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HERMANN YAMÉOGO : "On me refuse mon droit au forfait"

Publié le lundi 24 octobre 2005 à 07h50min

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Dans ces lignes, le président de l’UNDD s’insurge contre la CENI et le Conseil constitutionnel qui ont maintenu sa photo et son logo sur le bulletin de l’élection présidentielle du 13 novembre.

Le Bureau exécutif national de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), convoqué en réunion extraordinaire à son lieu habituel de réunion le 22 octobre 2005 à 17 heures par son Président, Me Hermann Yaméogo, a délibéré sur l’ordre du jour suivant :
- Réactions suite au retrait de la candidature de Me Yaméogo
- Divers.

Réactions La réaction du Conseil constitutionnel à la décision de retrait de la candidature du président de l’UNDD a créé un choc au sein de l’UNDD qui est largement partagé par l’opinion. Personne ne peut comprendre qu’une institution censée protéger la Constitution et les droits qu’elle garantit en faveur des citoyens, refuse à un citoyen le droit de ne pas se présenter à une élection présidentielle. Plusieurs membres du BEN, compte tenu de la gravité de cette décision, ont demandé à la direction du parti de convoquer une réunion afin de mettre au même niveau d’information les membres du BEN sur la situation et de prendre les dispositions qui s’imposent pour combattre cette autre décision inique du juge constitutionnel.

Le Président du parti a expliqué que dès le 18 octobre 2005, il a notifié au Conseil constitutionnel, à la CENI, au CSC, la décision prise par le BEN de retirer sa candidature. Il a également adressé des courriers à tous les partenaires de la « Coalition Hermann Yaméogo - Le refus fondateur », rencontré le comité de suivi d’ « Alternance 2005 », accordé des interviews à la BBC, la Voix de l’Amérique, RFI, envoyé les compte-rendus de la réunion aux médias nationaux et internationaux, donné une conférence de presse le 20 octobre 2005 et informé largement la base.

Un texte inférieur qui domine un texte supérieur

Suite à cette campagne d’information il a expliqué avoir reçu une invitation du Conseil constitutionnel pour venir confirmer le 20 octobre à 9 heures, son retrait, il s’y est rendu accompagné du Secrétaire à la communication, porte-parole, Mathieu N’Do. Il y a confirmé, comme demandé, son retrait. Des membres du Conseil constitutionnel ont constaté qu’il y a un vide juridique en la matière et qu’ils ne pourraient que prendre acte de ce retrait, promettant toutefois de faire des recherches pour voir s’il n’y a pas un texte de référence qui pourrait les inspirer. A la radio, le même soir, alors même que Me Yaméogo n’avait pas été prévenu par le Conseil constitutionnel, l’opinion apprenait qu’à la suite d’une délibération, le Président de l’UNDD avait été débouté pour forclusion d’une demande de retrait de sa candidature.

Les membres du BEN ont condamné cette décision qui s’appuie sur une saisine inexistante puisque le président du parti n’a fait qu’informer le juge constitutionnel et répondre à une invitation pour aller confirmer son retrait de candidature. Ils l’ont condamnée car elle repose sur une procédure déclenchée sans le consentement de Me Yaméogo, procédure qui suppose qu’il a introduit une requête conformément à l’article 131 du code électoral pour contestation alors qu’il n’en est rien puisqu’il n’a fait que notifier son désistement au juge constitutionnel suite à l’invitation de celui-ci.

Les membres ont estimé aussi que le texte qui a été invoqué pour fonder la décision est un texte inférieur qui porte atteinte à un texte supérieur, à savoir la Constitution, qui garantit les droits de tous les Burkinabé à jouir, sans discrimination, des libertés publiques et démocratiques et à ne pas être contraints à faire ce que la loi n’ordonne pas. Pour le BEN, cette décision de plus annonce des moments sombres pour la protection des libertés publiques et démocratiques au Burkina Faso. Le BEN a également condamné le fait que la CENI se soit empressée de tirer les bulletins.

En effet, elle avait été prévenue dès le 17 octobre par Noël Yaméogo, conciliateur, que le BEN tenait une réunion le soir même, et pouvait retirer la candidature de Me Yaméogo. Saisi par voie téléphonique, par le secrétaire général de la CENI le 18 octobre à 7 h 30, le conciliateur confirma le retrait qui avait d’ailleurs été, comme indiqué plus haut, transmis par courrier avec émargement sur le cahier de transmission aux institutions. La CENI avait tout le temps pour prendre les dispositions afin de ne pas imprimer le bulletin pour lequel d’ailleurs elle n’a pas reçu de BAT (Bon à tirer).

Blaise veut renforcer sa dictature Quant au Conseil supérieur de la communication, il a pris acte du retrait et décidé en conséquence ce qui suit : « Tout en respectant votre décision, le Conseil supérieur de la communication se trouve dans l’obligation de retirer le temps d’antenne à la radio, à la télévision et les espaces de Sidwaya qui vous étaient accordés ». Le BEN estime que la position du Conseil supérieur de la communication est respectueuse de la décision de retrait de Me Yaméogo pour autant que le Conseil constitutionnel et la CENI ne sèment pas la confusion en maintenant, contre la volonté du président de l’UNDD, son logo et sa photo sur le bulletin unique.

Avant d’en finir avec les réactions, le BEN en a appelé à la mobilisation de tous pour lutter contre la volonté du Conseil constitutionnel d’aider Blaise Compaoré à renforcer les bases de sa dictature. Il a recommandé à tous les responsables d’informer le plus largement possible les militants et l’opinion sur la deuxième décision injuste que vient de prendre le juge constitutionnel en méconnaissant le droit constitutionnel de Me Hermann Yaméogo de retirer sa candidature.

La présence de la photo et du logo du président du parti est contraire à sa volonté, car il n’est pas candidat à cette élection qui reste plus que jamais à ses yeux, une parodie d’élection, une insulte à la démocratie et à la dignité des Burkinabé. La désobéissance civile doit plus que jamais être le mot d’ordre primordial et amener tout un chacun à retirer sa carte d’électeur mais à ne pas aller voter le 13 novembre prochain.

Divers Plusieurs points ont été examinés dont les grèves générales des 26 et 27 octobre 2005. Les doléances des travailleurs portent sur des maux qui frappent indistinctement les Burkinabé avec cette différence que les effets se font plus durement sentir vis-à-vis des plus pauvres qui sont les plus nombreux. Le BEN a recommandé par conséquent aux militants de l’UNDD de prendre activement part à ces manifestations. La séance a été levée à 20 heures. Ouagadougou, les jour, mois et an que dessus (22/10/2005)

Pour le Bureau exécutif national

Le président Me Hermann Yaméogo

Observateur Paalga

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