LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Crise ivoirienne : onction onusienne pour Gbagbo, Soro dans ses petits souliers

Publié le mardi 18 octobre 2005 à 08h04min

PARTAGER :                          

Soro-Gbagbo

Si l’on accuse Laurent Gbagbo d’être versatile, ces derniers jours, il y a au moins un point sur lequel il porte des œillères : son maintien dans le fauteuil présidentiel après le 30 octobre 2005.

Le 27 septembre dernier, dans un discours radiotélévisé, il l’a répété avec en sus certaines amabilités envers des chefs d’Etat de la sous-région. Cette intervention du maître d’Abidjan se résume à peu près à ceci : "Je suis le président de la République de Côte d’Ivoire, je le reste, même après le 30 octobre... parce que les rebelles n’auront pas désarmé à cette date et que le scrutin est reporté et devrait se tenir dans les meilleurs délais".

La bagarre autour de l’après 30 octobre fait rage sur la lagune Ebrié, alors que Gbagbo soutient mordicus que la Constitution dispose que le président en exercice, lui en l’occurrence, ne quitte la présidence que si et seulement si un autre est élu et prête serment ! Une interprétation de la loi fondamentale, que ne partagent pas les Forces nouvelles, qui disent qu’après le 30 octobre, place à un président intérimaire. Il n’est pas jusqu’à l’ex-président Henri Konan Bédié, président du PDCI, qui, sitôt rentré de son exil volontaire en France, a martelé : "après le 30 octobre, Gbagbo sera un usurpateur !".

Mais voilà qu’après l’Union africaine (UA), le Conseil de sécurité des Nations unies approuve le maintien de Gbagbo après le 30 octobre, ce pour une année. Cette solution avait déjà été ébauchée le 6 octobre dernier à Addis Abéba par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA. Sur les articles 35, 38 et 39 de la Constitution ivoirienne, l’ONU a donc tranché dans le vif, et l’opposition réunie au sein du G7 apprécie modérément que cette organisation mondiale ait confirmé Gbagbo comme chef d’Etat intérimaire.

La décision de l’ONU n’a pas été bien reçue par les Forces nouvelles, qui affirment que "l’ONU envoyait la Côte d’Ivoire à l’aventure et ce n’est pas la bonne solution", selon le porte-parole des Forces nouvelles, Sidiki Konaté. En fait, cette position des ex-rebelles, qui est celle du G7 avait été notifiée au Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. Dans la correspondance à lui adressée, les adversaires politiques de Gbagbo demandaient le départ de Gbagbo (dont le mandat expire le 26 octobre) et la remise du pouvoir exécutif à un nouveau Premier ministre muni des pleins pouvoirs. Mais quel Premier ministre ?

C’est donc un Laurent Gbagbo ragaillardi par cette onction onusienne qui va encore présider aux destinées de la Côte d’Ivoire, pendant une période "n’excédant pas un an". Et Soro et ses ouailles dans leurs petits souliers ? Pas si sûr, puisque sitôt la décision de l’ONU connue, Guillaume Soro déclarait "qu’après le 30 octobre, ils prendraient leurs responsabilités...’.

Et malgré l’injonction onusienne aux protagonistes de la crise ivoirienne de se mettre à la disposition du président de l’UA, le Nigérian Olesegun Obasanjo, et du médiateur Sud-africain, Thabo M’Béki, les ex-rebelles persistent et signent : "Si l’ONU à qui l’on demandait des décisions courageuses n’a fait que suivre et recopier bêtement les recommandations de l’UA, que l’on ne vienne pas dans les prochains jours accompagner Laurent Gbagbo dans sa folle aventure".

On le voit, l’épée de Damoclès de l’ONU qui plane ne l’est pas seulement au-dessus de la tête de Gbagbo, mais aussi sur celles des ex-rebelles. Gbagbo a beau être un roublard, il a beau eu tout le monde comme aillié et trahi tout le monde, il faut aussi reconnaître que les ex-rebelles donnent souvent l’impression de faire dans le dilatoire.

Si en effet, et on l’a répété à maintes reprises, cette rébellion a été exemplaire, peu à peu, elle a glissé vers l’installation d’affairistes de tout acabit. Certains de ces rebelles, si d’aventure la crise cessait, peuvent-ils avoir une vie normale ? Autrement dit, y a-t-il une vie après la rébellion ? Il ne faut donc pas toujours jeter la pierre sur Laurent Gbagbo, car encore faut-il aussi que les ex-rebelles battent leur coulpe, afin qu’ensemble ils puissent sortir la Côte d’Ivoire de ce bourbier qui n’a que trop duré.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 octobre 2005 à 11:05, par Yves Sangaré l’ivoirien (Abidjan Cocody) En réponse à : > Crise ivoirienne : onction onusienne pour Gbagbo, Soro dans ses petits souliers

    Après lecture de cet article je ne peux que me rejouir.Contrairement à ce que nous avons pu lire hier ici.Un article paru dans le Pays " France - Cote d’Ivoire, la politique de l’autruche " qui sur toute la ligne acable le Président Gbagbo comme ci ce dernier est celui qui fait la guerre à la rebellion.

