Lancée à Boussouma le 22 septembre 2005, la campagne secours d’urgence de Sahel Solidarité avait mis à la disposition de trois provinces, près de 200 tonnes de céréales à vendre à prix social et à distribuer aux personnes indigentes.

Cette campagne a concerné les provinces du Bam, du Passoré et du Sanmatenga. « L’objectif de la rencontre d’aujourd’hui est de faire le bilan des opérations de secours d’urgence organisées dans les provinces du Bam, du Passoré et du Sanmatenga », a indiqué d’entrée de jeu le président de Sahel Solidarité, Blaise Ouédraogo.

De façon unanime, les 36 délégués des comités de gestion et des autorités administratives présents à la rencontre ont tous salué l’initiative de Sahel Solidarité qui a permis de soulager un tant soit peu les populations des conséquences de la famine 2004-2005.

En effet reconnaissent-il, « la demande des populations était tellement forte dans certaines localités que nous avions été obligés de vendre un sac à plusieurs personnes. De sorte que certains stocks n’ont pas excédé 24h ». Par ailleurs, ils ont souligné que la part octroyée gratuitement aux indigents était insuffisante, en rapport avec leur nombre, par endroits.

A Pissila par exemple, 60 personnes avaient élu domicile, bien avant l’arrivée des céréales de Sahel Solidarité, à la préfecture par manque de quoi se nourrir. Ils ont également regretté que cette aide soit arrivée tard. C’est pourquoi, ils ont demandé à Sahel Solidarité de prendre les dispositions nécessaires à temps pour pouvoir leur venir en aide en 2006.

Car, bien que la saison hivernale 2005-2006 soit satisfaisante, les populations rurales ne sont pas à l’abri d’éventuels désagréments dus aux crédits qu’elles ont été obligées de contracter. Ces crédits en nature ou en espèces doivent être remboursés en prélevant sur la récolte de la campagne 2005-2006.

« Beaucoup nous ont dit qu’ils vont surtout rembourser leurs dettes contractées au moment critique », a révélé M. Blaise Ouédraogo. Le secrétaire général de la province du Bam, P. Jean Yves Tapsoba a embouché la même trompette que les comités de gestion pour suggérer à Sahel Solidarité d’entreprendre plus tôt la campagne d’aide et de revoir à la baisse, le prix social du sac pour permettre aux plus démunis d’en bénéficier. Ils demandent également à Sahel Solidarité de constituer des stocks de céréales très tôt, ce qui lui permettra de venir en aide aux populations à un prix social acceptable pour elles.

En tout état de cause, M. Blaise Ouédraogo a pris bonne note des suggestions des comités de gestion. Il a promis de rendre fidèlement compte de ces doléances à ses partenaires en vue d’une solution idoine.

Charles OUEDRAOGO (charles_ouédraogo@yahoo.fr)
Sidwaya