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Le PAI à Sapouy et dans le Boulkiemdé : Soumane Touré pour un Burkina nouveau

Publié le dimanche 6 novembre 2005 à 18h21min

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Le Parti africain de l’indépendance (PAI) était à la pêche des électeurs, vendredi 04 novembre 2005, dans les provinces du Ziro et du Boulkiemdé. Soumane Touré, son candidat à la présidence du Faso, a détaillé aux électeurs des deux entités visitées les termes du pacte qu’il entend mettre en œuvre s’il est élu président du Faso au soir du 13 novembre.

Pour cette sortie dans le Centre-Ouest du Burkina, l’espoir du candidat du PAI de s’emparer du fauteuil présidentiel le 13 novembre s’est agrandi. Et pour cause ? A Sapouy comme à Koudougou, la mobilisation était au rendez-vous, nonobstant les retards observés par le candidat. C’est d’abord à Sapouy, où il a entamé la première étape de sa tournée que Soumane Touré s’est dit surpris de la grande mobilisation des militants et sympathisants.

Arrivé à 11h 32 minutes pour une rencontre fixée à 9h, le secrétaire général du PAI a été accueilli à l’entrée de la ville par une escorte de motocyclettes dans un vacarme assourdissant. « Bonne arrivée, Monsieur le président du Faso ! Bonjour Monsieur le président du Faso ! », « Soumani Touré au pouvoir ! Soumani Touré président ! ». Slogans et discours enflammés en l’honneur du candidat se sont succédé sur une tribune de fortune installée dans une salle de la Maison des jeunes de Sapouy.

D’abord, le secrétaire général local du Parti, Issaka Sawadogo est monté au créneau pour dire que le « président du Faso » est déjà là et que les habitants de la province du Ziro n’ont pas besoin de tee-shirts et de casquettes pour le confirmer à son poste le 13 novembre. « C’est l’argent de nos impôts et de nos patentes qu’on a utilisé pour fabriquer des gadgets pour venir nous donner, nous allons prendre mais nous saurons qui voter », a-t-il ajouté avant de laisser la parole au candidat qui a longuement expliqué pourquoi et comment il compte « faire tomber Blaise et son CDP » du pouvoir le 13 novembre 2005 pour le premier et le 12 février 2006 pour le second.

Un chapelet de griefs égrené essentiellement contre le candidat du parti au pouvoir accusé d’enrichissement illicite, de détournements de deniers publics, de malgouvernance, de fraudes électorales et de mauvaises exécutions des projets et programmes en faveur des populations. Face à ce qu’il appelle « l’échec de Blaise, de l’ODP/MT et de son CDP depuis 18 ans qu’ils sont au pouvoir », Soumane Touré propose aux populations du Ziro de signer une charte avec lui. « Si vous me votez le 13 novembre, vous avez établi une charte entre vous et le PAI. Le PAI sait que par votre vote, vous lui avez confié vos biens à gérer pour vous et pour votre seul intérêt et il ne doit pas faillir à cette mission ». Le secrétaire général du PAI a soutenu qu’il n’a jamais confondu sa poche et la caisse publique burkinabè du temps où il travaillait à la Société nationale d’assurance et de réassurance (SONAR). Une intégrité qu’il dit mettre au service du Burkina Faso une fois au pouvoir. Le candidat au slogan « Un changement est possible », a par ailleurs indiqué qu’il a consacré sa vie à défendre les travailleurs du Burkina Faso et qu’il est toujours volontaire pour servir avec loyauté le peuple burkinabè. Très applaudi à chaque fois qu’il a dénoncé des tares du pouvoir en place, M. Touré a expliqué aux populations le sens des élections locales de 2006 et leur a demandé de se préparer à élire dans leurs villages et secteurs les candidats que le PAI va présenter aux postes de conseillers. « Vous devez élire les gens du PAI afin que nous prenions la mairie de Sapouy et le Conseil régional du Centre-Ouest qui sera mis en place », a-t-il dit.

Dallo, ancienne cachette de Soumane Touré

Deux heures après Ziro, le candidat Touré a mis le cap sur l’Est de Sapouy pour se rendre dans le département de Dallo. On se rendra compte que l’homme connaît parfaitement les chemins qui mènent dans ce village. En fait, M. Touré se rendait en ce lieu pour remercier les populations de la localité qui l’ont hébergé et « caché » lorsqu’il est entré en clandestinité en 1982. Recherché par les forces de sécurité et de défense du CMRPN (Comité militaire pour le redressement national), le secrétaire général de la Confédération syndicale voltaïque (CSV) s’était réfugié pendant neuf mois et demi dans le village avant d’être rattrapé et ramené à Ouagadougou où il sera incarcéré à la Sûreté nationale jusqu’à sa libération au CSP1 (Conseil du salut peuple). Très ému de se retrouver parmi les « siens », le candidat à la présidence du Faso est allé à la rencontre de son ancien coiffeur Issaka Belli Zèba et lui dire en langue dioula. « Mais tu as vieilli plus que moi ». Quelques instants après, le marché de Dallo se vidait de son monde pour aller écouter un de ses « fils » qui veut devenir président. « Nous sommes prêts à le soutenir même s’il ne nous donne rien », répondent deux jeunes hommes dont l’un portait une casquette et un tee-shirt d’un candidat adverse. L’ancien « clandestin » n’a pas manqué de dire aux gens de Dallo de continuer à lui accorder le soutien et la protection comme ils l’ont fait en 1982. « Vous m’avez protégé pendant des moments difficiles, continuez à respecter votre parole en votant pour moi. Je ne vous ai jamais oublié et je ne vous oublierai jamais », a dit le candidat qui a eu de la peine à quitter ses anciens protecteurs, chacun voulant lui dire quelque chose ; des souvenirs du « vieux » temps certainement.

Peu après Dallo, Koudougou a accueilli en liesse dans la nuit le candidat du PAI. Vieux et jeunes sont venus dire à Soumane Touré qu’il est ‘l’homme de la situation ». Le candidat a saisi l’occasion pour expliquer aux Koudougoulais le programme que son parti souhaite mettre en œuvre si la confiance lui est accordée le 13 novembre. Il a accusé le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) d’avoir détruit les unités industrielles dont disposait la ville et mis les jeunes et les travailleurs en chômage. Le PAI, a-t-il dit, va créer des unités industrielles locales pour favoriser l’embauche des jeunes diplômés et donner des crédits aux non diplômés, favoriser l’accès de la terre aux femmes et installer des unités de transformation de matières locales. Soumane Touré a conclu qu’avec le PAI au pouvoir un « Burkina nouveau » est possible.

Romaric Ollo HIEN (romaric_hien@yahoo.fr)
Sidwaya

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