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Mariam ROVANE, artiste-musicienne : “J’ai chanté Blaise COMPAORE par conviction”

Publié le vendredi 11 novembre 2005 à 08h39min

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Elle a été révélée au grand public à travers la compile des dames « Burkina Mousso ». Pourtant dans le milieu du show-biz où elle évolue depuis belle lurette, tout le monde s’accorde sur son talent.

Dotée d’une voix exceptionnelle et d’un déplacement scénique hors du commun, Mariam ZABRE plus connue sous le nom d’artiste Mariam ROVANE puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est une artiste musicienne burkinabè, qui avouons-le, est déjà une des valeurs sûres de notre musique. C’est donc, cette étoile montante du show-biz burkinabè qui nous a rendu visite pour parler de ses projets, de ses motivations pour avoir chanté pour le président Blaise COMPAORE et surtout de la sortie dans les tout prochains jours de son nouvel opus.

Qui est Mariam ROVANE ?

Mariame ROVANE (M.R) : Mariam ROVANE est une artiste musicienne burkinabè, auteur, compositeur, interprète. Il y a longtemps que je suis dans la musique. J’ai fait partie de la dernière génération des Colombes de la Révolution, puis après, j’ai tourné dans presque tous les orchestres de la capitale. Aujourd’hui, je suis à l’orchestre national et je compte mener une carrière musicale plus fournie.

Comment êtes-vous venue à la musique ?

M.R : Vous savez, depuis l’enfance, alors que je fréquentais une école catholique, déjà dès la classe de CM1 - CM2, j’étais dans la chorale des enfants. C’était du côté de ma ville natale Tiassalé en Côte d’Ivoire. Là-bas, je me faisais déjà distinguer mais comme je n’étais pas chrétienne de naissance, mes parents voyaient d’un mauvais œil ce que je faisais dans cette école et ont préféré me transférer dans une autre. C’est lorsque je suis rentrée au Burkina et étant loin de mes parents, que j’ai pu réellement m’investir dans la musique comme je voulais.

Tu es artiste musicienne, tu as participé à la compile des dames « Burkina Mousso ». Comment se comporte cette œuvre sur le marché ?

M.R : Je peux dire que cette œuvre se comporte bien sur le marché. Tout dernièrement je viens de faire une tournée avec l’orchestre national et partout où j’arrive, sur les antennes de radio ou sur scène, je fais la petite publicité de mon morceau avant le concert parce qu’il faut aussi que les gens sachent que c’est bien moi qui ai chanté : « Mon mari dit je ne sors pas, mon mari dit je n’étudie pas... ». J’ai été vraiment agréablement surprise de constater que les gens apprécient positivement cette chanson. Il faut dire que c’est le fait que je n’ai pas encore fait de clip pour ce morceau que le public ne me connaît pas physiquement. Ceux qui me connaissent m’abordent parfois ici à Ouaga et me demandent de clipper « leur morceau » mais j’attends d’abord la sortie de mon nouvel album avant de pouvoir les satisfaire.

Tu es peu connue du grand public burkinabè, pourtant dans le milieu des artistes tu fais l’unanimité sur ton talent. Tu as d’ailleurs participé en tant que choriste à la réalisation de nombreuses œuvres qui ne sont pas des moindres. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour sortir de cette « clandestinité » ?

M.R : Il faut savoir que dans la vie, les gens n’ont pas les mêmes chances ; il y en a qui, dès leur apparition dans le milieu, rencontrent des personnes qui sont prêtes à financer leur œuvre. Et je crois aussi que cela dépend de comment on a commencé. Moi j’ai commencé la musique en tant que choriste dans les orchestres. De cette position j’apprenais, car il y a une nette différence entre la façon de chanter dans une chorale religieuse et celle des orchestres.

Alors, j’ai pris conscience qu’il me fallait beaucoup de travail, comme on le dit chez nous ici, c’était bon mais ce n’était pas arrivé. Je devais donc atteindre un certain niveau avant de m’engager résolument dans cette voie. Je crois que cela m’a été très bénéfique car j’ai acquis en expérience et en perfection. La réalisation de mon album a beaucoup traîné mais c’est aussi ça le destin dit-on.

Après avoir joué huit ans pratiquement chez « Desi et les Sympathiques », joué dans l’orchestre de la Radio-télé, joué dans l’orchestre de l’ONEA, actuellement membre de l’orchestre national, je pense que si je sors quelque chose maintenant, ça sera vraiment du sérieux, ça sera quelque chose de bien mûre. Au début, je ne voulais pas attendre si longtemps, mais, j’étais confrontée à un manque de moyen, j’avais ma petite vie familiale à gérer, bref, les choses n’étaient pas comme je le souhaitais mais actuellement je pense qu’il n’est pas trop tard.

