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Rencontre CENI-partis politiques : Déceler les erreurs pour aplanir le futur

Publié le mercredi 19 octobre 2005 à 06h49min

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La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a rencontré les partis politiques, mardi 18 octobre 2005, à Ouagadougou. Il s’est agi d’échanger sur les points relatifs à la distribution des cartes d’électeur, d’en tirer les leçons et de prendre des initiatives pour le futur.

A la date du 15 octobre 2005, le bilan à mi-parcours de la CENI révèle que sur 1 640 337 cartes mises à disposition, 1. 060. 184 ont été retirées contre 561398 non retirées. Soit une moyenne national de 64%. Si certaines localités avoisinent 80%, d’autres moins loties tournent autour de 30% de retrait. Parmi ces dernières, de grandes villes telles Ouagadougou et Bobo-dioulasso. Cette situation fait dire à M. Moussa Michel Tapsoba que beaucoup d’électeurs n’ont pas encore retiré leurs cartes. Il a invité les partis politiques à inciter leurs militants à venir retirer leur carte d’électeur.

Cependant, il espère qu’avec l’ouverture de la compagne électorale (NDLR : le 22 octobre 2005 à minuit), l’engouement pour le retrait des cartes sera plus grand. En outre, la CENI envisage proroger la date limite de retrait des cartes au 10 novembre 2005. Passée cette date, les retraits pourront s’effectuer seulement au sein de la Commission.

Cependant, M. Tapsoba a indiqué que contrairement au souhait de certains partis politiques, il n’y aura pas de distribution de cartes d’électeur le jour du scrutin. Cette rencontre a été également l’occasion pour la CENI d’expliquer les irrégularités constatées dans le processus électoral. Selon le président, à la date du 17 octobre 2005, la CENI relevait 1175 cas d’erreurs matérielles sur les références d’électeurs, 465 personnes inscrites hors de la période d’inscription, 647 électeurs décédés et 24 cas de doublons réels.

Selon les explications de Moussa Michel Tapsoba, trois raisons justifient les erreurs matérielles : les omissions réelles ou les sauts de nom, la nom présence des électeurs au bon bureau de vote, les doubles inscriptions. En ce qui concerne les cartes d’électeur en double, cela s’explique par des faux doublons (comme celui du président de l’ADF/RDA à Ouahigouya), le manque de vigilance des équipes chargées de l’impression des cartes, les nouveaux découpages administratifs occasionnant de nouveaux villages et les imperfections dans les listes manuelles de 2002 et de 2005.

Le président de la CENI a expliqué le cas de Gilbert Noël Ouédraogo qui s’est retrouvé avec deux cartes d’électeur. Il s’agit d’une différence dans l’écriture en 2002 et 2005. En 2002, Gilbert Noël Ouédraogo s’était inscrit sous le nom de M. Ouédraogo Noël G. de bonne espérance. La mère porte le nom de Sawadogo H. Bernadette. En 2005, lors de son inscription dans un autre bureau de vote, le nom était Ouédraogo Noël G.B.E. La mère porte le nom Ouédraogo Bernadette. Pour le fichier et selon M. Tapsoba cela fait deux personnes différentes d’où l’impression de deux cartes.

De l’audit du fichier électoral

Cette rencontre entre la CENI et les partis politiques se voulait un cadre d’échange en vue d’aplanir les divergences entre protagonistes du processus électoral. C’est ainsi que le président de la CENI a relevé les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du processus électoral.

Il n’a pas manqué de stigmatiser le comportement des représentants de certains partis politiques dans les démembrements de la CENI ainsi que le niveau des agents recenseurs recrutés. Moussa Michel Tapsoba a remis en cause, la disponibilité, l’intégrité des premiers et le niveau intellectuel des seconds. « Près de 20% des membres de nos démembrements démissionnent aujourd’hui pour être candidats aux élections municipales à venir. Puisqu’ils ne peuvent pas être à la CENI et être candidats.

Aussi, comment comprendre qu’à Ouagadougou où il y a des universités, des lycées et collèges, des agents recenseurs ne savent ni lire et écrire » a martelé le président de la CENI. Les représentants des partis politiques (une cinquante) ont soulevé la préoccupation relative à l’audit du fichier électoral. Moussa Michel Tapsoba a revélé que l’audit du fichier électoral souhaité par des partis politiques est en cours de faisabilité. Grâce au soutien du PNUD, un cabinet d’audit et un expert en informatique seront recrutés pour cet audit.

Daouda Emile OUEDRAOGO
P. Pauline YAMEOGO

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