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Moussa Michel Tapsoba : "Le fichier électoral n’a aucun problème"

Publié le lundi 7 novembre 2005 à 08h44min

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La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé un déjeuner de presse sur les préparatifs de l’élection présidentielle. C’était le vendredi 4 novembre 2005 à l’Eau-Vive de Ouagadougou.

Chronogramme des activités à mener au 1er tour, point sur les accréditions, récapitulatif des bureaux de vote et des inscrits par région, fichier électoral, etc. Le menu de ce face-à-face de la CENI avec les hommes de média était riche et varié. Le président Moussa Michel Tapsoba, assisté de Jean-Christophe Compaoré et d’Emile Sawadogo, a détaillé, point par point, toutes les questions liées à ce scrutin du 13 novembre concernant son institution.

Le MBDHP absent

Il est ressorti de cet entretien avec la presse, que depuis le 1er novembre, les accréditions des observateurs électoraux ont débuté. On note, à ce titre, la présence de deux chancelleries, celles des Pays-Bas et du Danemark avec 9 observateurs. 668 personnes représentant 10 structures nationales observeront cette élection. Le MBDHP n’en fait pas partie. Et les conférenciers d’indiquer que le Mouvement que dirige Halidou Ouédraogo n’a pas envoyé de liste bien que l’information ait été largement diffusée .

Au plan international, 24 organisations avec 382 observateurs sont annoncées. Il s’agit entre autres, de l’Union africaine (17 délégués), la CEDEAO (20), la Francophonie (10), la RADDHO (5), l’UEMOA (5) et l’Observation européen pour la démocratie et le développement (12). Le président de la CENI a indiqué que l’UA a déjà envoyé 3 représentants en précurseurs. "La CEDEAO et d’autres structures internationales viendront au cours de ce week-end du 5 au 6 novembre", ajoute-t-il. Le budget de la CENI pour l’organisation de ce scrutin s’élève à 3,9 milliards.

Mais au dire de Moussa Michel Tapsoba, cette somme ne sera pas totalement dépensée. "Car, dit-il, nous avons fait jouer à fond la concurrence entre les fournisseurs si bien que les coûts des prestations ont été réduits". 3 926 252 personnes sont inscrites dans l’ensemble des 13 régions du Burkina où seront installés 11 939 bureaux de vote. Pour les Burkinabè inscrits vivant à l’étranger qui pourraient venir voter, les animateurs du point de presse n’ont pas donné de chiffres puisque leur inscription se poursuivait jusqu’au 6 novembre (c’est-à-dire hier).

Le logiciel détecte des doublons

Le 10 novembre est maintenu comme date butoir de retrait des cartes d’électeur. Passé ce délai, les retardataires pourront s’adresser aux Commissions électorales départementales ou communales. Mais, a averti le patron de la CENI, il n’est pas évident qu’à ce niveau, les responsables aient le temps de le faire. Se référant aux données disponibles, il a affirmé que dans presque toutes les localités, 80% des cartes ont été retirées. Sur la question de la fraude, la CENI se dit sereine. "Le logiciel détecte les doublons... Il y a des individus qui ont tenté de frauder, sans succès, en modifiant légèrement des données sur leur identité... L’encre est indélébile...

Les partis politiques doivent eux aussi s’impliquer dans cette question de la fraude pour la minimiser". A entendre Moussa Michel Tapsoba, tout est bien ficelé au niveau de son institution pour que le vote du 13 novembre se déroule dans de bonnes conditions. Il soutient que, malgré tout, les contestations ne manqueront pas. "Mais très souvent, poursuit-il, il y a des candidats qui doivent rendre compte à leurs militants, à leurs bailleurs de fonds occultes ou justifier leur déculottée vis-à-vis de l’opinion.

Alors, ils crient à la fraude et contestent les résultats dans des régions où ils ne représentent rien ou n’avaient même pas de représentant dans les bureaux de vote. Quand on écoute les discours des uns et des autres, on se rend compte que certains préparent l’après-élection. Et c’est la CENI qui est toujours le bouc émissaire... Si les mensonges politiques sont tolérés, il y en a qui sont dangereux pour la paix sociale". Parlant de la plainte de l’UNDD contre la CENI, il a souligné que Me Hermann Yaméogo a été le seul homme politique à venir les rencontrer au début de l’informatisation du fichier électoral. "Nous lui avons demandé de nous appuyer s’il avait des techniciens en la matière. Aujourd’hui, c’est lui qui se plaint. Je ne suis pas étonné de son comportement actuel. Il n’est pas l’opposant le plus redoutable de la République comme il le fait croire".

Chronogramme des activités

2-3 novembre : Formation des membres des bureaux de vote. 5 novembre : Réception des listes des délégués des candidats pour le contrôle des opérations électorales dans le bureaux de vote et délivrance des récépissés auxdits délégués. 9-12 novembre : Déploiement du matériel et des documents électoraux dans les bureaux de vote. 12 novembre : Déploiement des agents de sécurité dans les bureaux de vote. 13-15 novembre : Transport, centralisation et transfert des procès-verbaux de l’élection. 14-16 novembre : Dépouillement-recensement des votes. 17 novembre : Proclamation des résultats provisoires du premier tour. 19 novembre : Contentieux électoral lié au premier tour, au Conseil constitutionnel.

Adama Ouédraogo Damiss
L’Observateur Paalga

P.-S.

Lire aussi :
Présidentielle 2005

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