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Clément Toubé Dakio : “Ce qui fait la force de l’UDD, c’est la détermination de ses militants”

Publié le mercredi 26 octobre 2005 à 08h33min

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Clément Dakio

Clément Toubé Dakio se présente sous la bannière de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD). Dans l’interview qu’il a accordée à Sidwaya, il a laissé entendre que son dévolu, il le jettera principalement sur la Boucle du Mouhoun. A cause du manque de moyens...

Cependant, son acte de candidature est loin d’être pour se faire connaître, mais une réelle volonté d’accéder à la magistrature suprême.

Sidwaya (S.) : Depuis l’ouverture de la campagne le 22 octobre 2005, vous n’êtes pas encore sorti en province. Que se passe-t-il ?

Clément Toubé Dakio (C. T. D.) : Initialement, nous avions cru qu’à Ouagadougou, nous n’avions pas d’électeurs et de militants, si fait que nous n’avions pas du tout prévu l’étape de la capitale.

Mais à notre surprise, nous avons constaté que la jeunesse ouagalaise s’intéresse à l’UDD. Ce qui fait que nous avons essayé de prévoir quelque chose ici pour elle. A cela s’ajoutent les différentes interventions à la télévision et à la radiodiffusion.

Etant donné que mon fief est assez loin de Ouagadougou (Ndlr : Boucle du Mouhoun), on ne peut pas être partout à la fois, compte tenu des moyens de locomotion dont nous disposons. Mais dans les prochains jours, je vais me déplacer.

S. : En parlant de moyens, faites-vous plus allusion aux finances ?

C. T. D. : (Rires). Non. (Puis hésitations). Ce n’est pas dans ce sens. Avec les interventions dans les médias, s’il faut faire des va-et-vient, ce sera difficile. Nous voulons sortir une bonne fois pour toutes. Je reconnais tout de même que les moyens y sont pour quelque chose. Si on avait des moyens de transport performants, on aurait pu aller et revenir à notre aise.

S. : Quelle est votre expérience politique ?

C. T. D. : La politique n’est pas seulement la politique politicienne. Est politique celui qui s’occupe de sa cité. Quand vous vous intéressez à la cité, quel que soit le problème, vous êtes déjà un politique. Je me suis toujours intéressé à la politique en ce sens que je me suis toujours préoccupé des problèmes d’intérêt collectif.

Maintenant, en ce qui concerne la politique en termes de volonté de participer au gouvernement, au pouvoir, c’est après avoir pris ma retraite en 1995 que je me suis vraiment orienté vers un parti politique...

S. : Lequel ?

C. T. D. : Je m’étais intéressé au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), sous l’influence de mes amis et aussi, parce que dans la région de la Boucle du Mouhoun, c’était le parti qui était le plus en vue. J’étais même pressenti pour être candidat aux législatives de 1997 ; mais compte tenu des luttes de clans, ma candidature n’a plus prévalu.

En 2002, notre parti l’UDD venait d’être créé et nous avons confectionné une liste pour la Boucle du Mouhoun. A cause de la jeunesse et de l’inexpérience de notre parti, nous n’avons pas pu avoir d’élu. Mais je vous affirme que nous avons été remarqué, félicité et encouragé par beaucoup de gens qui nous demandent de continuer.

S. : Est-ce cela qui vous a amené à vous jeter corps et âme dans la politique ?

C. T. D. : Je suis un citoyen. Je vis dans un pays et vois ses problèmes. J’ai fait des études, j’ai un certain niveau et j’appréhende les problèmes d’une certaine manière aussi. J’ai commencé comme instituteur à Toécé, puis surveillant à Ouagadougou. Après le Baccalauréat et des études en France, j’ai eu une petite expérience dans une société d’étude en développement avant d’être recruté à la BCEAO en 1977.

J’ai servi à Ouagadougou et au siège à Dakar comme inspecteur. Ce qui m’a amené à faire le tour de tous les pays membres. C’est vous dire que cela m’a procuré beaucoup d’expérience.

Donc, je ne suis pas insensible aux problèmes de mon milieu et voilà quelques raisons qui m’ont peut-être amené à dans la politique.

S. : Vous ciblez principalement les régions de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins. Est-ce suffisant pour vous faire élire ?

C. T. D. : Vous savez, on fait la politique de ses moyens. Ceux que j’ai me permettent de battre campagne dans ces régions, principalement mais non exclusivement ! Nous prévoyons aller en pays gourmantché, vers Bogandé par exemple. J’ai eu une surprise pour Ouagadougou au moment où l’on y escomptait rien. Si j’avais les moyens, je parcourrais tout le Burkina.

S. : Peut-on dire que votre acte de candidature est plus pour vous faire connaître ou est-ce une réelle volonté d’occuper le fauteuil présidentiel ?

C. T. D. : Cela dépend vraiment du peuple burkinabè. Je suis déterminé et j’ai une certaine expérience en connaissant les problèmes de mon peuple. S’il fait confiance à mon programme, mon acte n’est pas pour me faire connaître seulement mais pour aller à la présidence.

S. : A en juger par les forces en présence, quels résultats le candidat Dakio espère-t-il obtenir à l’issue du scrutin ?

C. T. D. : Je souhaite occuper un rang honorable.

S. : Ce qui veut dire ?

C. T. D. : Si je n’arrive pas premier, en tout cas, je souhaite un rang honorable.

S. : De quels moyens disposez-vous pour mener cette campagne à terme ?

C. T. D. : Ce ne sera pas d’un coup de baguette magique qu’on va s’y prendre.

Les moyens des partis de l’opposition sont assez modiques. Donc, je ne dispose que de modestes moyens financiers et logistiques. Mais ce qui fait la force de l’UDD, c’est la détermination de ses militants. Malgré la faiblesse de nos moyens, nous surprenons souvent.

S. : Vous n’êtes pas encore sorti de Ouagadougou. N’avez-vous pas peur d’être devancé par vos adversaires dans les provinces ?

C. T. D. : Nous sommes pour la vérité. Nous disons la vérité au peuple et comme nous procédons ainsi, il n’y a pas lieu d’avoir peur. On aura toujours avec nous ceux qui veulent la vérité.

Cependant, s’il s’agit de ceux dont il faut acheter la conscience, il est évident que nous serons devancés sur ce terrain. Nous n’avons d’ailleurs pas de moyens pour ce faire. Nous pensons que nous allons porter au peuple burkinabè, la vérité, rien que la vérité.

S. : Quand sortez-vous dans la Boucle du Mouhoun et quel message avez-vous à l’attention des électeurs de la région ?

C. T. D. : Je souhaite qu’ils ne se laissent pas tromper par des artifices, car ils connaissent bien leurs problèmes. Dans la Boucle du Mouhoun, nous n’avons pas de barrage, de route, les communications non plus. En hivernage, Dédougou ou Nouna peuvent être complètement coupés de Ouagadougou. Les écoles ne sont pas suffisantes et en matière de santé, des difficultés subsistent. C’est aux électeurs de la région de savoir choisir l’homme qu’il faut.

S. : Ils peuvent vous accueillir quel jour ?

C. T. D. : C’est difficile de dire le jour. Le samedi prochain 29 octobre, j’ai une émission obligatoire à la télévision (Ndlr : il sort une note du Conseil supérieur de la communication). Les jours suivants, on verra.

Interview réalisée par Souleymane SAWADOGO (passisley@yahoo.fr)
Sidwaya

P.-S.

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