Yaba, Toma, Tougan, le pays san a vibré ce jour 10 novembre 2005 aux couleurs de l’Alliance socialiste (AS). Salve de fusils, sons de tambours, pas de danse samo, dafing, slogans.

« Dr Emile Pargui Paré au pouvoir », « Blaise Compaoré, ça suffit », telle est l’atmosphère à l’accueil du candidat de l’AS, Dr Pargui Emile Paré dans le pays san. Dans ces localités, les notables, les représentants de l’AS, ont tous déploré l’enclavement de la province du Sourou, du Nayala. « Depuis l’école on nous parle de barrage mais juqu’à présent, rien », a lancé un responsable de l’AS à Tougan.

Avant d’affirmer que toutes les promesses du régime Compaoré pour la région du Mouhoun ne sont pas tenues. C’est ainsi que la population du Sourou, du Nayala soutient que le candidat Dr Emile Paré est à même d’apporter un changement qualificatif au Burkina et dans la région de la Boucle du Mouhoun. Pendant 10 mn, partout où il est passé, le candidat de l’AS s’est adressé à ses « parents » en langue samo. Pour lui, les autres régions et ethnies du Burkina l’ont accepté et le soutiennent pour l’alternance le 13 novembre 2005.

Et, il est venu en famille leur dire de participer à la construction d’un Burkina meilleur avec l’Alliance socialiste. En effet, le candidat Paré a montré aux San, les armes et cadeaux (arc lobi, casse-tête mossi...) qu’on lui a donnés pour combattre « proprement » Blaise Compaoré, « la souris de Ziniaré ». Avec ses armes, il reste confiant quant à une issue heureuse au soir du 13 novembre 2005.

Aussi a-t-il promis à la population de Nayala une industrie agricole. A Tougan, où il a tenu son meeting à côté de celui de Ali Lankoandé du PDP/PS, il s’engage, une fois élu, à bitumer la route Bobo-Tougan-Ouahigouya. Selon lui, Blaise Compaoré a montré son incapacité à développer les provinces du Sourou et du Nayala. Ainsi, il invite toute la population de la Boucle du Mouhoun à participer activement à l’Alternance socialiste. A ces trois meetings le candidat a été accompagné d’une forte délégation : un cortège d’une dizaine de véhicules.

Pour montrer son attachement, son soutien au Dr Paré, le représentant du Parti socialiste unifié (PSU) de Maître Benoît Lompo, lui, a offert une statuette qui a fait dire au candidat de l’AS qu’il n’a pas peur de Blaise Compaoré, car il est sous la protection du lion de la Tapoa, Maître Lompo. Pour la première fois, Mme Chantal Paré, celle qui veut remplacer l’autre Chantal à la place de première dame, était présente à Yaba, Toma.

Boureima SANGA

A Tougan, des militants d’Emile Paré confondent le véhicule de la RTB à celui d’un parti politique

A l’entrée de Tougan, les militants du MPS/Parti Fédéral venus pour accueillir le candidat Emile Paré ont confondu le véhicule de la RTB à celui d’un parti politique. Les journalistes dans le véhicule de la RTB ont devancé le candidat Paré en provenance de Toma. Quelle n’a pas été leur surprise lorsqu’ils se sont arrêtés pour se renseigner. Un militant de Emile Paré a demandé aux journalistes qui étaient dans leur véhicule frappé aux flancs « RTB », à quel parti ils appartenaient ? Leur interrogation était fondée car dans la même et petite ville de Tougan, il y avait deux meetings qui se tenaient simultanément : le PDP/PS était à côté du MPS/PF, l’un à l’ancienne gendarmerie et l’autre, à la place de l’école Torou Drabo.

Dr Emile Paré défie Blaise Compaoré

Le candidat de l’Alliance socialiste (AS), Emile Pargui Paré a clôturé le 11 novembre 2005, sa campagne présidentielle par une caravane reliant Ouagadougou-Ziniaré, Ziniaré d’où est originaire le président-candidat, Blaise Compaoré.

« Pas de désordre, je veux la discipline, un parti sérieux doit être discipliné. Répétez les slogans et à chaque village, ralentissez pour faire passer le message ». Telles sont les instructions donnant le top de départ de la caravane de soutien au Dr Pargui Emile Paré. Coups de klaxons, une cinquantaine de motos conduit par des jeunes tenant des pancartes sur lesquelles on peut lire « Blaise Compaoré, occupe-toi de tes animaux et laisse Emile servir le peuple », « Blaise Compaoré se gomboïse dans le sang du peuple » sont arrivées à Ziniaré où un public habillé aux couleurs de deux candidats les attendait. Les militants de CDP, d’un côté de la voie et ceux de l’AS, de l’autre. Les slogans étaient qui dit mieux : « CDP au pouvoir », « Emile Paré au pouvoir ». C’est dans ce brouhaha que le candidat de l’Alliance socialiste s’est adressé à ses militants de Ziniaré.

Selon lui, Ziniaré appartient à tous les Burkinabè et voilà pourquoi il termine sa campagne à Ziniaré. Une localité qui n’est pas mieux gérée que les autres. Car le peuple réel de Ziniaré souffre de la famine, de la maladie et de l’analphabétisme. Aussi s’est-il porté candidat pour changer les conditions de vie de tous les Burkinabè. Il propose alors, la santé pour tous, l’école pour tous et l’autosuffisance alimentaire au peuple réel de Ziniaré. Le candidat de l’AS invite ce peuple à le voter pour le changement. Toutefois, s’il est élu, il fera de Ziniaré « le petit Paris » du Burkina. La mobilisation était relativement forte.

Une mobilisation interprétée par le candidat de l’AS comme étant une maturation démocratique « le peuple de Ziniaré est démocratique, ce sont les politiciens qui veulent le rendre antidémocratique », a-t-il lancé. Pour Emile Paré, si les votes sont transparents, à partir du 13 novembre 2005, il ne sera plus « le chat noir de Nayala » mais celui du Faso. Dans un semblant de boycott ou de fair-play, c’est selon les slogans CDP et AS ont « coexisté » et en dépit du brouhaha Emile Paré à pu livrer son message sans accroc.

Boureima SANGA

Sidwaya