LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Tenkodogo : Gilbert Bouda « déifié »

Publié le mercredi 26 octobre 2005 à 08h10min

PARTAGER :                          

Après avoir tenu son premier meeting dans la ville de Fada N’Gourma, Gilbert Bouda, le candidat du Parti burkinabè pour la refondation (PBR) a mis le cap sur Tenkodogo. Dans cette cité historique, le candidat des Fasocrates a été glorifié comme le mérite le Tout-puissant.

Le candidat Gilbert Bouda a tenu son deuxième meeting le 24 octobre à Tenkodogo. Comme à Fada, c’est une population jeune qui a répondu présent à l’invitation du plus jeune des candidats. Le directeur de campagne de la région du Centre-Est, M. Jean Gouen, enseignant de profession, a concocté un poème plutôt particulier à la gloire et pour la victoire de son candidat. Intitulé « Le credo présidentiel 2005 », ce poème est directement inspiré du « Pater Noster » chrétien et résume la détermination des partisans du PBR a conduire leur candidat à la victoire.

Ce poème déclamé par son auteur se laisse facilement lire : « Je crois en Bouda Gilbert, président de Faso, le père tout puissant de la Fasocratie, créateur du PBR ; et en chaque camarade Fasocrate, sa voix dans les urnes le 13 novembre.

Notre idéal qui a été conçu de la révolution à la démocratisation, a vu souffrir ces camarades dans l’injustice ; est descendu aux élections présidentielles de 2005 ; montera au pouvoir le 14 novembre grâce aux Fasocrates ; d’où il viendra lutter contre la pauvreté, la corruption, l’injustice, le chômage et la malnutrition. Je crois à la victoire du président Bouda, à la suppression de la corruption et de l’affairisme, à la réadaptation des lois, à la nomination des ministres à la place qu’il faut, à la bonne gouvernance et à la vie démocratique. Amen » (sic)

Le concepteur du poème affirme que l’inspiration lui est venue de façon spontanée. Sans doute un peu pressé de délecter la victoire du PBR, le directeur régional de la campagne du parti n’a pas hésité à désigner son candidat par les termes « Excellence Monsieur le président du PBR et du Faso »

En retour, Gilbert Bouda a réitéré ses promesses de faire de Tenkodogo, la capitale culturelle au même titre que Fada N’Gourma et de la doter d’un aéroport international. « Dans toutes les grandes villes, il n’y aura pas un seul jeune qui vadrouille. Il y aura le plein emploi », a-t-il promis.

Le CDP titillé

Le PBR a fait savoir qu’il n’a pas les moyens comme certains partis. Il ne s’en offusque cependant pas. Toutefois, il a critiqué ceux qui battent leur campagne à coup de grands moyens de l’Etat.

« Ce sont nos moyens à tous que certains utilisent pour battre leur campagne à l’aide d’hélico », a fait remarquer le promoteur de la Fasocratie. Mais de façon générale, Gilbert Bouda ne fait pas de la critique des programmes des uns et des autres, une préoccupation. Il met l’accent sur sa Fasocratie et sa jeunesse au devant de sa stratégie de persuasion.

Il a invité ses partisans à battre « honorablement » la campagne et à proclamer la Fasocratie de bouche à oreille, de département en département et de région en région afin qu’il puisse remporter la victoire le 13 novembre.

Aimé Mouor KAMBIRE


« Une ambiance des jours ordinaires »

Au 3ème jour de l’ouverture officielle de la campagne, les Tenkodogolais ont livré leur impression sur l’ambiance qui règne dans leur ville. Le premier passage du CDP et le meeting prévu quelques moments avant cet entretien, n’ont apparemment pas persuadé les populations que nous avons rencontrées. Dans l’ensemble, elles estiment que l’ambiance électorale ressemble trop à celle des autres jours.

Adama Rouamba , ancien gendarme : Je ne sens pas trop la campagne. L’ambiance reste la même que celle des autres jours. Sauf les affiches et un cross organisé le 22 octobre . On voit aussi des motos « ABC ». Dans les affaires du transport, c’est le statu quo.

Jean Gouen, technicien de mécanique agricole : L’atmosphère des campagnes ne satisfait pas à mes attentes . Elle est morose. Les vrais questions ne sont pas posées : comme le chômage, la pauvreté, l’incertitude au lendemain. Je sens une monopolisation de la campagne par ceux qui ont les moyens, par le CDP.

Stéphanie Matiana, gérante de bar : Je sens la campagne. C’est le 2ème meeting, auquel j’ai participé. Cette campagne a fait changé un peu les choses. Selon le marché, on dirait que les autres fois allaient mieux. Mais on attend de voir.

Sidiki Kéita, caissier : Pour le moment, rien n’a vraiment changer. La commande n’a pas augmenté. C’est la première réception que nous avons. En 2002, il y avait une grande affluence. Je me rappelle qu’en cette année, au deuxième jour de la campagne, il n’y avait plus d’affluence .