    Je tire donc mon chapeau à Zoungrana pour cette lecture objective que je fais de son article.Par contre je présice que cette rébellion qui au depart n’etait qu’un simple coup d’etat
    n’a jamais été un bon exemple.Les ennemis de la Cote d’ivoire dont Ouattara ont fait des campagnes sans repit pour justifier toute attaque perpetrée contre le regime de Gbagbo.En fait c’est la toute dernière qui s’est transformée en rébellion armée et je suis surpris d’apprendre qu’elle est été exemplaire.

    La verité commnence à ressurgir tout doucement. La politique d’exclusion et de xénophobie qu’on impute au président Gbagbo n’est qu’une comédie pour cacher la vraie face d’une mafia
    ouest africaine dont fait parti Blaise Compaoré à tord ou à raison je saurais le dire depuis le déclenchement de cette rebellion.Les populations ou les regions pour qui, ils disent se battre sont de plus en plus appauvries alors que nos chefs de guerre se mettent plein dans les poches avec le concours du Burkina.

    Merci

    • Le 20 octobre 2005 à 15:43 En réponse à : Allons Monsieur Sangare !

      Il y a deux choses dont je ne suis pas sur en vous lisant. D’abord c’est peu probable que vous soyez un Sangare, ensuite il est certain que vous n’avez pas compris le papier de Zoungrana. Ce sont des gens comme vous qui avez perdu le pauvre Gbagbo. Il avait tous les atouts pour etre un bon president. Helas il a fini comme un petit Moussolini. Il ne s’agit pas de le comparer aux rebelles. Il etait promu pour etre grand, il a decide d’etre petit. C’est possible que Blaise Compaore ai pu tremper dans la crise ivoirienne. Mais pour qu’il le fasse, il a valu qu’il ai crise. Le vrai probleme c’est le manque de clairvoyance de Gbagbo et pourtant Dieu sait qu’il n’a pas manque d’occasions pour se ressaisir. Si apres le forum sur la reconciliation, il n’avait pas joue contre lui-meme, il serait aujourd’hui un president en pleine possession de ses capacites et affronterait ses adversaires politiques dans une situation plus avantageuse. Il faut arreter de culpabiliser les autres. La faute est avant tout une question de leadership. Vois mon cher ’’ Sangare’’ ou se trouve aujourd’hui la Cote d’Ivoire ? L’histoire retiendra que c’est sous la presidence de Gbagbo que l’enfer s’est abattu sur la Cote d’Ivoire> Et cela qu’il soit coupable ou non.

      • Le 20 octobre 2005 à 18:26 En réponse à : > Allons Monsieur Sangare !

        D’accord à 100%. Mal conseillé, mal épaulé, se sont vraiment les ouailles, les sous-fifres et autre bénis oui-oui de Gbagbo qui le conduisent à sa perte.

        Mr Sangaré (sûrement Sangaré que de nom et pas de cœur), fait partie de ces gens qui acquiescent à toutes les décisions du président Gbagbo, bonnes ou mauvaises, sans le contredire et surtout sans lui donner de bons conseils pour lui permettre d’avancer, de se remettre en cause et de se corriger. Nul n’est parfait et ne peux avoir raison à 100% !

        Au temps de feu le président Houphouët (paix à son âme), tous les ivoiriens sans distinction aucune, étaient de tout coeur avec Gbagbo et souhaitaient qu’il soit président. Il en avait la hargne, la poigne, la carrure.

        Aujourd’hui mal entouré il n’est plus qu’un pantin à la solde de ces soi-disant partisans et "adeptes" qui pourtant ne pensent qu’à eux et à tout ce qu’ils peuvent engranger.

        Si réellement vous aimez votre leader, arrêtez de l’envoyer au bûcher et de le tenir comme un appât entre vous et votre aigreur envers la France, les USA, la chine, le monde entier.

        Nul n’est responsable de ce qui arrive à l’Afrique encore moins à la Côte d’ivoire : nous sommes les premiers responsables de cette situation de dépendance et de soumission à l’occident. Arrêtons donc de jouer aux victimes, aux martyres et conduisons-nous en adulte.

        • Le 21 octobre 2005 à 13:35 En réponse à : > Allons Monsieur Sangare !

          Tous ces commentaires sur l’entourage de Gbagbo est bien.
          Mais nous ... ON S’en FOU royalement.

          Qu’elle soit mal gérée ou pas, l’essentiel est de retrouver la paix en C^ote d’Ivoire. Le reste n’est que balivernes.

          • Le 21 octobre 2005 à 14:39 En réponse à : > Allons Monsieur Sangare !

            Et bien sûr pour vous "on s’en fout, c’est un bon pas vers la paix ? ... d’autre part je ne pense pas qu’une mauvaise gestion puisse ramener la paix en Côte d’Ivoire.
            Si vous n’avez pas de contributions positives à apporter au débat, faites nous l’économie de vos commentaires que dis-je, de vos "balivernes" !

      • Le 24 octobre 2005 à 17:53 En réponse à : > Allons Monsieur Sangare !

        C’est amusant le lien que vous essayé d’établir entre le nom de l’auteur de la réaction et sa position !!, c’est à croire que s’appeller Sangaré impose une manière de penser, et ça s’appelle démocrate !!!

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique