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Préservation de la paix dans le monde : Kaddafi marque des accessits

Publié le lundi 12 janvier 2004 à 07h24min

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C’est maintenant fini pour le dictateur Irakien Saddam Hussein a été cueilli comme un rat drogué dans sa cachette le 13 décembre 2003 sans la moindre résistance. Il a été enfin anéanti, mais après avoir sacrifié la vie de milliers de ses compatriotes et après avoir compromis l’avenir de son pays. En tout cas pour le moment, c’est un pays ruiné, toujours sous le feu de l’action qu’il laisse à la postérité. En réalité, à quoi a servi sa résistance ?

Avec cette "victoire", Bush peut respirer, il peut se réjouir même s’il n’est pas encore au bout de ses peines en tant que "gendarme" du monde. Un sondage USA Today/CNN/Gallup relevait à propos, que si l’élection présidentielle américaine avait lieu en ces moments, George Bush l’emporterait sur le meilleur candidat démocrate, Howard Dean, par 59% des voix contre 37%. Nous n’en sommes pas là pour le moment. Après l’épisode Saddam Hussein, on se demande alors à qui le tour ? Ce ne sera certainement pas Kaddafi qu’on croyait dans le collimateur du chérif américain. En décidant le 19 décembre dernier de renoncer à ses programmes d’armes de destruction massive (ADM) contre toute attente, le Guide libyen a désarmé Bush et ses alliés avant même le début du "combat".

Beaucoup de commentaires se font autour de cette étonnante décision de Kaddafi longtemps considéré comme l’ennemi juré des yankee, l’homme "têtu" qu’on a essayé d’anéantir doucement mais sûrement. On a vite fait de se poser la question à savoir si les ADM de Kaddafi constituaient réellement une menace pour la paix ou si Kaddafi voulait tout simplement jouer au one man show. Dans certains milieux, cette décision spontanée, est assimilée à une reddition préventive.

A notre sens, toutes ces interrogations ne semblent pas importantes, l’important, c’est de ne même pas penser à cultiver l’esprit de faire peur. Dans tous les cas, il y a lieu de saluer le courage de Kaddafi qui descend de son, "nuage" pour rassurer ceux qui le redoutaient.

Cette volonté du Guide libyen, vivement applaudie par Bush et Blair, apporte plusieurs bouffées d’oxygène dans les relations américano-anglo-libyennes, longtemps gelées. Ce n’est pas encore la détente totale, mais cette seule volonté a pesé beaucoup dans la balance et a ouvert des vannes d’espoir pour le peuple libyen qui a souffert de vingt ans d’embargo américain et de dix ans d’embargo international. En tout cas, avec la levée très prochaine des sanctions américaines, la page pourrait être tournée, surtout qu’on dit que ces derniers temps en Libye on a procédé au décollage des affiches hostiles aux Etats-Unis.

L’heure d’une nouvelle révolution libyenne a-t-elle sonné ? On a tendance à le croire. Après avoir gagné sa "bataille" africaine, avec la mise en place de l’Union africaine dont il est l’un des fervents défenseurs, Kaddafi veut conquérir d’autres horizons.

Il a déjà acquis la confiance de Bush et de Blair qui lui promettent même déjà un sommet tripartite, mais cela ne semble pas combler l’homme de Tripoli qui fait aussi un clin d’œil à Jacques Chirac. En acceptant de signer l’accord qui engage Tripoli à verser un million de dollar à chacun des 170 victimes de l’explosion d’un avion UTA en 1989 au Niger, sans avoir reconnu totalement l’implication de son pays, Kaddafi , veut montrer sa bonne volonté au président français. Une volonté d’apaiser les cœurs , une volonté de réparer des torts. Au-delà de ce premier pas positif, bien apprécié par Jacques Chirac, Kaddafi ne voudrait pas s’arrêter en si bon chemin. Il souhaiterait que dorénavant, Paris et Tripoli travaillent main dans la main dans le règlement des conflits en Afrique. Une autre ambition, un autre combat pour Mouammar Kaddafi en ce début d’année.

Ces deux actes majeurs posés par Kaddafi en un laps de temps lui confèrent inexorablement des accessits, dans la recherche et la préservation de la paix dans le monde.

Espérons que dans le sillage de la nouvelle donne de Kaddafi, d’autres pays soient inspirés et fassent le pas pour un monde meilleur.

Le "gendarme" qui se rejouit de cette position libyenne agira certainement dans ce sens avec ses "protégés". Jouons à fond la carte de la justice et de l’impartialité.

Zakaria Yéyé
Sidwaya

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