Sur fond de musique urbaine, on se lance les petites phrases. Et petit à petit, le champ musical est neutralisé par une pseudo rivalité. Ainsi que le note un animateur radio, « en fait, personne ne crée rien ». On vient seulement « combattre l’autre ».

Pour lui, c’est cet esprit qui a mis le rapp Burkinabè sur le carreau. Les artistes Burkinabè se jalousent les uns les autres. Ils ont honte d’exploiter les trouvailles de leurs confrères. Du coup, les mélomanes sont quotidiennement abreuvés de genres musicaux exportés.

Les jeunes qui forment ces groupes musicaux sont pour certains, doués d’un talent à fort potentiel offensif. Mais que penser dès lors que le message que l’on veut faire passer, est plus destiné à déstabiliser qu’à construire ? Et qu’en définitive, on ne sait plus vraiment qui écouter.

En d’autres termes, la musique Burkinabè se réduit à servir à la consommation locale. Alors qu’elle aurait pu faire l’économie de formules et attaquer le marché international.

Dans quel Etat digne de ce nom à-t-on déjà vu un pouvoir combattre un gouvernement. Encore que dans la « République de la culture », la diversité est source de richesse et non de conflit.

Et le peuple dans cela ? Apparemment, les uns et les autres l’ont oublié. Alors que c’est lui donne l’onction populaire. Du reste, ils sont tous disqualifiés. Puisque aucun ne dispose de « projet de société musicale ».

Juvénal SOME
Lefaso.net