« Je me souviens encore, c’était un jeudi 15 octobre 1987. Je jouais au ballon dans la cour du lycée mixte de Gounghin. la ville s’est brusquement recouverte d’une poussière rougeâtre. Les gens couraient dans tous les sens. Le rafalement de kalachinikov et les aboiements de chiens venaient rappeler la présence de vie. Personne ne comprenait et pouvait expliquer ce qui arrivait. Le vendredi 16 octobre, la nouvelle tombe.

Le capitaine Thomas Sankara n’est plus, apprenait-on sur Radio France Internationale. J’ai refusé de le croire, jusqu’aujourd’hui. Il est parmi nous et est vivant dans nos cœurs ». Nous avons l’obligation de poursuivre son œuvre.

Ce témoignage pathétique est celui d’un artiste engagé décidé à poursuivre l’œuvre de Thomas Sankara, qu’il qualifie de père spirituel. Le décor ainsi présenté, les militants et sympathisants du sankarisme ont fait vibrer la salle de l’Atelier théâtre burkinabè (ATB). La chorale du Groupe musical pour la rennaissance a gralifié le public de chansons parfois humoristiques mais pleines de sens. Des chansons comme « Il paraît que » « Le lion est mort ce soir » « Quand tu vois la paille dans l’œil de ton voisin » ont décroché des applaudissements nourris du public. Samis K. le Dja, Fum Mobo ont tous dans leur style propre, dans un franc-parler, tenu en haleine les sankaristes d’un soir. Le parrain de la cérémonie Me Stanislas Bénéwendé Sankara a saisi l’occasion pour appeler les sankaristes à s’unir pour barrer la route au président sortant.

Convaincu de la victoire de l’UNIR/MS au soir du 13 novembre, Me Stanislas Bénéwendé Sankara s’est dit préoccupé par les problèmes que vit la jeunesse burkinabè. C’est conscient de tout cela que l’UNIR/MS compte déposer ses valises à la présidence à l’issue de l’élection présidentielle. Il a ainsi répondu favorablement à la doléance des artistes qui souhaiteraient célébrer le 21 novembre 2005 prochain, date anniversaire de leur idole dans un cadre un peu plus vaste afin que la communion soit totale entre tous ceux qui se reconnaissent de l’idéal sankariste.

Joël ZOUNDI, (Stagiaire)
Sidwaya