle depuis déjà quatre mois au Comité national d’organisation du sommet Afrique - France ( CNOSAF) pour les accréditations.

Jusqu’au mardi 23 novembre dernier, ils n’avaient pas eu gain de cause. Ils pensent que le président du CNOSAF M. Tiébilé Dramé qui avait été attentif à leur égard au départ, est en train de leur fermer la porte. Avant cette première à Bamako sur un sol africain, des rencontres citoyennes se sont tenues en marge des sommets africains organisés sur le sol français. Et cela depuis 1994, selon les organisateurs, sous l’impulsion de nombreuses organisations françaises et africaines.

Ces rencontres ont pour but de rappeler que les « relations franco- africaines ne doivent pas être une simple clause de style, de formules diplomatiques convenues, ni même un forum d’aliénation et de subordination » .Des occasions de formuler des revendications concrètes sur les questions de droits humains, de dette, de coopération militaire, commerciale, de commerce mondial, de migrations...

Koumia Alassane Karama,Envoyé spécial à Bamako
Sidwaya

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