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Nouvelle stratégie du PBR : vitesse supérieure et promesse de dissolution de l’Assemblée

Publié le samedi 5 novembre 2005 à 09h04min

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Après une pause de quatre jours à Ouagadougou qui lui a permis d’affiner sa stratégie de campagne et de répondre aux sollicitations de la presse, Gilbert Bouda a repris la route pour convaincre l’électorat.

Au bord d’une 4x4, le candidat du Parti burkinabè pour la refondation (PBR) a parcouru en un temps record, les régions du Centre-Nord, du Nord, du Centre-Ouest, du Sud-Ouest. A Gaoua précisément, il a affirmé qu’il dissoudra le Parlement pour mieux gouverner dès son élection. Il a poursuivi son chemin dans les régions des Cascades et des Hauts-Bassins.

Parti le mardi 1er novembre de Ouagadougou, il s’est arrêté à Kaya, où l’attendait de pied ferme, sous l’ombre des arbres et des hangars, un public déterminé. C’est aux environs de midi que le candidat a fait son entrée dans la cité de Kaya. Le “fasocrate” a expliqué clairement ses ambitions. « Ce que je veux, c’est le changement véritable et ce changement commencera par la restauration de la devise révolutionnaire : la patrie ou la mort, nous vaincrons ». Sur la question de la protection des citoyens, le fasocrate a cité des mesures comme la création de brigades du Faso, une espèce de police de proximité qui orientera les citoyens d’abord, sur le plan sécuritaire et ensuite, sur les autres préoccupations comme l’emploi. Il a promis de « tout faire pour enrayer l’insécurité ».

Les jeunes préoccupés par les questions de santé

Alors qu’on leur expliquait la doctrine de la fasocratie, les jeunes de Kaya se sont montré très préoccupés par les besoins de santé. Ils n’ont pas manqué l’occasion de les exposer au candidat Bouda. Pour les rassurer, le “fasocrate” a insisté sur le fait qu’il instituera des cartes de santé qui permettront aux travailleurs de se soigner partout où ils seront.

Quant aux personnes âgées et aux indigents qui n’auront pas les moyens de cotiser pour bénéficier de ces cartes, « le gouvernement a prévu des dispositions pour leur permettre de se soigner », a expliqué M. Bouda.

Du reste, il les a conviés à suivre les arguments qu’il développe à travers la presse et particulièrement, à travers la télévision. La foule réduite mais très réceptive, répétait à souhait, « Gilbert Bouda au pouvoir ».

Je ne fais pas le malin

Arrivé dans la soirée à Dori en provenance de Kaya, Gilbert Bouda a pu rencontrer son public qui l’attendait malgré la fatigue due au carême.

Les partisans du PBR se sont dit honorés que leur candidat se soit déplacé depuis Ouagadougou pour venir à leur rencontre. La jeunesse de la province de l’Oudalan qui y était représentée, a promis au PBR de faire le maximum pour que Gilbert Bouda ait 100 % de voix dans leur province.

Elle a expliqué que suite aux assassinats qui ont eu lieu dans le pays, elle est prête à aider toute personne qui veut y apporter de la démocratie.

M. Bouda a souligné, pour sa part, qu’il est le candidat le plus jeune, issu d’un jeune parti, ce qui ne l’empêche pas de parcourir les 13 régions. « Ce n’est pas le malin, c’e n’est pas non plus une abondance de moyens, mais j’ai décidé de parcourir toutes les 13 régions pour faire passer mon message », affirmera-t-il tout confiant.

Si le changement n’a pas lieu, vous allez galérer encore

Le PBR est arrivé dans la soirée à Koudougou, pour se faire entendre de ses partisans, mercredi 2 novembre. Dans une cour animée par des joueurs de djembés, M. Bouda a fait savoir à l’assistance que l’heure est venue d’opérer un changement de régime : « C’est l’occasion, cette année, de changer. Si le changement n’a pas lieu, vous allez encore galérer durant cinq ans », a-t-il affirmé.

Devant des jeunes très curieux, il a dû réexpliquer sa “ fasocratie” ainsi que ses idées de police et de fonction publique mondiales.

Pour lui, les richesses du sous-sol appartiennent à tous les habitants de la terre et il faut une autorité mondiale chargée de les distribuer équitablement à tous. « Qu’ont fait les Irakiens pour mériter le pétrole ou qu’ont fait les Burkinabè pour mériter l’or qu’ils exploitent de leur sous-sol » ? S’est-il interrogé.

Par ailleurs, il a fait comprendre aux Koudougoulais que le développement n’incombe pas au gouvernement mais aux Burknabè eux-mêmes.

Pour lui, la mobilisation populaire est si faible qu’elle ne saurait permettre un développement quelconque. C’est pourquoi il s’est engagé à travailler pour l’implication de tous au processus du développement. « Avez-vous vu ce qu’on a fait en quatre ans ? » leur a-t-il demandé, faisant allusion à la période révolutionnaire.

