LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Koudougou : Pas d’affluence

Publié le lundi 14 novembre 2005 à 08h26min

PARTAGER :                          

Koudougou, à l’instar des autres localités du pays, a vécu au rythme de l’élection présidentielle du 13 novembre 2005. Pour prendre le pouls de l’élection, nous avons fait le tour de quelques bureaux de vote.

A 5 h 55 mn, dans les écoles Burkina A et B où existent 4 bureaux de vote, les électeurs étaient déjà dans les rangs et attendaient l’ouverture des bureaux. Certains étaient impatients d’accomplir leur devoir civique afin d’aller à la messe.

Une vieille dame qui se plaignait de la lenteur des membres des bureaux de vote préfère même que les votes débutent à 5 heures du matin, afin de les libérer pour leur messe.
C’est entre 6 h 05 et 6 h 15 mn que les votes ont réellement commencé. Le début fut difficile parce que les électeurs ne maîtrisaient pas bien le mécanisme de vote. La cour des écoles Burkina continuait d’enregistrer des électeurs.

Un membre de la Commission électorale communale indépendante (CECI) qui est arrivé vers 6 h 30 se plaignait parce qu’il n’y avait qu’un seul agent de sécurité pour ces bureaux de vote. Il nous explique que la CECI avait demandé deux agents de sécurité dans ces écoles, parce que "le site est un lieu très sensible."
Des écoles Burkina A et B, nous nous sommes rendus à l’école Benebnooma, où il y a deux bureaux de vote. Dans ce site, l’affluence était moindre. A 6 h 50 mn, le président du bureau de vote n°9 explique qu’il n’y avait eu que 10 votants.

A l’ex-permanence du secteur 9, l’affluence était comme celle des écoles Burkina. Trois bureaux de vote étaient coincés dans un local et cela rendait les mouvements difficiles. Les électeurs se bousculaient pour avoir accès à la salle. Ce qui amena un des membres du bureau de vote à crier pour qu’on libère la porte. Mais les gens étaient toujours là.

A l’école de l’Amitié et à l’école Issouka, il y avait une petite affluence. Les gens sont venus tôt, ont voté et sont repartis. A notre arrivée vers 7 h30, on pouvait dénombrer 10 personnes en moyenne devant chaque bureau de vote.
Au collège Tall M’Bi et à l’Université de Koudougou, c’était le calme plat. Les électeurs venaient au compte-gouttes.

Les présidents des bureaux de vote du collège Tall M’Bi et de l’école Issouka se plaignaient de l’absence d’agents de sécurité dans leurs sites.

Celui de Issouka nous a présenté une lampe à gaz sans bouteille de gaz. Il dit ne pas savoir comment faire pendant le dépouillement. Si la CECI ne réagit pas, l’école qui abrite son bureau de vote est sans électricité. Heureusement, la présidente de la CECI, informée, entend réagir avant l’heure du dépouillement.

Tentative de sabotage

Les sites qui ont enregistré une grande affluence sont ceux des écoles Sud A et B (secteur 6) et de l’école Sogpélcé (secteur 7). Il y a souvent de longues files d’attente devant les bureaux de vote, où nous sommes arrivés vers 8h 40 et 9 h. Dans les écoles Sud, nous avons rencontré deux observateurs internationaux de la RADDHO.
Par contre, dans les écoles évangéliques 1 et 2, l’école du secteur 3 et Est-mixte, l’affluence avait totalement baissé. Les électeurs se présentaient un à un. Il était 10 h 30.

D’une manière générale, l’affluence se remarquait par endroit et diminuait au fur et à mesure. On était dimanche et certains disaient que les électeurs étaient à la messe. Ils pensaient donc qu’après la messe, l’affluence serait plus grande.
Dans tous les bureaux, les votes se sont déroulés dans le calme. Il n’y avait pas de bousculade sauf dans les écoles Burkina .

Les partis politiques n’avaient pas de représentants dans tous les bureaux de vote. Seuls le CDP et l’UNIR/MS avaient des représentants partout. Les membres du bureau de vote nous ont fait remarquer que tous les électeurs ne maîtrisaient pas le mécanisme de vote. C’est le cas des vieilles personnes.

A l’école sud B, un vieil homme a fait deux fois le tour dans l’isoloir sans pouvoir accomplir l’acte de voter. Il a fini par se faire aider par un membre du bureau de vote.
Dans les états-majors des partis politiques, on était sur le qui-vive. Au CDP, des missions sont effectuées dans les départements et dans les secteurs pour s’assurer que tout se déroule bien. Nous apprenions avec eux que des individus s’apprêtaient à saboter les votes. Ceux-ci, dit-on, retirent les cartes des électeurs et leur remettent 1 000 F pour les empêcher de voter. Ils menaçaient aussi de saboter l’encre dans l’isoloir en y mettant de l’huile.

A la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI), on nous a confirmé ces informations. Ils disent avoir été alertés par les forces de l’ordre, qui ont pris des dispositions pour éviter toute perturbation.
A la CECI, on était toujours en train de régler le problème des cartes d’électeur. Il y avait toujours de petits matériels à distribuer.

Par Noraggo Paul HIRY
Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Groupe des cinq : Savoir raison gardée
La gueule de bois des lendemains électoraux !
Les leçons d’un scrutin
Présidentielle 2005 : Ce qui devait arriver arriva
L’opposition burkinabè : Les causes d’une défaite
Analyse des résultats : On récolte ce qu’on a semé
Présidentielle au Nahouri : Le PAI analyse sa défaite
Election présidentielle : L’AJCBC dit merci à la jeunesse