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Laurent BADO et Emile Pargui PARE : Quel gâchis !

Publié le vendredi 21 octobre 2005 à 08h43min

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Ils étaient partis, à la création de l’OBU, pour être des adversaires sérieux dans la conquête du pouvoir.
A quelques semaines de l’échéance électorale, leur division a diminué de beaucoup leur force de frappe. Les deux candidats, Emile PARE et Laurent BADO auront du mal à convaincre les Burkinabè et s’assurer une victoire au soir du 13 novembre.

L’OBU, l’Opposition burkinabè unie est déjà un vieux souvenir. Les militants et sympathisants, les Burkinabè tout court qui voyaient en ce regroupement une force à même de secouer l’arène politique ont vite déchanté. L’OBU avait un programme ambitieux de gouvernement, une stratégie de la conquête du pouvoir et surtout du développement du pays qui pouvaient ébranler des forteresses. Son éclatement, comme pour tout divorce, fait des « enfants » malheureux. Ainsi, Aujourd’hui, chacun des deux hommes que sont Laurent BADO et Emile P. PARE battra campagne pour sa propre chapelle dans l’espoir de faire bonne figure à la présidentielle prochaine.

Le candidat du PAREN est soutenu dans cette bataille électorale par la CNDP d’ Alfred KABORE et le PDN de Karamoko KONE. L’homme qui place son action sur la jeunesse qui représente un atout majeur n’est pas au bout de sa peine. Ne pouvant compter sur le grand soutien qu’aurait pu être l’OBU, Laurent BADO est d’abord confronté à un problème de trésorerie. En effet, il compterait sur la subvention de l’Etat octroyée aux candidats pour aller en campagne.

Ce qui à coup sûr sera insuffisant, voire dérisoire du fait de l’envergure du travail qu’il doit affronter sur le terrain. Etant le géniteur du programme de gouvernement de l’OBU qu’il reprendra très certainement à son compte, Laurent BADO entend appliquer son tercérisme, une voie originale de développement.

« Nous revendiquons le droit de trouver par nous-mêmes les moyens propres d’assurer dans le calme l’évolution de notre pays », disait le candidat lors de son discours d’investiture le 3 juillet 2005. Des idées, Laurent BADO se dit en détenir en « quantité industrielle » pour sortir le Burkina de la pauvreté.

Pour cela, l’homme insiste sur les réformes indispensables et qui s’articulent autour de quatre axes que sont, la défense et la promotion des valeurs culturelles, le changement du cadre de vie des Burkinabé, la restauration des institutions publiques, et la réforme de l’économie. Mais comment mettre ces idées en pratique si les moyens à déployer pour accéder au pouvoir au soir du 13 novembre font défaut ? L’une des équations que le candidat devrait chercher à résoudre dans cette élection, c’est la question des ressources financières, celle de la notoriété. Une élection, de surcroît présidentielle, ne se gagne pas rien qu’avec des idées.

L’affaire des 30 millions quoi qu’on dise est venue ajouter un nuage dans la notoriété de l’universitaire candidat. Toute chose qui assombrit le ciel du candidat puisqu’il vient en quatrième position après Blaise COMPAORE selon le sondage du CGD. La route est en tout cas longue, voire très longue pour l’homme du tiercerisme.

La force d’un homme politique réside dans sa capacité à affronter l’adversité sans perdre la face. Le chat noir du Nayala a su affronter toutes les embûches qui se sont trouvées sur son chemin du PDP/PS à l’OBU. Secoué dans le PDP/PS à l’orée des législatives de 2002, Emile Pargui PARE a rebondi en créant, une fois la tempête passée, le MPS/PF.

Et voilà qu’à l’orée de la présidentielle 2005 où il semblait filer le parfait amour avec « le grand frère BADO », l’embarcadère sur lequel ils voguaient pour atteindre leur ambition politique, l’OBU, a volé en éclats. Mais l’homme ne se résigne pas au « naufrage » et s’agrippe à une autre « Alliance socialiste » ( MPS/PF et PSU) pour affronter le scrutin du 13 novembre 2005. Au passage, sa notoriété prendra un coup dans l’affaire des 30 millions de l’OBU et ce malgré ses justifications arrachées par les cheveux .

De toute évidence, sa capacité à rebondir dans les crises ne suffiront certainement pas à hisser le docteur PARE au sommet au soir du 13 novembre 2005. A moins qu’il ait caché ses « armes secrètes » pour les sortir dans la campagne, le Faso baromètre II n’a pas été « tendre » à son endroit. Le candidat Emile PARE (tout comme bon nombre de ses adversaires) doit trouver des stratégies pour élever sa cote de popularité s’il veut vraiment que le face à face entre lui et Blaise COMPAORE qu’il prédit ait lieu au soir du 13 novembre.

En attendant, force est de constater que la querelle qui a été à l’origine de l’éclatement de l’OBU est sans doute préjudiciable à tous les deux candidats qui cherchent toujours leurs marques dans cette bataille électorale.

Par Frédéric ILBOUDO
L’Opinion

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