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Ali Lankoandé : Entre l’image et la réalité

Publié le vendredi 21 octobre 2005 à 08h41min

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Candidat du PDP/PS, le professeur Ali LANKOANDE va aborder la campagne électorale avec le principal atout, la notoriété de son parti... Mais qu’en est-il de son image à cette course à la présidentielle ?

Acquise sous « l’empire » du professeur Joseph Ki-ZERBO, la notoriété du PDP/PS est un gros avantage qui échoit au candidat Ali LANKOANDE. Considéré jadis comme l’incarnation du monde politique intellectuel, Joseph Ki-ZERBO a su donner une image de marque au parti d’essence social-démocrate. Depuis le renouveau démocratique en 1991, Ki-ZERBO qui fut Secrétaire national aux relations extérieures de la CNPP/PSD avant de claquer la porte pour former le PDP/PS a longtemps fait la figure de proue de l’opposition.

S’il est toujours sorti dans la plupart des scrutins comme la première force de l’opposition, aux dernières législatives, le PDP/PS s’est retrouvé en troisième position après le CDP, parti au pouvoir et l’ADF/RDA cela peut s’expliquer par le fait de boycotts et de politique de la chaise vide souvent pratiqués comme stratégies politiques et qui ont fini par entamer l’image du parti. En réalité, Ki-ZERBO a travaillé à asseoir le parti par sa personnalité faisant ainsi ombrage à une politique de relève conséquente qui a donné naissance à un conflit larvé de générations au sein de la structure.

Lequel conflit a déjà eu comme résultats, la démission d’un militant de taille, en la personne de Emile PARE et la création d’un « courant de rénovation du parti » (C.R.P) animé par Etienne TRAORE. Le changement de braquet avec le départ du dinosaure de la présidence dont tout le monde a croisé les doigts de voir de « jeunes loups » prendre les choses en main a laissé les observateurs de la scène politique sur leur faim avec l’arrivée d’Ali LANKOANDE.

La création de ce courant réformiste aura des conséquences suicidaires sur les performances du parti aux échéances électorales à venir si rien n’est fait pour rassembler toutes forces vives autour d’un objectif commun, la victoire à la présidentielle du 13 novembre. Mais est-ce à dire que tout est perdu pour autant ?

Une quête d’image qui promet

S’il faut convenir avec les rénovateurs que l’image du PDP/PS se dégrade davantage auprès des électeurs par le fait des « dinosaures » dont il faut se débarrasser, il est tout de même loisible de reconnaître que le candidat Ali LANKOANDE a pu améliorer son image en si peu de temps.

Faisant piètre figure dans le premier sondage du CGD, il en ressort dans le second avec un taux favorable de vote qui le met en troisième position pendant que son parti se classe en quatrième force politique dans les perceptions. Il est vrai que la logique des législatives de mai 2002 n’a pas fonctionné d’autant plus que le PDP/PS qui devrait être vu comme la deuxième force en présence, avec le soutien de l’ADF/RDA à la candidature de Blaise COMPAORE.
Mais il est tout aussi vrai que le parti refait son retard où l’aura de son ancien président pourrait faire une bonne recette dans la stratégie de mobilisation des élections. En effet, la forte implication du Pr. Ki-ZERBO dans cette campagne pourrait fidéliser d’office une frange d’électeurs.

Par Drissa TRAORE
L’Opinion

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