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Culture : « Bon français » du Burkina

Publié le mercredi 16 novembre 2005 à 08h20min

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Le Français est parlé au Burkina, par une infime minorité de la population. Mais cela n’empêche pas qu’il soit moulé dans le contexte culturel local. La crise économique et les difficultés existentielles aidant, Le résultat est étonnant de créativité et d’originalité.

La majorité des Burkinabè n’ a plus qu’un seul refrain. Et si jamais vous êtes en séjour au « pays des Hommes intègres », vous pourriez reprendre vous aussi : « viima ya kanka ». On vous fera savoir alors, qu’ « ici au Faso la vie est dure ».

C’est vrai ! La plupart du temps, les jeunes ne cessent de répéter que « tout est naze ». Alors, autant ne pas « se faire pincer par la flicaille », pour avoir voulu « attraper le feu ». En effet, « 4800 » par ces temps qui courent, « c’est moins bon ».

Faites remarquer à une connaissance qu’elle « a un peu », et elle vous répondra qu’elle-même « se cherche ». Proposez-lui par la suite de « prendre le maquis ». Avec un large sourire, elle vous indiquera un « bon PF » ; ou si vous préférez du porc au four.

Même à l’université, les étudiants sont tous devenus semble-t-il, des « kèneurs » professionnels ; c’est- à -dire des affairistes convaincus. « Les castors » (les coups tordus) réussissent dit-on dans le milieu, aux plus audacieux.

Surtout qu’avec « un bigot » (un téléphone portable) on peut désormais se permettre beaucoup de choses.

Drôle de Français diront certains. Et pourtant !c’est celui là même que les jeunes Burkinabè affectionnent de plus en plus. Au grand dam des anciens, qui ne peuvent que regretter la belle époque du latin. Mais qu’y peuvent-ils ? : Ita diis placuit disent .

Juvénal Somé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2005 à 10:16, par Le Delinkant En réponse à : > Culture : « Bon français » du Burkina

    Operationnel. C est ca meme. Le bleme c est ke c est ivoirien. Mais kand meme on va s unir pour recoloniser les blancs. Carrement koi. Peace

    PS : Viima ya kanga c est pas a Waga seulement. C est partout sur cette terre. A sid ya kanga.

  • Le 16 novembre 2005 à 18:12, par Dugulamini Sadjan En réponse à : > Culture : « Bon français » du Burkina

    Avec un intérêt réel que je viens de lire cet article à propos du français du Burkina Faso. Mais loin de représenter le français au pays des hommes intègres, l’auteur présente un ensemble de pratiques que l’on retrouve chez une catégorie de personnes bien précise, il s’agit des jeunes et il faut ajouter qu’ils ne l’utilisent pas dans tous les contextes. On ne parle pas comme ça à une soutenance de mémoire ou à une interrogation orale à l’Université. De même, toute la jeunesse ne parle pas comme ça et cela est l’apanage de groupes urbains dit branchés. Disons qu’en terme de statistique, on estime (Barreteau Daniel IRD/ Ouaga) que le français est parlé par moins de 10 % de Burkinabè et que le seuil d’acceptabilité doit être fixé à au moins au BEPC. C’est après une étude menée à travers toutes les écoles du Burkina Faso sur l’accès au français et le seuil à partir duquel on dit estimer qu’un burkinabè est devenu francophone. Essentiellement acquis en milieu scolaire, le français est devenu la langue d’une minorité essentiellement urbaine. Si l’on prend en compte ceux qui apprennent le français "sur le tas" ou français des non-lettrés (Napon Abou) on arrive à la conclusion selon laquelle "il y a peu de francophones utiles" au Burkina Faso. Ce qui est également intéressant de souligner ici, c’est l’influence du français de Côte d’Ivoire sur cette génération de jeunes urbains avec le Mapouka puis le Coupé-Décalé. Le français du Burkina n’est pas influencé par le français écrit de ce pays voisin mais par un français oral très variable et truffé d’argots. Ces textes de chanson ne sont pas de simples vers mélodieuses mais de véritables outils de diffusion d’autres variétés. Comme le dirait Platon dans la république page 424 " Introduire en effet une nouvelle forme de musique, c’est un changement dont il faut se garder comme d’un péril global : c’est que nulle part on ne touche aux modes de la musique sans toucher aux lois les plus importantes de la Cité..."

    • Le 18 novembre 2005 à 10:11 En réponse à : > Culture : « Bon français » du Burkina

      He bien he bien bon francais du burkina reflete selon moi la realite .Cest vrai que la majorite des gens ne pralent pas le verlant ou des termes 100% burkinabe.La realite est que la plupart des jeunes parlent ainsi car ils veulent pas etre mis en marge de la societe ou ils sont influence insconciemment.C’est cela aussi la richesse du francais mondial.Chaque pays le parle a sa maniere meme si ces termes ne figureront jamais dans le grand larousse ou qui sait ?

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