Au quartier Bilbalogho, c’est vers 11h30 que nous sommes arrivés au siège du PDP/PS. Par bonheur, nous sommes tombés sur le député François O. Ouédraogo, directeur national de la campagne du candidat Ali Lankoandé. On se disait bien qu’en dehors de son candidat, il était le mieux placé pour nous donner des informations et faire des commentaires sur le dépouillement qui a cours actuellement et dont des résultats très parcellaires nous parviennent depuis la nuit de dimanche.

Mais le député se bornera à nous dire qu’il n’a pas encore pour l’instant connaissance des premières tendances qui se dessinent. Toutefois, il nous conseille d’aller voir le président Lankoandé à son domicile sis non loin de là.

Quelque cinq minutes plus tard, nous sommes au domicile du président. Assis sur sa terrasse, il discute avec des militants venus lui rendre visite. Tout comme son directeur de campagne, Ali estime qu’il n’y a pas grand-chose à dire puisque ne disposant pour l’heure que des résultats publiés par la presse.

Ayant voté à Fada N’Gourma, le candidat du PDP/PS nous a confié qu’il y a été mis au courant d’un certain nombre de difficultés. C’est le cas par exemple des deux bureaux de vote dans la circonscription de Fada où le scrutin n’a pu avoir lieu, car on n’avait pas pu y acheminer le matériel électoral (Ndlr : en principe les votants dans ces bureaux sont passés aux urnes hier). Et Ali Lankoandé de se demander comment le pouvoir en place a pu battre sa campagne en hélicoptères alors qu’il n’y a même pas de camion pour acheminer dans certains bureaux de vote le matériel et les documents électoraux. C’est simplement honteux !

Le président du PDP/PS a affirmé ne pas comprendre pourquoi le candidat Blaise Compaoré, tard dans la nuit du dimanche à lundi, s’est autoproclamé vainqueur du scrutin seulement à quelque quatre heures après la fermeture des bureaux de vote. Une attitude qu’Ali Lankoandé a qualifiée d’indécente et d’inacceptable. Pour lui, en agissant ainsi, Blaise s’est substitué soit à la CENI pour proclamer lui-même les résultats ou il a déjà ficelé les choses avec la CENI qui ne fera qu’avaliser les résultats avec le score voulu par lui. Et c’est des comportements de ce genre qui engendrent la violence, a déclaré notre interlocuteur qui prie au passage le Bon Dieu d’épargner le Burkina d’une telle croix.

San Evariste Barro
L’Observateur