Bain de foule, des cris, banderoles exaltant le « Socialisme moderne de développement », tour de la ville dans une grande poussière, pas de danse, Loropéni est en état d’alerte. Voilà la chaleur dans laquelle le candidat de l’Alliance socialiste (AS), Pargui Emile Paré a été accueilli en ce début d’harmattan aux portes de Loropéni et conduit à la place du Marché où avait lieu le meeting.

Les horloges marquaient exactement 11h30mn. C’est devant un public compact masse sous un hangar, sous un arbre géant et même dans les branches, que le Dr Paré et ses « lieutenants » ont livré leurs messages aux populations de Loropéni.

Un peuple diversifié : Lobi, Gan, Dagara, Dioula, Peulh et, bien sûr, Mossi. Le top de départ des interventions a été donné par le coordonnateur national de la campagne, Koffi Léonard Palé, fils de Loropéni. En langue lobiri, il a expliqué à « ses parents » qui est Emile Pargui Paré et son projet de société. Une fois le terrain déblayé par son « lieutenant « , le Dr Paré a fustigé la gestion des régions par le pouvoir de Blaise Compaoré.

Des zones sous- développées, abandonnées en témoigne sa campagne présidentielle où il ne visite que les grandes villes. Or, le peuple n’est pas seulement dans les villes, il est en campagne et aspire aussi au développement. Ainsi, il s’engage une fois élu président du Faso, à œuvrer au développement de Loropéni, en bitumant la route Gaoua-Loropéni et en faisant de cette ville, un centre commercial international. Pour lui, une fois aux commandes de l’Etat, en trois mois, il réalisera l’unité des peuples lobi (Burkina, Ghana, Côte d’Ivoire...) et mettra fin à la guerre en Côte d’Ivoire.

Une élection qui cache une autre

Le candidat de l’Alliance socialiste a invité ses militants à voter pour l’Alternance socialiste pour que « le chat noir du Nayala devienne le chat noir du Faso « . Aussi a t-il conseillé aux habitants de Loropéni de prendre pour maire, M. Koffi Léonard Palé. « C’est la seule voie du développement de Loropéni « , a-t-il souligné. Après deux heures de meeting et une entrevue avec la structure locale, l’Alliance socialiste a bouclé sa série de meetings dans le Sud-Ouest et cap fut mis sur Bobo-Dioulasso.

Dans la capitale de la région de l’Ouest, au rond- point de Dafra, le candidat des « campagnes « a essentiellement promis de restaurer la splendeur de Bobo-Dioulasso car « c’est le poumon du Burkina ». Par ailleurs, il a promis que si le peuple de Sya le portait à la tête de l’Etat, son programme de spécialisation régionale assurera non seulement l’égalité dans le développement des 13 régions, mais, permettra aussi d’installer une économie basée sur un domaine spécifique de la région.

Boureima SANGA
bsanga2003@ yahoo.fr

Vu et entendu

Emile Pargui Paré négocie pour tenir son meeting à Loropéni :

Les Mossé ont pris en otage le fauteuil sur lequel, le "Samo " devait prendre place pour s’adresser à son public. " Les Mossi ont pris mon fauteuil, je les ai flattés avec 10 FCFA, eux, ils me l’ont retourné, détrônant du même coup, Blaise Compaoré. Ils m’ont donné le pouvoir ". Agréable, quand la parenté à plaisanterie permet de se détendre.

Le candidat de l’AS mange une seule fois par jour :

" Excuse-moi, j’ai oublié qu’on n’a pas mangé ". Un du groupe, en l’occurrence son chauffeur, de lui signifier que si cela continue, il prendra le pouvoir sans eux parce qu’ils vont tous mourir. Lui a déjà perdu beaucoup de kilogrammes. Course contre la montre oblige.

Du dolo ou rien :

A Dano après le meeting, les militants ont envahi la cour de la bibliothèque communale où se trouvaient Dr Paré et sa suite pour réclamer du dolo : "Moi, j’ai mobilisé 60 personnes et on n’a même pas eu une calebassée de dolo. 1500 F suffisent pour notre "tchapalo ", s’indigne un jeune de la localité. Comme quoi il faut composer avec les réalités socio-culutrelles des régions.

Les fous adhèrent-ils aussi au programme du Dr Paré ?

Presque chaque meeting avait son fou. A Dano, Kampti, Gaoua, ils ne se sont pas fait prier pour dire oui, à leur manière, au Dr Emile Paré : " Merci ! c’est normal ". D’aucuns ont voulu même aller attraper sa main.

Sidwaya