LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Norbert Michel TIENDREBEOGO : Un combat de positionnement ?

Publié le vendredi 21 octobre 2005 à 08h40min

PARTAGER :                          

Il y aura un match dans le match de la présidentielle. Et même si les deux hommes refusent de se reconnaître comme adversaires, l’issue du scrutin sera déterminante dans le positionnement des deux sankaristes : Norbert TIENDREBEOGO et Bénéwendé SANKARA.

Une chose est sûre, Norbert Michel TIENDREBEOGO devra cravacher dure pour qu’au sortir de ce scrutin son Front (FFS) soit en pôle position pour démontrer que l’on doit compter avec lui dans l’avenir. Une défaite cinglante comme en 2002 finira par écorcher encore une fois de plus son image et la notoriété de son parti.

La stratégie de conquête du pouvoir, au soir du 13 novembre, du candidat Norbert Michel TIENDREBEOGO est essentiellement bâtie autour du Programme de reconstruction national (PRN). Un programme qui, selon les concepteurs, prend en compte les aspirations du peuple burkinabè car le candidat adoptera un langage de vérité à l’adresse de l’électorat. Il veut reconstruire le Burkina dans la vision et la démarche révolutionnaire en reprenant à son compte le chemin tracé par feu Thomas SANKARA.

Pour cela, ses grands chantiers de développement placent la force de la jeunesse comme levain de cette reconstruction. Outre les grands chantiers qui sont définis dans le PRN, des objectifs sectoriels au triple plan politique, économique, et socio-culturel ont été élaborés pour assurer un développement harmonieux du Burkina Faso. « Vaincre avec les masses mourir avec les masses » ce slogan est le principe directeur du PRN du candidat du FFS puisque tout ce qu’il propose au peuple s’inspirera de ce slogan.

Le peuple burkinabè est le « premier ouvrier » de son propre développement, c’est pourquoi dans le PRN le candidat veut s’employer à redonner confiance à la jeunesse, à restaurer l’image du Burkina, à rétablir la morale au Faso. Mais pour y parvenir, l’ancien délégué CDR du secteur n°1 de la capitale devra être élu au soir du 13 novembre 2005. Ce qui augure une rude bataille en perspective car n’oublions pas que son parti a fait piètre figure aux législatives en sortant du scrutin sans un seul siège au parlement.

Une défaite qui a d’ailleurs été difficilement digérée par le candidat lui-même, mais aussi et surtout par les militants qui ont vu leurs efforts sans grand résultat. Mais, 2002 n’est pas 2005 et le candidat a eu le temps de se réorganiser, quand bien même le combat reste ouvert et rude. Et pour cause, le scrutin présidentiel sera encore plus corsé dans la mesure où le candidat du FFS devra affronter 12 autres adversaires dont certains ont aussi pour leitmotiv le sankarisme et où des facteurs déterminants comme la notoriété, le charisme, les moyens financiers aideront à faire la différence. Le challenge est donc encore plus grand à relever par celui qui se considère aujourd’hui comme l’anti-thèse de Blaise COMPAORE.

Ragaillardi par son acquittement au procès pour complot contre la sûreté de l’Etat, il croit en ses chances même si le récent sondage du CGD le place très loin derrière le candidat sortant Blaise COMPAORE. Fier d’être l’adversaire révolutionnaire qui n’a pas « courbé l’échine » devant Blaise COMPAORE depuis « l’aventure » de la Révolution d’août 1983, Norbert Michel TIENDREBEOGO a aussi comme adversaire potentiel, Me Bénéwendé SANKARA de l’Unir /MS. Pour son directeur de campagne, Brice YOGO, les chances de son candidat sont fonction des chances de l’opposition.

Quand on sait qu’ils sont 12 de l’opposition à « guetter » le fauteuil présidentiel, l’on peut conclure que les chances de l’opposition restent minces. TIENDREBEOGO est un homme politique constant, rigoureux, fidèle à ses idéaux et à ses engagements, mais cela suffira-t-il à relever le défi, à convaincre les Burkinabè ? Un travail de terrain doit être mené en conséquence par le candidat et ses collaborateurs pour expliquer aux 25% de l’électorat jeune de 18 à 24 ans () qui n’a connu l’histoire de la Révolution, de Thomas SANKARA que dans les livres et les journaux.

Outre cet électorat qui ignore beaucoup du sankarisme, un travail doit être fait à l’endroit de ceux des aînés qui ont été déçus par la Révolution et qui gardent des souvenirs de douleur de cette épisode du pays et qui voient d’un mauvais œil le retour d’un tel système au pouvoir. Un double challenge qui ne sera pas de tout repos pour le candidat. Déjà si l’on se fie au sondage du CGD sur les intentions de votes des Burkinabè pour les 13 candidats, Norbert Michel TIENDREBEOGO, est mal loti. Et pour cause en vote spontané il est classé 12 avec 0,1% des sondés et en vote suggéré il est 11e avec 0,12% des intentions de vote. Preuve que le candidat n’est pas connu.

Il fait donc partie des personnalités politiques qui doivent travailler à améliorer le degré de leur notoriété auprès des populations. Mais ce n’est qu’un sondage et aucun candidat à ce scrutin n’est à négliger. Surtout pas un homme de conviction comme ce sankariste pur et dur.o


PRECISION SUR L’INTER CDR ET Norbert Michel TIENDREBEOGO

Monsieur le Directeur de Publication,

J’ai lu avec intérêt la biographie que vous avez faite de certains candidats à la présidentielle, dans votre édition N° 417 du 05 au 11 octobre 2005. Tout en vous félicitant pour les efforts que vous fournissez dans le sens d’une meilleure information des citoyens, je me permets de relever des inexactitudes apparues dans la biographie de Norbert Michel TIENDREBEOGO, président du FFS et candidat à l’élection présidentielle. Contrairement à ce qui est écrit, M. TIENDREBEOGO n’est pas membre fondateur de l’Inter CDR qui a été créé le 02 octobre 1983 au lieu de l’année 1984 comme il le soutient.

Monsieur TIENDREBEOGO a rejoint le groupe en 1984 et a été désigné responsable de la sécurité, puis élu 2e Secrétaire général adjoint chargé de l’information. Pour compléter, notez que Monsieur TIENDREBEOGO a été radié de l’Inter CDR en 1985.

Tout en espérant que ces précisions contribueront à restituer la vérité à un pan de notre histoire politique, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur de Publication, mes sentiments les plus respectueux.

El Hadj Mahamadi L. KOUANDA
Chevalier de l’Ordre National
Par Frédéric ILBOUDO

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique