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Philippe Ouédraogo : Surtout battre le « frère ennemi » du PAI

Publié le vendredi 11 novembre 2005 à 08h14min

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Dans cette campagne électorale, chaque candidat y est allé avec sa stratégie pour la conquête du fauteuil présidentiel. Philippe OUEDRAOGO, un des candidats issus des rangs de ce qu’était « Alternance 2005 » aura surpris par la pondération de son langage, même si de temps en temps, il s’est permis quelques piques à qui est l’adversaire à battre.

Une façon pour lui de se démarquer des vocabulaires guerriers et aller à l’essentiel, faire connaître son programme de gouvernement « un autre Burkina est possible ». A quelques jours de la fin de la campagne présidentielle le candidat paraît serein.

Dans cette campagne électorale pour le fauteuil présidentiel, les Burkinabè ont eu le temps de se faire une idée sur chacun des treize candidats en lice. Que ce soit du point de vue du discours, des promesses, du sérieux des candidats, de leurs messages, etc. aujourd’hui, l’on peut affirmer que les Burkinabè ont été bien servis et feront leur choix en toute âme et conscience. De par ce que chaque candidat a livré et fait voir pendant ces 21 jours, l’électeur est à même de se forger une conviction sur la personne de son choix. De ce fait, nos treize challengers sont aujourd’hui conscients que le choix des Burkinabè mettant en avant, l’intérêt supérieur de la Nation, a toujours été le cas.

Si certains candidats n’ont pu résister à l’envie de « descendre » par des dénigrements leurs adversaires, d’autres se sont contentés de démontrer aux populations dans leurs périples, ce qu’ils sont capables de faire pour le Burkina. Est de ces candidats, Philippe OUEDRAOGO. Le candidat du PDS et de la CDS est connu pour sa sagesse, son langage posé, sa discrétion mais aussi et surtout par la force de ses arguments. Pendant ces 18 jours de campagne, l’homme est resté égal à lui-même, et dans son langage et dans son message.

Sans verser dans les joutes oratoires haineuses ou dans des critiques acerbes vis-à-vis du candidat sortant comme la plupart des impétrants, Philippe OUEDRAOGO s’est évertué, au cours de cette chasse aux voix, à défendre son programme de gouvernement, à l’expliquer et à convaincre son électorat qu’un autre Burkina est possible avec lui. Du haut de sa riche expérience politique, professionnelle et sociale, l’homme a « transparu » dans cette campagne où son comportement responsable est fortement à saluer.

L’homme est sûr et convaincu de son fait : il peut changer les conditions de vie des Burkinabè grâce à l’application de son programme de gouvernement « un autre Burkina est possible ». En effet, dans « cette Bible » du candidat, puisqu’il y croit dur comme fer, celui-ci propose des pistes pour sortir le pays de la pauvreté. Ainsi donc, et tout comme la plupart des candidats, il promet la gratuité de l’école aux enfants jusqu’à l’âge de 16ans et met l’accent sur son caractère obligatoire.

Mais le candidat va encore plus loin que ses adversaires en promettant d’octroyer 25% du budget de l’Etat au système éducatif. Dans le domaine de la santé, l’accent sera mis sur la réduction du prix des médicaments et leur accessibilité à tous les Burkinabè. A cela s’ajoute le mot d’ordre « un CSPS fonctionnel au moins, un CHR au moins par région pour 10 000 habitants ». Au plan sécuritaire, la création d’unités spécialisées pour les enquêtes et les interventions rapides contre les actes de banditisme sera privilégiée.

Quant à l’emploi, il sera créé une institution spécialisée et décentralisée chargée de la promotion de la lutte contre le chômage, le sous-emploi et dont l’objectif ultime est la création de 100 000 emplois pour les jeunes. Le candidat dit vouloir s’atteler également à la mise en place rapide d’un système généralisé de sécurité sociale. Tout comme l’éducation, l’agriculture occupe une place de choix dans le programme de Philippe OUEDRAOGO. L’homme du PDS et de la CDS pense que le salut du Burkina Faso passe par l’agriculture et notamment sa modernisation.

C’est pourquoi il consacrera 30% des capacités d’investissement du budget de l’Etat et cela chaque année à ce secteur. Ingénieur des mines, l’homme a une grande connaissance de ce secteur qu’il compte réorganiser avec pragmatisme. Il propose un développement de la production minière en phase avec nos réalités, mais surtout en harmonie avec notre environnement. Il sera également créé un établissement chargé d’assurer la promotion industrielle.

Un programme de gouvernement qui est un concentré de bonnes intentions que nourrit le candidat pour son pays. Mais à quelques jours du verdict final du peuple burkinabè, Philippe OUEDRAOGO tout comme ses adversaires se demande à quelle sauce il sera mangé. Le message est-il passé ? A t-il été compris ? Des questions qui auront leurs réponses au soir du 13 novembre. Déjà mal loti par le sondage CGD, le candidat malgré la modestie des moyens investis dans cette campagne croit en son étoile.

Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt car, quoi qu’on dise, le remue-ménage que connaît son parti le PAI n’augure rien de probant pour lui. Tout au plus un bon score qui le porte devant son « frère ennemi » Soumane TOURE, sera déjà du bon pour lui. Il faut dire que pour Philippe OUEDRAOGO, plus que la présidentielle, le challenge est de récupérer « son » PAI. C’est plutôt là son vrai combat ; ce qui sera déterminant pour son avenir politique.

Par Frédéric ILBOUDO

L’Opinion

P.-S.

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