La seule certitude au moment du crash, c’est que l’appareil avant à son bord 117 passagers et membres d’équipage.

Il faut dire que cette ligne aérienne assurée par la "Bellview airlines" reliait Lagos, l’un des principaux centres économiques du Nigeria, à Abuja, la capitale. Aussi, elle était empruntée par de nombreux hommes d’affaires et diplomates internationaux.

C’est ainsi qu’on a déploré dans l’accident la disparition du secrétaire exécutif adjoint de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le général malien Cheick Oumar Diarra, de son collègue en charge des Finances, le Ghanéen Emmanuel Quaye, ainsi que de plusieurs autres personnalités.

La catastrophe du 22 octobre 2005, faut-il le préciser, vient s’ajouter à une triste liste d’accidents enregistrés ces derniers mois. Récapitulons :

en septembre, un boeing 737 de la compagnie indonésienne "Mandala airlines" s’était écrasé, faisant 149 morts ;

en août, une série noire de quatre crachs successifs avait eu lieu et tous furent meurtriers à l’exception de l’accident de l’airbus "d’Air France" à Toronto dont passagers et équipage étaient tous sortis indemmes ;

les crashs du boeing "d’Hélios airlines" en Grèce, de l’appareil de la "West boeing" de la compagnie publique péruvienne Tans dans la jungle avaient provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes.

On le voit, les crashs interviennent un peu partout à travers le monde, mais comme le soutiennent certains, le cas nigérian mérite que l’on dise deux mots. Dans ce pays, plusieurs accidents d’avion ont eu lieu ces dernières années, comme celui de 2002 lors duquel un avion de ligne s’est écrasé sur l’aéroport de Kano, faisant cent quarante-neuf morts.

On a comme l’impression qu’au Nigeria, toutes les précautions ne sont pas prises pour assurer la sécurité des passagers, et comme ces derniers semblent jouer le jeu, ce sont des cercueils volants qui évoluent dans le ciel nigérian. Même si le président Olesegun Obasanjo a dit prendre personnellement la direction de l’enquête sur cet accident qualifié de "catastrophe national" et a ordonné que tous les drapeaux soient mis en berne trois jours dans tout son pays en signe de respect et d’hommage à tous ceux qui ont perdu la vie, n’est-ce pas le médecin après la mort quand on sait qu’un décollage ne s’effectue pas dans la clandestinité ?

C’est vrai que la compagnie "Bellwiew airlines" avait la réputation d’être une boîte assez sérieuse avec des appareils en bon état jusque-là, mais ce crash du 22 octobre dernier risque désormais de la faire ranger dans le lot de ces sociétés qui offrent des sièges avec vue sur la mort.

Alors que quand on prend l’avion, c’est plutôt pour, au bout du compte, occuper tranquillement sa chambre d’hôtel avec vue sur la mer ou sur la montagne.

Pierre Tapsoba
L’Observateur