LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Laurent Bado à Koudougou : “Si j’avais voulu, j’étais le patron du CDP”

Publié le samedi 12 novembre 2005 à 09h43min

PARTAGER :                          

Koudougou, « la rebelle », soumise à Laurent Bado, le candidat du PAREN en ce jeudi 10 novembre 2005, c’est ce que d’aucuns ont dit. La place du théâtre populaire de ladite ville a refusé du monde en majorité jeune. Ambiance d’un meeting fou. Et pour la première fois, Laurent Bado a reconnu « avoir eu peur de la foule ».

Un adulte rencontré dans les rues de Koudougou à 15h 10 mn laissait entendre : « Depuis le début de la campagne électorale, je ne suis jamais allé à un meeting, mais à aucun prétexte, je ne raterai le meeting de Laurent Bado ». Et il était là.

Il est 15h 40. On installe la sonorisation. Les uns, les plus petits grimpent sur des arbres. Les autres, prennent place sur le mur. Le gros de la foule s’amasse sur le lieu du meeting. Des élèves sont reconnaissables à leur tenue et par des cartables qu’ils tiennent à la main. 16h 10. Laurent Bado est là. Le service d’ordre a du mal à contenir la foule. Le directeur provincial de la campagne, ne sera pas long. « Koudougou est malade de ses fils. Mais, savoir faire le bon choix le 13 novembre 2005 permettra à la ville de retrouver son lustre d’antan », énonce-t-il succintementt. Laurent Bado ne dira pas le contraire : « Maurice Yaméogo a fait lever le soleil de l’indépendance, moi, je ferai lever le soleil de l’indépendance économique à Koudougou ». Un tonnerre d’applaudissements accueille ces propos.

Le candidat du PAREN dans son langage « direct et cru » lâche : « Si j’avais l’argent des hélicoptères, je n’aurai pas laissé mon peuple crever de faim cette année ». Tandis que les organisateurs avaient du mal à contenir la foule, Laurent Bado, sévère, s’écrie : « je suis à l’aise en politique parce que je suis un homme droit et intelligent.

Le sens de mon combat est que le pouvoir n’est pas une fin en soi, c’est un moyen pour mettre en application la vision qu’on a pour développer le Burkina Faso ». Un handicapé essayait tant bien que mal de maintenir la foule à bonne distance. Mais, en vain. Ainsi répondant à Blaise Compaoré qui a affirmé que le « badoïsme ne passera pas », Laurent Bado réplique : « Blaise plaisantait. Il m’aime tellement qu’il n’ose pas dire cela. Si je l’avais voulu, aujourd’hui, j’étais le patron du CDP ».

Et Laurent Bado poursuit : « Blaise Compaoré m’a proposé par 9 fois de travailler avec lui et j’ai refusé. Il m’a dit que l’ODP/MT n’est rien » . Joignant l’acte à la parole, il enfonce le clou : « Donnez-moi le Burkina Faso et en 5 ans, il n’y a plus de mendiants, en 10 ans je fais du Burkina Faso, un dragon économique ».

Laurent Bado en rappelant aux militants « sa voie originale de développement » a dit posséder par devers lui, la carte minéralogique du Burkina dressée depuis les indépendances. Sans se départir de ses propos et gestes qui font pouffer de rires les militants, il avoue : « La pyramide du développement en Afrique est renversée. Il faut connaître le mal d’un pays pour pouvoir lui trouver un remède. Personne ne peut détruire ma théorie. Parce qu’un programme de développement est un tout agencé, mesurable, quantifiable et réalisable ». Il a rappelé ce programme aux militants dans toute sa rigueur.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedra1@yahoo.fr)


Faits marquants

Une nuit à Zoula

Zoula est le village de Laurent K. Bado. Le candidat du PAREN n’hésite pas à y faire une escale dans ce hameau. « Après avoir voté le 13 novembre à 11 h. Je me revise au village pour bénéficier d’une semaine de repos », confie Laurent Bado. « A Zoula, on m’appelle « l’homme » parce que je suis véridique ». L’homme nous a montré le « fameux barrage et le jardin qu’on dit lui avoir été donné par Blaise Compaoré. « Les arbres ont été plantés en 1933. Comment Blaise peut-il me donner une forêt qui est plus vieille que lui-même ? » s’interroge-t-il.

Le chiffre 33 !

Laurent Kilachiu Bado ne fait pas dans la dentelle. « Mon père a résidé à Zoula. Son vœu le plus cher c’était de réussir le combat de la vie. Par 33 fois, il a été appelé en justice et il a toujours eu raison. Il était celui qui enseignait le catéchisme et donnait une portion de terre cultivable à ceux qui n’avaient rien ». Parole de Laurent Bado, un soir à Zoula.

Après le CDP, le PAREN de Laurent Bado vient en deuxième position en termes de mobilisation dans le Boulkiemdé.

Le grand cercle formé avant l’arrivée du Pr Bado a vite été réduit en un petit espace par un nombreux public accouru écouter l’idole.

Laurent Bado a promis aux Koudougoulais de leur offrir tout cent fois mieux que Ziniaré s’il est élu.

Des phrases-chocs !

Si je suis élu, je prendrais trois jours pour pleurer auprès de Dieu pour qu’il m’aide à réussir dans le redressement du Burkina Faso.

Durant toute son intervention, Laurent Bado a donné un double boulot aux hommes des médias à force de tourner sur lui-même obligeant ces derniers à faire comme lui pour pouvoir l’enregistrer ou le photographier. Le spectacle Bado est original !

Si j’arrive au pouvoir, le vieux con qui va répudier sa première femme pour épouser une fille de 17-18 ans, aura à faire à moi.

Rassemblés par François KABORE
et de DEO à Koudougou

Sidwaya

P.-S.

A lire aussi :
Présidentielle 2005

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique