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Réflexion sur les élections municipales à venir

Publié le lundi 28 novembre 2005 à 07h46min

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Un de nos lecteurs, Ouédraogo Adama, nous a envoyé sa réflexion autour de l’élection qui vient d’avoir lieu. Intéressant.

Depuis l’annonce des élections des conseillers municipaux dans les communes urbaines et rurales, il y a un flou généralisé. En effet, le Ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation doit souffrir de constater aujourd’hui que, malgré les moyens déployés par l’Etat en 2002 pour le recensement administratif, des préfets et haut-commissaires ignorent le nombre exact d’hommes et de femmes qui habitent leurs circonscriptions respectives. Certains se réfèrent aux statistiques de 1996.

La détermination du nombre de conseillers en application de la loi reste une véritable gymnastique pour un ministre résolument engagé sur le parachèvement du processus de décentralisation.

Au regard de la date du 12 Février fixée pour les élections municipales, les démembrements de la CENI, les Etats-Majors des partis politiques ont du pain sur la planche. Faut-il forcer l’organisation de telles élections pour faire plaisir aux bailleurs de fonds et pour avoir une démocratie de façade ou faut-il prendre le temps de mieux évaluer sa population afin de mieux déterminer le nombre de conseillers par village et par secteur pour asseoir une véritable démocratie locale, moteur de développement ?

Pour ma part, j’estime que la deuxième option est la meilleur pour prendre en compte certaines préoccupations et recommandations des acteurs politiques, de la société civile et même de certains observateurs lors de l’élection présidentielle :
- " purger " le fichier électoral
- sensibiliser les populations rurales sur la décentralisation
- mettre à jour les résultats du dernier recensement administratif
- déterminer les statistiques fiables pour le nombre de conseillers à élire
- remettre en place de nouveaux démembrements de la CENI selon l’esprit du code électoral en ses articles 17 et 34 car les démembrements ne sont pas permanents.

Si l’idée de la décentralisation est de renforcer la démocratie locale pour une émergence des initiatives locales comme soupapes de sécurité pour le développement, nous devons nous donner le temps et les moyens pour réussir ce pari.

Les élections municipales, aux yeux des populations, revêt un caractère plus important que les présidentielles et les législatives même si la fonction de conseiller est jusqu’à présent gratuite. Il faudrait alors que le gouvernement, le Ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation , l’Assemblée nationale et la CENI reconnaissent que la date du 12 Février n’est pas propice pour organiser les élections municipales. Il serait judicieux de repousser les élections au mois de mars pour permettre une meilleure organisation de ce scrutin.

Telles sont mes analyses et mes propositions pour contribuer à l’ancrage de la démocratie locale dans notre pays.

Adama Ouédraogo

San Finna

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