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Remaniement gouvernemental : Le recadrage en attendant le vaste mouvement

Publié le lundi 19 janvier 2004 à 07h13min

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On l’attendait, il est enfin arrivé. C’est presque sans surprise que la nouvelle du remaniement du gouvernement a été accueillie le samedi 17 janvier dans la soirée. Sans surprise, tout simplement parce que les bruits d’un recentrage de l’équipe gouvernementale avaient longtemps couru dans la cité. Les journaux s’étaient fait l’écho d’une telle imminence même si quelquefois, ils sont restés à des narrations conditionnelles. On se demandait bien quels sont ceux qui allaient être "débarqués" du bateau et pourquoi. En se tablant sur certaines analyses, peut-être non fondées on en faisant foi à des sources, d’aucuns avaient fini par trouver les "exclus".

Aujourd’hui, on n’est plus au stade des suppositions, le "nouveau gouvernement" est là. Est-ce réellement ce remaniement qui était attendu ? Difficile de répondre, mais on constate que trois ministres seulement ont quitté le gouvernement : le général Kouamé Lougué de la Défense, Raymond Edouard Ouédraogo de l’Information et Dakar Djiri de l’Environnement et du Cadre de vie. Ils cèdent respectivement leur fauteuil à Yéro Boly (directeur de cabinet à la présidence du Faso, ancien ministre de l’Administration territoriale, Joseph Kahoun, secrétaire général du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme et Laurent Sédogo.

On note également la création d’un ministère délégué auprès du ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, chargé de l’Enseignement technique et professionnel.

Si on lie le départ du ministre de la Défense à la récente tentative de coup d’Etat déjouée, on continue de se poser des questions sur les raisons probables de l’éjection des deux autres ministres. Concernant le général Kouamé Lougué que la presse avait mis depuis quelque temps sur le banc des accusés, on lui reprocherait d’avoir été mis au courant de la tentative de coup d’Etat, mais qu’il serait resté "muet" à l’instar de son institution, "la grande muette".

Du côté de la justice, on confirme que le général a été effectivement entendu dans cette affaire. Mais on se limite là. Ce qui est certain, il était en liberté et toujours en fonction. La solennité des présentations de vœux du jeudi 15 janvier au sein de l’armée, avait pourtant paru comme une aubaine pour le général de sortir de son mutisme non seulement pour rassurer ses compagnons d’armes mais aussi pour éclairer l’opinion publique.

A ce propos, gardons encore patience pour en savoir davantage avec le procès de la tentative du coup d’Etat, prévu selon le procureur général, pour très bientôt.

Le ministère de l’Information vient de connaître un nouveau changement : un professionnel y remplace un autre. Cela participe d’une volonté de poursuivre l’œuvre de construction d’un environnement médiatique fort au Burkina et respectueux des principes éthiques et déontologiques de la profession.

Cela, tout en renforçant les exigences nouvelles auxquelles elle fait face, dans l’Etat de droit et du processus démocratique en cours. Mais aussi celles inhérentes aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Ainsi la conjugaison des efforts récents avec ceux à venir, sous la coupe de Joseph Kahoun devrait imprimer de manière visible et lisible, un sens à la politique nationale de l’information.

Quant au nouveau ministère délégué en charge de l’Enseignement technique, il marque un signe fort que l’Etat entend donner à ce secteur de formation. Pour un enseignement répondant aux exigences des temps modernes et des besoins du Burkina, à l’heure du développement solidaire.

Mais au regard de toutes ces donnes et des "faits et gestes" en cours dans la classe politique nationale, il est tout de même possible de penser, avec certains analystes de la situation nationale, que le léger remaniement du 17 janvier est circonstanciel, voire un peu technique, en attendant le "vrai remaniement", celui qui pourrait préparer les élections de 2005.

Zakaria YEYE
Sidwaya

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