LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Présidentielle 2005 : dans le calme et la discipline

Publié le lundi 14 novembre 2005 à 09h07min

PARTAGER :                          

Près de trois millions neuf cent mille (3 900 000) électeurs ont été invités hier à désigner en toute conscience parmi les douze (12) candidats à la magistrature suprême celui qui va diriger pendant cinq (5) ans les destinées de la nation.

Il faut se féliciter et se réjouir du calme et de la discipline dans lesquels ces électeurs ont accompli leur devoir. Ceux qui ont cru qu’on pouvait perturber le processus électoral par l’intimidation, le sabotage se sont trompés lourdement. Les Burkinabè ont conscience que ce n’est que dans la stabilité et la paix sociale qu’ils pourront développer leur pays. Le scrutin auquel les citoyens ont pris part est l’occasion de créer les conditions de cette stabilité et de cette paix sociale. Il est toujours bon de donner la parole au peuple tant que c’est possible.

D’aucuns pourraient soutenir qu’il ne s’agit là que de phraséologie, de mots vides de sens. La stabilité, la paix sociale ne sont pas de vains mots. Que non ! Nombre de pays autour de nous souffrent énormément de déficit sinon de manque de stabilité au point de devenir aujourd’hui de mauvais exemples en matière de démocratie.

Si la tenue de ce scrutin majeur a été un succès, le mérite devrait en revenir, bien sûr, à tout le monde mais en premier lieu à nos candidats. Ils ont mené une campagne électorale digne. Chacun à sa manière a apporté sa pierre à l’éveil et à l’enracinement de la conscience citoyenne. Ces candidats se sont adressés à leurs militants, à la population de manière responsable. Nulle part, on a entendu des appels à la haine, à la violence. Les discours religieux, régionalistes ou ethnicistes comme on le relève souvent ailleurs ont été absents des interventions. Y a t-il meilleur moyen de construire une nation ? Pas du tout.

Cette élection n’est nullement une fin en soi, loin de là. Elle est l’occasion de choisir le meilleur pour gérer un pays confronté à de multiples problèmes notamment sociaux, économiques. Il y a de nombreuses attentes de la part d’une population dont l’ardeur au travail est bien connue mais qui a besoin de soutiens, d’encadrement.

La tâche qui attend le nouvel élu est ardue. Il lui faut répondre rapidement aux attentes, aux espoirs placés en lui. Et cela dans un environnement mondial difficile alors que le pays a des ressources limitées pour ne pas dire qu’il n’a que l’ardeur de ses fils au travail. En tous les cas, nos candidats à la Présidence du Faso plus que quiconque, sont conscients de cette situation. Les populations qui les ont écoutés ou suivis pendant leur campagne n’oublient pas qu’ils leur ont fait des promesses d’un Burkina Faso où il fera bon vivre, d’un Burkina Faso meilleur. Il n’est pas question de penser que ces promesses ne sont que des promesses de candidats à un poste. Nos candidats sont suffisamment responsables pour jouer avec l’avenir de millions de personnes qui attendent beaucoup du futur élu.

En attendant les résultats de ce scrutin, un pas important vient d’être franchi avec la tenue de cette importante consultation. Le calme et la discipline dans lesquels les Burkinabè se sont exprimés sont une preuve de maturité d’esprit. C’est la démocratie qui a gagné, en tous les cas.

Bessia BABOUE


Place à l’examen de conscience

Le 13 novembre est passé. L’élection présidentielle a eu lieu au Burkina Faso. Les premiers résultats tombent au compte-gouttes. Dans les différents états-majors, des candidats à l’élection, c’est la veillée d’armes : on compte ; on recompte, on fait des projections. Certains se disent surpris par des résultats.

D’autres se disent étonnés. La vérité des urnes n’est pas forcément la même que l’on espère ou escompte. Mais que peut-on face au « verdict populaire » ? Le peuple s’est exprimé en toute conscience, en toute responsabilité, en toute liberté. Il était temps.

Car depuis un mois environ, le Burkina Faso vit dans une effervescence inhabituelle : meetings, assemblées générales,parades,...toutes sortes de manifestations qui ont fini par faire du pays, une vaste cour de recréation. Dans l’administration publique surtout, les choses tournaient au ralenti quand elles n’étaient tout simplement pas bloquées. L’administration étant une chaîne, l’absence de certaines têtes de proue entraîne des dysfonctionnements. Mais cela ne semble pas être une préoccupation...

Pendant que la sanction des urnes se précise, certains politiciens en opportunistes réfléchissent sur leur avenir politique ou leur avenir tout court. « Que vais-je devenir » ? « Aurais-je une promotion » ? « Vont-ils enfin reconnaître mon engagement et mon dévouement au sein du parti » ? Autant de questions révélatrices de l’état d’âme de bon nombre de personnes qui gravitent ou qui s’agitent autour des candidats. Mais très peu connaissent le nombre de leurs militants. De plus en plus, les militants ne courent pas les rues.

Cette espèce très rare qui a permis la décolonisation de l’Afrique est en voie de disparition. Elle a même déjà disparu à certains endroits faisant place à des opportunistes, des profiteurs. « Il n’y a pas d’acte désintéressé, » dit-on. Ainsi vont les choses. La belle époque est passée. Dans une semaine peut-être, la vie reprendra son cours normal ici au Faso. Si les électeurs choisissaient leur président dès le premier tour...place alors au bilan et aux projections.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

Sidwaya

P.-S.

A lire aussi :
Présidentielle 2005

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Groupe des cinq : Savoir raison gardée
La gueule de bois des lendemains électoraux !
Les leçons d’un scrutin
Présidentielle 2005 : Ce qui devait arriver arriva
L’opposition burkinabè : Les causes d’une défaite
Analyse des résultats : On récolte ce qu’on a semé
Présidentielle au Nahouri : Le PAI analyse sa défaite
Election présidentielle : L’AJCBC dit merci à la jeunesse