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Hermann Yaméogo à Bobo-Dioulasso : “Je n’ai pas peur de Blaise Compaoré”

Publié le lundi 7 novembre 2005 à 08h39min

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Dans le cadre d’une campagne d’information sur le retrait de sa candidature à la présidentielle du 13 novembre, Maître Hermann Yaméogo, président de l’UNDD était à Bobo-Dioulasso le 5 novembre dernier. Celui qu’on appelle le Chantre du « Tékr » a échangé avec ses militants fortement mobilisés dans une salle du ciné Sanyon pleine comme un oeuf.

Les revirements et prises de position spectaculaires de Maître Hermann Yaméogo ne semblent pas avoir entaché sa popularité dans la ville de Sya.

Venus des différents secteurs et des départements de Bobo-Dioulasso, les militants ont promptement réagi à l’appel du premier responsable de leur parti. Les premiers mots de Hermann Yaméogo avant d’aborder le sujet sur le retrait de sa candidature à l’élection présidentielle étaient d’exprimer sa satisfaction à l’assistance : « vous êtes sortis nombreux et je tiens à vous remercie » a-t-il dit.

Ensuite, le président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) s’est expliqué de long en large sur les motivations du retrait de sa candidature. S’il n’est pas allé à cette élection, a-t-il laissé entendre, ce n’est ni par peur de Blaise Compaoré encore moins de son CDP.

Hermann Yaméogo dit ne pas partir à cette élection pour des raisons bien précises axées sur deux points. La première selon lui se focalise à la candidature même de Blaise Compaoré qu’il a qualifiée d’anti constitutionnelle. « Notre constitution c’est comme la Bible ou le Coran auquel tout le monde est tenu de se soumettre. Blaise Compaoré pense qu’il est le seul Burkinabè qui peut être président.

Moi je dis non ». Maître Hermann Yaméogo et son parti s’insurgent contre la troisième candidature de Blaise Compaoré. La seconde motivation du retrait de sa candidature concerne, explique-t-il, la question d’équité et de transparence du fichier électoral. Pour lui, le fichier électoral est émaillé de nombreuses irrégularités propices à la fraude. Il a cité comme preuve la détention de cartes électorales dans de nombreuses localités par des mineurs.

En plus a-t-il ajouté, il n’y a pas cet endroit au Burkina Faso, où l’on ne voit pas des gens qui ont 4, 5 ou même 6 cartes d’électeur. « Dans ces conditions l’UNDD ne peut aller aux élections pour accompagner Blaise Compaoré vers une victoire ». Du reste, a indiqué le président de l’UNDD, en allant à cette élection qu’il a qualifiée de mascarade, « Blaise Compaoré a commis le crime le plus grave contre le peuple burkinabè ».

Ce sont les deux raisons avancées par l’UNDD aux militants de Bobo-Dioulasso par rapport au retrait de la candidature de Hermann Yaméogo. Celui-ci, sur un ton de raillerie a dit que « Blaise Compaoré a tout arrangé pour sa victoire » et que les candidats et partis politiques en lice pour la présidentielle se rendront compte à l’issue du scrutin « de la duperie ».

En référence à la date du scrutin, Maître Hermann Yaméogo dira que « le 13 novembre est un jour sombre, un jour noir qui nous rappelle un autre jour noir, celui de l’assassinat de Norbert Zongo », et d’ajouter : « restez chez vous le 13 novembre en souvenir de Norbert Zongo. Restez chez vous pour montrer que vous ne cautionnez pas Blaise Compaoré ».

Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya

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