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Laurent Bado à Ouagadougou : "J’accuse"

Publié le lundi 7 novembre 2005 à 08h14min

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Laurent Kilachiu Bado, candidat du Parti de la renaissance nationale (PAREN) était dimanche 6 novembre 2005, à la Maison du peuple de Ouagadougou. Il a saisi l’occasion pour fustiger l’attitude de toutes les classes sociales et de proposer sa « voie originale de développement ».

Ouagadougou représente un centre névralgique pour tous les candidats à la course à la présidence. Le candidat Laurent Bado le savait d’autant plus qu’il était préparé en conséquence. Des véhicules de 22 places faisaient la navette pour déposer les militants, en majorité les jeunes, dans la cour de la Maison du peuple avant le début du meeting. Il est presque 16h lorsque l’animateur de la cérémonie harangue la foule avec le slogan « Bado arrive, Blaise a chaud ». 16h. Laurent Bado en compagnie de son épouse foule le sol de la Maison du peuple.

Les militants forment une haie d’honneur. Une troupe traditionnelle tient les militants en haleine. Il est 16 h 05 lorsque la représentante du directeur de la campagne du Kadiogo, Mme Jeanne Traoré prend la parole « au nom des jeunes et des femmes pour exprimer leur reconnaissance à Laurent Bado pour tous les sacrifices consentis depuis la création du PAREN ». Mme Traoré a dénoncé « la mal gouvernance, la gabegie, la dilapidation des richesses et leur pillage par une minorité ». La représentante du directeur de la campagne du Kadiogo a appelé les jeunes et les femmes à « ne pas se laisser traiter comme des produits de consommation. Cela n’est pas humain », a-t-elle clamé.

Elle a réitéré leur « fidélité inébranlable au candidat Laurent Bado avec l’assurance que montrer le chemin à celui qui s’égare est une œuvre de grande valeur. Œuvre qu’abat Laurent Bado », selon elle.

16h 20. Laurent Bado se lève pour son discours. Les militants sont aux anges. Ils jubilent. L’homme avait promis de déballer son « arsenal idéologique et ses griefs contre la société burkinabè en général ». Durant 1h 15 mn d’horloge, Laurent Bado a développé son « j’accuse ». Du comportement des autorités coutumières et religieuses à celui des dirigeants actuels de l’Etat en passant par les parents d’élèves, les étudiants, les commerçants, la classe politique, les jeunes du Burkina Faso, Laurent Bado n’est pas allé du dos de la cuillère.

Aux autorités coutumières et religieuses, le candidat du PAREN leur a demandé de ne pas s’afficher derrière un parti politique. Laurent Bado a accusé les jeunes d’être partisans du moindre effort et du gain facile. « Un jeune qui ne sait pas souffrir est un adulte raté. Si les vieux d’aujourd’hui sont des jeunes yé-yé c’est que les jeunes de nos jours sont des vieillards séniles. » Le candidat Laurent Bado a accusé les étudiants d’être « fans du pétrole (la tricherie) ».

Pourtant, « lorsqu’on triche, cela conduit à l’incompétence », selon lui. Aux commerçants, le professeur Laurent Bado fait comprendre qu’il « confonde chiffre d’affaires et bénéfice ». En ce qui concerne les fonctionnaires, Laurent Bado dit qu’ils ont « perdu le sens du service public, dominés par la paresse et l’absentéisme ». Pour ce qui est de la classe politique burkinabè, Laurent Bado l’accuse d’être « anormale et immorale ».

« Les hommes politiques du Burkina n’aiment pas leur pays », dit Laurent Bado sous les applaudissements nourris du public. Quant aux dirigeants actuels, Laurent Bado les accuse d’être « les appauvrisseurs du peuple par l’instauration d’une privatisation sauvage, les achats de consciences, les fraudes... Si je venais au pouvoir par accident, le peuple burkinabè reprendra les entreprises privatisées », a fait comprendre Laurent Bado. Dans un discours parsemé de proverbes et d’adages, le candidat Laurent Bado a insisté sur le fait qu’ »une société humaine n’est viable que lorsqu’elle est hiérarchisée. Une société ne tient debout que lorsqu’elle a un principe cohérent ». Après les accusations, Laurent Bado a exposé la »voie originale de développement » en affirmant que « tout y est intégré et cohérent ». Ces quatre points ont été détaillés au public.

« La restauration de nos valeurs culturelles positives ; la création d’industries par l’actionnariat populaire, la mise en œuvre de barrages avec des communautés agropastorales, la limitation du nombre des partis politiques et la mise en place d’un système de santé sociale ». Laurent Bado a fait comprendre que si le peuple ne fait pas un choix conscient, le Burkina Faso risque de s’embraser dans les 7 à 10 ans à venir du fait de la grogne sociale.

Daouda Emile OUEDRAOGO
ouedro1@yahoo.fr


A la Maison du peuple

Panne technique

A la Maison du peuple, une panne technique a occasionné un arrêt momentané du « speech » du professeur Laurent Bado. Certains avaient cru à une coupure d’électricité or il n’en était rien.

Seulement, un pied qui traînait par là a débranché les fils. Ne crions pas trop vite au sabotage !

« Bissez ! Bissez ! »

Le discours de Laurent Bado était entrecoupé de citations. Et la majorité des militants présents à ce meeting étaient des étudiants. D’où l’obligation de demander au professeur de répéter certaines de ces citations. Ce qu’il a fait sans problème avec des explications à l’appui.

La famille était là

Pour une première fois depuis le début de la campagne électorale, Laurent était accompagné de son épouse au meeting de la Maison du peuple. Mieux, sa fille était reconnaissable dans le public. Un signe de soutien et d’encouragement au « papa ».

« C’est propre ! »

A un moment, on avait l’impression que la foule « buvait » le discours de Laurent Bado. On pouvait entendre des mots tels que « c’est propre », « A bê fô » (il faut tout dire en langue bambara) ou lorsque Laurent Bado lui-même s’y met en langue nationale mooré « fo ya gainga là ! fo zouga ka bè là » pour critiquer les comportements néfastes des uns et des autres. Et la foule allait de fous rires.

Rassemblés par DEO

Sidwaya

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