Au stade municipal, le 22 octobre dernier, tu as chanté pour Blaise COMPAORE. Peut-on savoir les raisons d’une telle initiative ?

M.R : Ce qui m’a poussé à faire cette chanson c’est de reconnaître les mérites de bâtisseur d’un homme. Blaise COMPAORE, c’est quelqu’un qui a fait beaucoup pour la jeunesse de ce pays et je fais partie de cette jeunesse-là ; il a aussi contribué pour beaucoup au développement du monde de la culture au Burkina Faso et je fais aussi partie de ce monde-là. Je ne suis pas politicienne, mais c’est en regardant autour de moi, en regardant l’évolution de mon pays que je me suis laissée convaincre que Blaise COMPAORE est le candidat idéal. Ce que j’ai fait, je le fais par conviction. Dans cette chanson, je ne mens pas, je dis simplement que Blaise COMPAORE est un bon bâtisseur, avec COMPAORE il y a la paix.

Moi je suis venue au Burkina Faso depuis 1988, et de cette date à aujourd’hui, il y a un grand changement et ça tout le monde le voit, je n’invente rien. Je dis aux Burkinabè de bien discerner les choses, de prendre le candidat idéal, mon candidat à moi, c’est-à-dire Blaise COMPAORE. C’est tout.

Il semble que pour la réalisation de ce single tu as rencontré certaines difficultés ?

M.R : D’abord, il faut signaler que j’ai tellement hésité que le morceau a été réalisé en retard, et aussi je voulais me faire arranger par un grand de la place qui est Zacharia MAMBOUE. Je voulais un son qui soit parfait pour cela, il fallait travailler avec des grands, c’est-à-dire avec SEYDONI et Zacharia MAMBOUE, ce qui n’était pas une mince affaire. Cela coûtait cher. J’ai tout de même persisté car ma conviction était forte et je n’ai pas voulu laisser ce projet même si au finish je ne suis pas rentrée dans mes fonds. Je voulais que le produit soit bon et je ne le regrette pas.

Revenons à votre carrière. Avec cette révélation dans « Burkina Mousso ». peut-on dire que ta carrière musicale est à présent lancée ?

M.R : Oui, on peut le dire, car dans ces derniers temps, dans les radios, quand on dit « Burkina Mousso », on met souvent le titre « avançons » de Mariam ROVANE. Ce morceau m’a déjà fait rentrer par la grande porte parce qu’il a été vraiment bien accueilli par les mélomanes. En plus actuellement mon album personnel vient de finir, un beau bébé de huit titres entièrement réalisé chez SEYDONI. Et avec 5 (cinq) morceaux arrangés par Zacharia MAMBOUE et les 3 autres par Sylvain PARE.

Ceux qui ont eu le privilège de l’écouter déjà savent que c’est du « balaise ». Je n’ai pas peur et je pense que ça sera bien accueilli parce que j’ai mis tout ce que j’avais dans le ventre dans l’œuvre. Ça va plaire vraiment au public et aux mélomanes burkinabè.
Je profite de l’occasion pour dire à tout le monde que la sortie de cet album est prévue pour la mi-novembre.

Dans cet album quels sont les différents thèmes que tu abordes ?

M.R : Je suis femme, donc je parle beaucoup des femmes : je conseille mes sœurs sur des situations qu’on vit beaucoup au Faso ici, je chante aussi pour ma maman mais au-delà d’elle cette chanson est dédiée à toutes les mamans. Je magnifie le Burkina Faso dans cet opus. Je parle aussi du comportement des enfants envers leurs parents enfin, j’aborde beaucoup d’aspects de la vie contemporaine, la paix, l’amour, etc.

Dans quel genre musical évolue Mariame ROVANE ?

M.R : Ce nouvel album sera empreint de genres vraiment diversifiés. Etant moitié burkinabè, moitié ivoirienne, je suis de mère ivoirienne et de père burkinabè, je mélange les deux cultures en plus de cela je fais un cocktail de langue : dioula, moré, français, baoulé de telle sorte à pouvoir toucher un large auditoire. Quant au rythme je peux dire qu’il y a du zouk, du mandingue, du hight lif. En tant qu’interprète, j’ai imité beaucoup de sonorités et de rythmes donc j’ai dû mettre toutes ces expériences au service de cet album.

As-tu un mot à dire à l’endroit de tes fans ?

M.R : Je leur dis merci d’apprécier ROVANE même s’ils ne l’ont pas encore vraiment vue. Il faut dire qu’il y a beaucoup de gens à Ouaga pour qui j’ai joué soit à leur mariage ou à celui de leur frère, sœur ou fille parce qu’entre temps j’étais la reine du Djandjoba mais à présent j’ai arrêté. Maintenant si ces gens sont mes fans, je les remercie et je leur promets du « balaise » pour la sortie de ce nouvel opus.o

L’Opinion

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