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Gabon : Bongo dans un fauteuil

Publié le mercredi 30 novembre 2005 à 08h13min

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A l’issue d’un scrutin présidentiel qui n’a pas suscité un grand engouement au sein de la population, Omar Bongo Ondimba s’apprête à rempiler pour un nouveau mandat de sept ans.

On a beau retourner le problème dans tous les sens que l’on ne voit pas lequel de ses adversaires pouvait battre El Hadj Omar Bongo Ondimba au scrutin du 27 novembre dernier. Au pouvoir depuis 38 ans, soutenu par 42 partis politiques, baron de la scène politique africaine où il jouit d’un réseau relationnel à nul autre pareil, enfant préféré quoique parfois turbulent de Paris, Bongo avait tous les atouts en main pour rafler la mise. Ce d’autant qu’il était le plus riche des candidats et qu’au Gabon plus qu’ailleurs, le « dieu » argent tient la politique en otage. C’est ainsi que si le scrutin n’a pas intéressé grand monde, il n’en a pas été de même lors de la campagne électorale où les meetings de Bongo ont fait le plein de monde.

Cela, parce que la présence sur le lieu du « show » donnait automatiquement droit à 5 000 F CFA, en sus des tee-shirts, gadgets et pagnes. En face, une opposition sans vécu (à l’exception de Pierre Mamboundou de l’Union du peuple gabonais) et sans « moelle épinière », elle qui est allée dispersée au scrutin. Qui plus est, Zakarie Myboto, transfuge du parti au pouvoir et qui disposait d’une cagnotte assez respectable, a vu ses chances se réduire comme une peau de chagrin, soupçonné qu’il était de « rouler » toujours pour Bongo. Augustin Moussavou King du Parti socialiste gabonais et Christian-Serge Maroga du Rassemblement des démocrates, faisaient plus office de faire-valoir que de présidentiables.

Si le scrutin va s’apparenter à une promenade de santé pour Bongo, il n’en sera pas de même pour le prochain septennat, avec les « frémissements » sociopolitiques que le pays a connus en 2004-2005. C’est qu’en dépit de ses immenses ressources minières et forestières, le Gabon tarde à décoller et, ô paradoxe, on est à « négocier » son entrée dans le cercle des pays pauvres très endettés pour bénéficier de certains avantages (?) y afférents. Bongo doit redonner espoir à ses nombreux compatriotes appelés de plus en plus à se serrer la ceinture alors qu’ils n’ont connu jusque-là que l’abondance et l’argent facile. Une véritable gageure du fait que la rente pétrolière est gagée presqu’en totalité et que les nouvelles recherches offshore n’ont pas encore donné des résultats probants.

Quand on sait qu’il faut ménager la forêt, on perçoit l’immensité de la tâche que vient compliquer le chômage des jeunes. Quant à la « piste » chinoise (Bongo regarde de plus en plus du côté de Pékin) elle ne sera pas sans difficultés du fait des liens séculaires avec Paris. Le Gabon n’est plus un émirat et c’est maintenant que Bongo doit prouver sa stature d’homme d’Etat pour mériter de ses compatriotes et de l’histoire.

Boubakar SY

Sidwaya

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