Le groupe musical pour la renaissance est une structure de l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS) créée le 7 mai 2004 et dirigée par Gérard Yanogo. Cette structure assure l’animation lors d’activités socioculturelles au sein du parti, dont elle épouse l’idéologie, dite sankariste. C’est dans ce cadre qu’elle a organisé ce concert d’artistes engagés pour commémorer cette année le 18e anniversaire de la mort de Thomas Sankara, celui dont l’idéologie a inspiré la création de l’UNIR/MS. Présidentielle du 13 novembre prochain oblige, ce concert avait l’allure d’un meeting bien organisé. C’est par une minute de silence observée à la mémoire de Sankara que tout a commencé.

L’ambiance, par la suite surchauffée, n’a pas été de tout repos car tous les artistes au programme ont assuré comme dirait l’autre. La chorale du groupe musical pour la renaissance a été la première à faire son apparition sur scène dans des chants bien orchestrés, dirigés par un maestro. Ils ont chanté 5 titres parmi lesquels on peut retenir "Ô camarades, restons unis", "Il paraît que...".

Tour à tour, les autres artistes, Foum Moboh venu pour la circonstance de la ville de Sya, Samska le Jah, Dick Marcus et quelques rappeurs ont étalé les tares qui minent notre société, dénonçant au passage le règne sans partage depuis 18 ans du président Blaise Compaoré et scandant des slogans en faveur de Me Sankara, candidat à la présidentielle du 13 novembre prochain, non sans inviter l’assistance à se procurer les cartes d’électeur pour accomplir son devoir civique en faveur de ce dernier le jour J. "Me Sankara, c’est notre candidat", entendait-on durant tout ce concert.

Me Sankara et les artistes engagés

Le moment le plus palpitant fut sans conteste "le passage sur scène" du candidat de l’UNIR/MS au scrutin présidentiel. "Jah Rasta for rights", criait le président du "parti de l’œuf" d’entrée de jeu. Il a ensuite, au cours de son intervention, rendu hommage aux artistes engagés. Pour lui, il n’est pas facile pour un artiste de s’engager au côté de la justice et de la liberté.

"Ces artistes rencontrent beaucoup de problèmes à cause de cela et n’ont pas les mêmes privilèges que ceux qui sont prêts à chanter les louanges du régime en place ou à faire dans le sensationnel" , a-t-il ajouté. Me Sankara est revenu sur la vie de feu Thomas Sankara, celui qu’il a qualifié de "héros" ; les maux qui minent notre société sous la houlette du régime de Blaise Compaoré qui, selon lui, est un traître ; avant de s’étaler sur le programme sankariste qui va consister entre autres à effacer les inégalités sociales, à rechercher la justice sociale.

Pour terminer, il a pris l’engagement d’initier un autre spectacle de ce genre le 21 décembre prochain, date marquant l’anniversaire de la naissance de Thomas Sankara.

Le groupe d’humour "Gombo.com" et la chorale du groupe musical pour la renaissance ont tenu le public en haleine jusqu’à la fin de ce concert pas comme les autres, serait-on tenté de dire.

Kader Patrick Karantao
L’Observateur