Bouda a indiqué, enfin, qu’avec le retrait de Me Hermann Yaméogo de la course au fauteuil présidentiel il est aujourd’hui le dernier sur la liste. Mais pour lui, il est écrit quelque part que les derniers seront les premiers. Et le fait qu’il soit le premier à être tiré au sort pour les passages des candidats à la télévision n’est pas fortuit. C’est la preuve qu’il sera le premier de la course.

Bouda promet de construire des banques dans toutes les localités

Aux populations de Gaoua, M. Bouda a demandé une seule chose : leur confiance pour qu’il soit élu président du Faso au soir du 13 novembre. Il leur a promis aussi une chose spécifique : l’industrialisation. Il compte, en outre, assainir les finances publiques par une plus grande rigueur dans la gestion des biens publics. Cette rigueur devrait lui permettre de disposer suffisamment de fonds pour implanter des banques « dans toutes les localités ». L’argent destiné à l’économie burkinabè est déposé dans les banques suisses », s’est-il indigné. Comme à Dori et à Koudougou, mais cette fois avec emphase, le candidat gestionnaire des hôpitaux a affirmé à Gaoua qu’il dissoudra l’Assemblée nationale dès le premier mois de son investiture. « Avec cette majorité, c’est difficile de gouverner », s’est-il justifié.

Mouor Aimé KAMBIRE


Meeting du PBR : Un problème concret d’insécurité à résoudre

L’insécurité inquiète à Gaoua. Il y a un mois, une fille a été tuée par des voyous alors qu’elle rentrait à la maison, après avoir aidé sa mère au cabaret. Dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 novembre, un homme d’une quarantaine d’années a été blessé à plusieurs endroits par un groupe de 11 individus qui voulait lui retirer sa monture. Mais la chance était du côté de l’agressé. Il a assisté au meeting du Parti burkinabè pour la refondation et les populations ont demandé ce que le ce parti prévoit en matière de lutte contre l’insécurité.

Alors qu’il revenait de la ville, M. Pierre-Claver Hien, maçon de son état, a été agressé par des bandits, au nombre de 11 à 21 h 33 mn, selon les explications de l’agressé. Très courageux, il a précisé que les bandits se sont stationnés au pont de la cité, situé sur une voie non bitumé. « ils sont apparus dès que j’ai ralenti pour passer le pont », a-t-il dit. Il reçut un coup de machette à l’épaule gauche, puis des coups de gourdins au genou et à l’orteil gauche. Stoïque, il a résisté et les bandits sont partis sans pouvoir lui retirer sa mobylette P50 Ninja. « Ils n’ont rien pu emporter, ils ont fui quand ils ont su que je résistais beaucoup », a souligné M. Hien.

Sans doute encouragé par son exploit, il est sorti se promener un peu avec ses blessures.

Il a indiqué qu’il est passé à l’hôpital se faire soigner et à la gendarmerie pour faire une déclaration.

Un travailleur des Travaux publics très connu dans son quartier a été agressé il n’y a pas très longtemps par des bandits qui se sont contentés de lui retirer son argent, lui laissant sa moto. Sur la demande de l’agressé, les malfrats qui se sont découvert un cœur, lui ont remis une partie de l’argent pour qu’il puisse « se débrouiller avec ». Le gouverneur de la région se trouve être un policier. Saura-t-il donner la réplique avant que la ville ne soit invivable ?

Le PBR, pour sa part, a indiqué que les brigades du Faso qu’il entend créer, résoudront ce problème.

A.M.K.


« Une campagne proprement vécue, sans scandale »

M. Amidou Lompo, responsable à la communication du PBR, donne ici ses impressions sur la jeunesse, l’essentiel de la cible du parti, après avoir parcouru la majorité des régions :

« Tout au début de la campagne, le 22 octobre, le désintérêt politique pour notre parti se lisait sur les visages de pas mal de jeunes, partout où le PBR est passé pour sa campagne. C’est ce que nous avons observé. Notons quand même que certaines zones ont présenté une particulière mobilisation à l’égard de notre parti. Par exemple à Fada, les jeunes sont sortis nombreux et ils ont osé exprimer leurs préoccupations sur l’emploi des jeunes.Toutes les attentes juvéniles ont été passées en revue.

En tout et pour tout, on a constaté que les jeunes se sont impliqués franchement dans la campagne dans le temps imparti pour ce fait. C’est-à-dire qu’ils sont sortis massivement vers la 2e semaine de la campagne.

Les jeunes de Gaoua en sont l’exemple le plus illustratif. La campagne, dans son ensemble a présenté une atmosphère bien enthousiasmée et proprement vécue, sans scandale »

A.M.K

Sidwaya

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