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Conseil constitutionnel : Blaise fait mieux qu’à la CENI

Publié le lundi 28 novembre 2005 à 08h24min

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Idrissa Traoré, président du Conseil Constitutionnel

L’audience solennelle du Conseil constitutionnel avait, en sa séance du 25 novembre 2005, un seul dossier inscrit à son rôle : la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle du 13 novembre 2005. A quelques différences mineures près, cette haute juridiction a confirmé les résultats de la CENI.

Ainsi avant de proclamer les résultats, le président du Conseil constitutionnel a tenu à relever qu’il y a eu d’abord la saisie brute des résultats et les résultats redressés. Le code électoral a servi de base de travail.

Les membres du Conseil ont pu donc examiner à la loupe les rapports de mission de ses délégués, les procès-verbaux et autres documents électoraux et enfin les résultats des 11918 bureaux de vote à cette présidentielle. Des 1435 bureaux de vote dans lesquels les délégués du Conseil ont pu examiner les différents documents y afférant, il ressort que de nombreuses erreurs et anomalies, qui ont émaillé certains bureaux de vote, celles-ci ont pu être relevées directement par ces délégués ou par des membres de bureau de vote.

Par ailleurs, ces agents du Conseil constitutionnel ont attesté que "les bureaux de vote, dans leur majorité, ont été ouverts à l’heure prescrite, 6 heures du matin, la composition du bureau de vote a été régulière, l’encre était indélébile, la compétence et la bonne qualité des membres de bureau de vote ainsi que la discipline ont été observées". Dans ces mêmes bureaux de vote visités, quelques anomalies ont aussi été répertoriées.

Il s’agit, entre autres, d’ignorance de la technique de vote par certains électeurs, qui sont alors guidés par des membres de bureaux, ce qui influence souvent les choix ; de tentatives d’influence de certains ex-responsables administratifs villageois (RAV) ; l’installation de certains bureaux de vote dans des domiciles privés ou dans certains lieux impropres à la sérénité et à la transparence du scrutin ; la sous-représentation des délégués des candidats de l’opposition.

La faible présence des agents de sécurité dans les bureaux de vote, le non-paraphe des bulletins (article 76 du code électoral). Selon donc la haute juridiction, les résultats de l’élection présidentielle du 13 novembre s’établissent comme suit sur le plan national :
- Nombre d’inscrits : 3 924 328
- Nombre d’électeurs votants : 2 262 899
- Taux de participation : 57,66%
- Suffrages exprimés : 2 066 270
- Bulletins nuls : 196 629
- Majorité requise au 1er tour : 1 033 136.

Blaise Compaoré obtient 1 660 148 voix, soit 80,35%, suivi de Me Bénéwendé Sankara 100 816 voix, soit 4,88% ; Laurent Bado 53 743 voix, soit 2,60%.

On l’aura constaté, il y a quelques différences moindres par rapport aux résultats de la CENI (Voir, en guise de comparaison, le tableau de la CENI). Ceci s’explique par les redressements opérés par le Conseil par rapport aux irrégularités et erreurs matérielles décelées çà et là dans les 13 régions du Burkina.

Ces erreurs et irrégularités vont de l’omission par les membres du bureau de vote de signer le PV en l’absence de la feuille de dépouillement ou du nombre d’inscrits sur la liste. C’est connu aussi, à cette présidentielle, il n’y a pas eu de recours déposé au Conseil constitutionnel. Face à cette donne, son président a fait quelques suggestions pour "consolider le processus démocratique" :

L’établissement des listes et cartes électorales avec rigueur ;
- l’exactitude du corps électoral ;
- l’affichage à temps des listes électorales ;
- la détermination des lieux de vote ;
- la formation du personnel impliqué dans le processus électoral ;
- la mise en marge des ex-responsables des autorités villageoises, coutumières et religieuses dans le processus ;
- un meilleur éclairage des bureaux de vote ;
- le renforcement de la sécurité dans les bureaux de vote ;
- la relecture du code électoral dans ses aspects de délais de saisie et de modalités d’intervention du Conseil constitutionnel.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
Observateur Paalga

P.-S.

Voir notre dossier :
Présidentielle 2005

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