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Laurent Bado après son vote : « Quand l’enfer viendra, j’aurai ma revanche »

Publié le lundi 14 novembre 2005 à 08h28min

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Laurent Bado, candidat du Parti de la renaissance nationale (PAREN), a accompli son devoir civique le dimanche 13 novembre 2005 au bureau de vote n°32 de l’école « B » de Pissy au secteur 17.

Le présidentiable, qui avait prévu voter à 11 heures, a été contraint par une hypertension à se présenter à son bureau de vote à 16h30. Après son vote, il a indiqué qu’il prendrait sa revanche quand l’enfer s’ouvrira devant les Burkinabè.

Votera ? Votera pas ? Nul ne pouvait répondre avec exactitude à cette équation lorsque l’épouse de Laurent Bado, et son directeur national de campagne, Omar Guigemdé, annoncèrent à des journalistes burkinabè et camerounais qui faisaient le pied de grue au domicile du candidat (à Pissy, au secteur 17) que le présidentiable du PAREN était alité pour cause d’hypertension.

Il était 10h 48 mn lorsque Blanche Bado marmonna : « Monsieur Bado ne se sent pas bien et il a des vertiges du fait d’une hypertension. Il a pris des médicaments, et sur instructions de son médecin traitant, il ne doit pas se lever avant 15 heures ». Son directeur de campagne fera remarquer qu’il a battu campagne en étant convalescent et que cela a dû provoquer son état actuel.

Pour un vote qui devait s’effectuer à 11 heures, on opta de le faire finalement vers 17 heures ou 17h 30._ C’est donc dans un calme olympien enveloppant le domicile du candidat alité que les journalistes ont rejoint d’autres confrères au bureau de vote n°32 de l’école « B » de Pissy, totalisant 690 inscrits. Un tour dans ce bureau de vote et dans d’autres lieux du scrutin révéla une tranquillité dans les opérations de vote : aucun incident à signaler excepté l’absence de représentants de candidats à la présidentielle dans la quasi-totalité des bureaux.

Même si on trouva des représentants du PAREN (parti que nous suivions depuis le début de la campagne), l’ironie du sort a voulu que dans le bureau de vote de Laurent Bado, il n’y ait pas de délégué. Bado et son hypertension. A l’issue de 7 heures d’attente devant le bureau de vote n°32, ce fut un ouf de soulagement pour les reporters de voir venir Laurent Bado, seul et à pied, pour accomplir son devoir de citoyen. L’homme était habillé d’une chemise blanche carrelée, d’un pantalon de sport et chaussait des sandales (que le commun des Burkinabè appellent « En attendant »).

Lorsqu’il finit de voter, il confia à la presse qu’il a simplement accompli son devoir de citoyen, avant d’ajouter qu’il n’est pas un candidat à l’œil de cyclope rivé sur le fauteuil présidentiel, en arguant que ce fauteuil n’est pas une fin en soi, mais un moyen, non pour jouir du « naam » comme le font certains, mais pour mettre en œuvre un projet de société titanesque. « Les résultats ne m’intéressent pas.

J’ai été heureux d’essayer d’ouvrir les yeux des Burkinabè, mais si ces derniers ne réagissent pas comme il le faut, c’est l’enfer qui viendra et je prendrai ma revanche. J’ai semé une graine qui va pousser. Pour moi, être candidat, c’est d’abord faire comprendre au peuple qu’il y a une voie de développement. Une voie d’ailleurs que quatre présidents ont cherchée sans la trouver et que j’ai trouvée sans chercher ».

Lorsqu’un journaliste voulut savoir si le fait d’avoir fait attendre longtemps la presse visait à donner un effet particulier à son vote, le candidat du PAREN rétorqua en ces mots : « Je suis un citoyen comme les autres, je n’ai rien à foutre de ce que les journalistes veulent de moi. Je ne suis pas un pauvre ornement du faux ordre de la démocratie au Burkina Faso. Je viens voter... Pourquoi des journalistes courent « wè, wè, wè » pour voir Laurent Bado voter ? Je ne suis pas là pour orner votre fausse démocratie...

On connaît le système de ce pouvoir qui s’accroche par des tricheries des plus honteuses mais ce n’est pas grave. Un parti qui refuse de quitter le pouvoir par les urnes, un jour, sera obligé de partir par la rue... », a conclu Laurent Bado que des jeunes avaient déjà entouré. En s’en allant, il ne cessait de répéter à ces derniers que l’enfer sera sous leurs pieds d’ici là...

Cyr Payim Ouédraogo

Observateur Paalga

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