Nazaire Diaba, agent de la SONABEL : C’est la même température, la même ambiance à part quelques affiches. On ne sent pas qu’il y a une campagne. Il n’y a pas de service perturbé. Par rapport à la campagne, il n’y a rien de nouveau.

A. M. K
Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 26 octobre 2005 à 12:40, par KERE En réponse à : > Tenkodogo : Gilbert Bouda « déifié »

    Mon Cher Gilbert,

    J’ai apprécié l’accueil qui vous a été réservé dans mon Tenkodogo natal...

    Mais enfin !!!! faudrait-il que vous attendiez l’occasion de votre campagne électorale à Tenkodogo pour évoquer l’idée d’un aéroport international dans cette région du Burkina Faso.
    Déjà, j’observe que tu n’as pas les moyens de battre ta campagne ;
    Par conséquent, en en toute convivialité respectueuse, pouvez-vous me dire, par retour de courrier (Paul.kere@wanadoo.fr) comment vous vous y prendrez pour doter Tenkodogo d’un aéroport international en lieu et place de l’aérodrome actuel. Dans ces conditions, j’achèterai mon jet privé pour m’y rendre....
    En d’autres termes, n’est-ce pas une certaine démagogie que de faire des propositions que l’on sait consciemment ne pouvoir réaliser, le cas échéant. Je rappelle qu’il n’y a pas, à ma connaissance, d’aéroport international à Ziniaré....
    Alors, mon Cher Gilbert, expliquez-moi un peu tout ça afin que je revienne sur terre pour juger les vivants et les "morts" comme vous a si bien déïfié le poème....qui vous a certainement fait marcher les cheveux....et j’en passe....
    Enfin, je ne saurai finir sans vous souhaiter tout de même une bonne chance dans vos projets ambitieux même si je n’ai confiance, à l’heure actuelle à aucun parti actuellement au Burkina Faso.
    P. KERE

    • Le 26 octobre 2005 à 18:41 En réponse à : > Tenkodogo : Gilbert Bouda « déifié »

      Mon cher Paul
      Thomas Sankara aimait à dire :" tout ce vient de l’imagination de l’homme est réalisable par l’homme".
      Une fois au pouvoir notre jeune président developpera je pense des initiatives pour tenir ses promesses comme celle de vouloir doter Tenkodogo d’un aéroport international.
      Bien entendu les moyens ne viendront de sa poche. Car si vous ne le savez pas Monsieur Paul, au Burkina les moyens ne manquent pas ,c’est leur répartition qui est faite de façon mauvaise.
      A votre avis entre un parc animalier et un aéroprt lequel choisirez-vous ?
      C’est vous dire donc que consrtuire un aéroport pour une ville comme Tenkodogo n’est pas une promesse démagogique.(Je ne suis militant du Parti du Président Gilbert Bouda, juste simplement pour vous dire que l’attaquer sur ce point c’est faire fausse route à mon humble avis. )
      Une des stratégie simple pour avoir les moyens afin de construire cet aéroport est par exemple celle de faire payer ceux qui ont volé l’Etat quand ils étaient aux commandes. Imagine si les biens de tous ces voleurs étaient retirés( argent villa etc....) la construction de l’aéroport internationale de Tenkodogo serait un jeu d’enfants.
      Pour ma part je voterai pour le candidat qui serait prêt à réinstaurer réellement les TPR.
      Ce sont ces genres d’engagements qu’on doit craindre, car pouvant être démagogique et non celle de vouloir construire un aéroport.

      • Le 1er novembre 2005 à 18:41, par KERE En réponse à : > Tenkodogo : Gilbert Bouda « déifié »

        Cher Ami,

        Ne voyez pas dans ma réflexion minimale une attaque du candidat Gilbert BOUDA. Je ne me le permettrai pas car je ne fais pas parti du paysage politique du Burkina même si j’y suis intimement attaché.
        Je crains fort que vos propos ne soient, elles aussi, démagogiques, pour la simple raison que, retirer les villas et les fortunes mal acquises par des hommes politiques ne peut constituer, en soi, un programme politique sérieux. Le Président COMPAORE a parlé de "fiction politique". Et je pense qu’il a raison. Pour preuve, tous les biens retirés lors des T.P.R. sous le régime du défunt Thomas Sankara ont été restitués à leurs "légitimes" propriétaires. Quel gachis donc pour vos idées !!!!brin d’humour
        Cependant, je partage votre point de vue sur 1. l’imagination et la capacité de l’homme burkinabè en particulier ; 2. la répartition des richesses ; 3. la réalisation des projets.
        Alors, à quand votre propre candidature ? Sans fiction S’il vous plaît ! Je serai au Burkina du 8 au 13 décembre 2005. Vous pouvez contacter mon secrétariat (en fait, ma soeur) au 70 27 24 82 pour nous permettre de partager quelques idées autour d’une bonne table de poulet rôti en espérant que nos ancêtres ont arrêté la grippe aviaire à nos frontières.
        Bien à vous. A bientôt...

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gilbert Bouda : Une chance d’aller au village
Calme plat au siège des fasocrates
Tenkodogo : Gilbert Bouda « déifié »
Présidentielle 2005 : Gilbert BOUDA